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fenfible, comme celle dont parle le favant Académicien d'Upfal.

Je ne dois pas diffimuler enfin, que M. Margraff étoit déjà parvenu à rendre la pierre de Boulogne foluble par la calcination avec le charbon, au point que la lixiviation avoit réduit la maffe à 27 de fon poids. Mais M. Margraff ne connoiffoit point la terre barotique, il croyoit avoir fait tout fimplement un hépar calcaire, dont la folubilité ne préfentoit rien de remarquable; & les Chymiftes favent bien qu'on ne recherche les expériences des autres que là où elles ont dues être placées relativement à l'objet dont on eft occupé.

MÉMOIRE

D'ANATOMIE,

SUR les vaisseaux Omphalo - mésenteriques (1).

PAR M. CHAUSSIER.

LA Zootomie a fouvent éclairé l'Anatomie

humaine; plus d'une fois elle a conduit aux découvertes les plus intéreffantes, & toujours

(1) όμφαλός, Tombilic, μεσεντέριον, le méfentere: omphalomefenteriques, qui de l'ombilic vont au

méfentere.

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elle fournit une fuite de comparaifons utiles, propres à répandre du jour fur la fcience de l'economie animale, & à hater fes progrès. L'illuftre M. de Buffon, dont l'autorité eft fi refpectable, dont l'opinion eft fouvent un précepte, voudroit » qu'on eût toujours mené

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il

de front l'Anatomie de l'homme & celle des » animaux; car dit-il à (1) ce fujet, quelle connoiffance réelle peut-on tirer d'un objet ifolé? Le fondement de toute science n'eft" pas dans la comparaifon que l'efprit hu» main fait faire d'objets femblables & dif»férens, de leurs propriétés analogues ou » contraires, & de toutes leurs qualités re»latives ». D'ailleurs comme l'obferve ce grand Homme (2), & comme le prouve l'infpection anatomique: quelque différente que foit la configuration des animaux, la conformation intérieure & vraiment effentielle eft à peu près la même dans tous. Si un organe manque, il eft suppléé par un autre organe voifin ou analogue, dont la ftructure mieux prononcée, nous découvre fes rapports & fes ufages: fouvent une partie qui dans l'homme n'est qu'un linéament dont la petiteffe nous échappe, fe trouve plus fenfiblement développée dans un quadrupede, & fixe davantage notre attention; fouvent enfin l'accroiffement modifie, détruit même certaines parties dont l'utilité ceffe avec l'âge & le développement

(1) Hift. Natur, édit. in-12, tom. 14, pag 28.
(2) Ibid. tom. 7, pag. 16 & suiv.

du

du corps, tandis que ces mêmes parties fe confervent, & prennent plus de confiftance & de folidité dans d'autres espèces d'animaux; tels font vraisemblablement les vaiffeaux dont je vais donner la defcription, apperçus depuis long-temps dans quelques quadrupedes, mais jufqu'à ce jour ignorés ou méconnus dans l'homme.

Le fœtus enfermé dans fes membranes tient au placenta par un cordon compofé d'une veine & de deux arteres. Quelques animaux ont deux veines ombilicales, & prefque dans tous on trouve l'ouraque; l'origine, les ramifications, la ftructure, & même les ufages de ces vaiffeaux, font trop connus pour nous y arrêter, & ne font rien à notre objet : mais il eft dans le cordon deux autres vaiffeaux fanguins beaucoup plus petits, que l'on obferve aisément fur quelques quadrupedes; ce font les vaiffeaux omphalo-méfentériques; on leur a donné ce nom, parce qu'à l'ouverture de l'abdomen, on les voit fe porter de l'ombilic au méfentere. Mais ils ne fe bornent pas à ce court trajet, comme paroît l'indiquer leur dénomination; ils fuivent toute la longueur du cordon ombilical, & vont fe ramifier fur une membrane particuliere entiérement diftincte de l'allantoïde du chorion & de l'amnios.

Cette membrane décrite pour la premiere fois avec beaucoup d'exactitude par Gauthier Needham (1), eft fituée à la face concave du

(1) De formato fœtu. Londini 1667.

N

placenta, près la divifion des vaiffeaux ombilicaux, immédiatement au deffus de l'allantoïde; elle eft attachée aux parties voisines par un tiffu cellulaire, fin & fort lâche. Dans les premiers temps de la conception, elle forme une poche ou capfule plus ou moins oblongue, tranfparente, tendue, qui contient un fluide féreux, diaphane & en plus grande quantité que la liqueur de l'amnios; mais chaque jour apporte un changement à cette partie; à proportion que le fœtus prend de l'accroiffement, le fluide féreux dont nous venons de parler, diminue peu à peu; la capfule s'affaiffe, & dans les derniers temps de la groffeffe, le fluide eft entiérement confommé; la capfule ne préfente plus qu'une membrane très-fine, appuyée contre le placenta, & preffée par l'allantoïde qui eft alors remplie de l'urine de la veffie. Malgré cet état d'affaiffement, malgré fa délicateffe, des yeux exercés peuvent encore reconnoître cette membrane capfulaire, parce qu'elle eft parfemée d'un grand nombre de petits vaiffeaux fanguins, difpofés comme un plexus. Succo omni abfumpto, dit Needham, membranulam choroiden in cerebro adeò accurate imitatur ut exempta incautis imponere poffit. D'ailleurs, fi par une petite incifion, & à l'aide d'un tube, on y introduit de l'air, on peut aisément la gonfler, & appercevoir ainfi fa premiere étendue.

Les vaiffeaux omphalo-méfentériques s'étendent de cette membrane au mésentere :

l'un de ces vaiffeaux eft une artere, & l'autre une veine.

L'artere eft une branche de la méfentérique fupérieure. Après avoir traversé, dans toute fa longueur, cette groffe glande lactée particuliere à la plupart des animaux, que l'on nomme, pancreas d'Afellius, on la voit fortig du côté droit du méfentere, s'élever entre les circonvolutions des inteftins grêles, fe porter à l'ombilic à côté de l'ouraque; puis elle s'engage dans l'épaiffeur du cordon ombilical, en fuit toute la longueur & fe termine fur la capfule membraneufe, en y formant un millier de ramifications qui fe bornent uniquement à cette partie, fans communiquer fenfiblement aux voifines; difpofition qui m'engage à donner à cette membrane, le nom de membrane vafculaire du placenta, ou membrane capfulaire.

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C'eft de cette membrane capfulaire que la veine prend fon origine. Là formée d'un grand nombre de petits rameaux qui fe réuniffent en un feul tronc, elle accompagne l'artere dans toute l'étendue du cordon; mais parvenue à l'ombilic, elle s'en fépare, fe porte à gauche, s'enfonce entre les circonvolutions des inteftins grêles, fous lefquels elle fait un affez long trajet, gagne la partie fupérieure du méfentere, un peu au deffous du pancreas & du duodenum. Là on trouve une efpèce de petit corps glanduleux, blanchâtre, grenu, de la groffeur d'une lentille. La veine le traverfe obliquement, s'enfonce

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