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ne, a trouvé une fuperbe étoile marine, à cinq pointes, pétrifiée, d'environ cinq pouces de diametre, & qui fait un des plus beaux morceaux d'une belle collection d'hiftoire naturelle qu'il a formée depuis peu d'années & que l'on voit avec grand plaifir à la Chartreufe. Elle contient des mines, des minéraux, des coquilles, des pétrifications, des infectes, des poiffons defféchés, des oifeaux qui font de la plus belle & de la plus fraîche confervation, préparés par Dom Rérol luimême; enfin, quelques ouvrages de l'art.

OBSERVATION

SUR une colique caufée par des calculs biliaires, & guérie par le diffolvant de.

ces calculs.

LES...

PAR M. MARET.

âgé de foixante ans, d'un tempérament fanguino-bilieux, très-robufte accoutumé à un travail très-fatiguant, fobre & d'une conduite très-réglée, mais ayant eu fucceffivement des chagrins très-vifs, eft le fujet dont la guérifon va être confignée dans cette obfervation.

Ce fut le 26 Octobre de l'année derniere que je fus appellé au fecours de ce malade.

Il éprouvoit depuis fept à huit mois des coliques dont les retours devenoient de plus en plus fréquens. Ces coliques s'annonçoient par les accidens d'une indigeftion & par une douleur fourde au creux de l'eftomac, bientôt les douleurs devenoient très-violentes, & fe faifoient fentir en différens points du bas-ventre. A ces douleurs fe joignoient des envies de vomir, & la colique fe terminoit par des vomiffemens & par une éruption confidérable de vents par le haut & par le bas.

Dans les premiers temps de fa maladie, fe bornoit à prendre une potion composée de vin, de fucre & de canelle, & des lavemens préparés avec la décoction de mauve & quelques cuillerées d'huile d'olive. Comme la colique finiffoit après avoir duré quelques heures, il croyoit que le calme étoit dû aux remèdes qu'il avoit employés.

Mais il ne tarda pas à fe détromper. La durée de fes coliques, plus longue que dans les premiers temps, le força à recourir à des narcotiques; & comme la conftipation devint confidérable, fur-tout à l'approche des accès, & qu'en tout temps fes déjections étoient rares, difficiles, & compofées de matieres grifâtres; comme la jauniffe accompagnée d'une demangeaifon très - incommode de tout le corps, fuivoit les coliques, on lui confeilla des tifanes apéritives de différentes espèces, & plufieurs purgatifs.

Ĉes remèdes ne firent qu'aigrir le mal; les coliques furent fi fréquentes, qu'il en avoit

au moins trois par mois. La jauniffe & la demangeaifon augmentoient par chaque colique. Elles ne cefferent plus. Les urines qui après avoir eu le caractere lixiviel pendant quelques jours, à la fuite des coliques, reprenoient peu à peu leur couleur & leur confiftance naturelles, ne les reprirent plus, & de jour en jour furent plus épaiffes & plus brunes. Les matieres fécales de plus en plus dures & blanchâtres, furent de plus en plus rarement expulfées, & avec des efforts de plus en plus grands. La langue fe chargea d'un enduit peu épais & d'un blanc jaunâtre. Le malade perdit l'appétit, eut du dégoût, & reffentit une pefanteur douleureufe à l'eftomac, dès qu'il avoit mangé. Il eut de fréquens borborygmes, & rejeta fréquemment des vents par la bouche, très-rarement par l'anus. Une douleur au dos, qui ne fe faifoit d'abord fentir que pendant les coliques, & qui difparoiffoit avec elles, ne ceffa plus, & lui ôta prefque entiérement la faculté de fe baiffer.

Ce fut dans ces circonstances que je fus appellé; je trouvai le malade en l'état que je viens de décrire. Son pouls étoit fort fans être trop plein, ni trop dur, il n'avoit que fa fréquence naturelle. Sa peau étoit féche, mais peu chaude. Son ventre bourfoufflé, mais fouple. Il avoit rarement la bouche féche, & étoit rarement altéré.

Il n'étoit pas poffible de méconnoître la nature de la maladie. Sa caufe prochaine conjointe étoit un peu plus obfcure, mais je ne tardai pas à la démêler.

Il étoit évident que la bile ne couloit pas avec facilité, que l'imperfection des digeftions, les douleurs d'eftomac, les borborygmes, les ventofités, la conftipation, & la qualité blanchâtre & dure des excrémens étoient les effets de la quantité infuffifante de ce fluide verfé dans le duodenum.

La jauniffe, la demangeaifon qui l'accompagnoit, la couleur & la confistance des urines, prouvoient que la bile gênée dans fon cours, refluoit dans la maffe humorale, & que la perte d'appétit, le dégoût, l'enduit de la langue, étoient des effets de ce reflux.

On fait que l'épaiffiffement réfineux de la bile peut, en retardant fon paffage dans les pores biliaires, occafionner ce reflux; que le fpafme communiqué à ces vaiffeaux eft capable de le produire; que des coliques venteufes, quelle qu'en foit la caufe, font capables de déterminer ce fpafme. Mais les retours fréquens des coliques, la violence des douleurs qui les accompagnoient, & furtout la douleur permanente du dos, à la hauteur où se trouve la véficule du fiel, ne permettoient pas d'attribuer la maladie à ces caufes, & autorifoient à rejetter tous les accidens fur la présence de concrétions biliaires dans la véficule du fiel, & fur les efforts faifoit de temps en temps la nature pour les expulfer, en les pouffant dans le canal cholédoque.

que

Mon opinion me paroiffoit fortifiée par l'inutilité des apéritifs dont le malade avoit

fait ufage. Il ne me refta plus de doutes quand j'eus fait prendre au malade, pendant quelques jours, une diffolution de jaunes d'oeufs frais, dont, en une infinité d'occasions, j'ai éprouvé l'efficacité, lorsque la jauniffe & les coliques n'avoient pour caufe que l'épaiffiffement de la bile.

Cela me détermina à prefcrire le mêlange d'éther vitriolique & d'efprit de térébenthine dont la qualité diffolvante des calculs biliaires a été découverte par M. Durande.

L'état où étoit le malade me permit d'en faire faire usage, fans autre précaution que de lui affocier un régime délayant, beaucoup de boiffons délayantes & apéritives favonneufes, beaucoup de lavemens d'eau froide. Ces derniers remedes foulagerent fenfiblement le malade, dans les accès de colique auxquels il fut encore fujet dans les premiers temps de l'usage de ce remede, & il y a eu recours avec un très-grand avantage toutes les fois que des ventofités lui faifoient redouter de nouveaux accès.

Le diffolvant préparé de la maniere décrite par M. Durande, fut donné d'abord au malade une feule fois par jour, le matin à jeun, enfuite une feconde fois fur les quatre à cinq heures après midi.

En même temps le malade buvoit, dans le cours de la journée, par grandes verrées, trois à quatre livres de petit lait clarifié, & prenoit deux lavemens d'eau froide puisée à la riviere.

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