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cant. Le pape confirma cette ordonnance du légat, défendant de pourvoir aucun évêque finon A N. 1250. par élection du chapitre; & à aucun feculier de rien attenter au contraire, ni d'exiger des évêques de Suede aucun hommage ou ferment de fidelité : vû qu'ils foûtenoient ne tenir du roi ou d'autres feigneurs aucunes regales ou fiefs. La bulle est dattée de Lion le feptiéme Decembre 1250. Le légat sup. liv.LXXIX. dont elle fait mention étoit Guillaume premierement évêque de Modene fi fameux depuis vingtcinq ans par fes travaux dans les églifes du Nort. Le pape Innocent IV. le fit cardinal évêque de Sabine en 1244. & il mourut à Lion le dernier jour de P. 198.

Mars 1251.

L'empereur Frideric paffa cette année 12 50. dans, la Poüille, où il fit venir dix-fept compagnies de Sarrafins de Barbarie, & enfuite chargea le peuple d'une impofition par tête, la plus forte qu'on eût jamais vûë, & comme elle ne produifoit pas affez à fon gré, il fit publier qu'on la païât dans la faint André fous peine des galeres. Mais vers le même temps il tomba malade & fe trouvant en péril de mort, il fit un teftament par lequel il institua heritier le roi Conrad fon fils; & lui ordonna d'emploïer cent mille onces d'or pour le recouvrement de la terre fainte. Il le chargea auffi de reftituer à l'églife Romaine tous les droits qu'il poffedoit injustement, pourvû que de fon côté elle en usât envers lui comme une bonne mere. Il inftitua heritier le roi Frideric fon petit - fils pour les duchez d'Autriche & de Souabe; & le roïaupour me de Sicile Henri fon fils qu'il avoit eu d'IsabelTome XVII. Mmm

2. 7.

Ital. fac. to. I.

Matth. Paris p. 705.

XXIV.

Modernechr. Matt. Spiel, ap rap. br.

reur Frideric.

Conat. p.41.

n. 33. Matth. Paris p. 702.

le d'Angleterre: refervant le comté de Catane à fon A N. 1250. petit - Åls Conradin, qui venoit de naître à Conrad, & la principauté de Tarente qu'il avoit donnée à Mainfroi fon bâtard. Il choifit pour licu de fa fépulture Palerme ou plûtôt Montreal, où étoient Alb Stad. Chr. enterrez les rois Normands. L'empereur Frideric fe prépara encore à la mort par l'absolution que lui donna l'archevêque de Palerme.

G. 144.

Spinel.

Le neuvième de Decembre, on le croïoit hors de péril; & le douze au foir, il difoit, qu'il vouloit fe lever le lendemain matin. Mais ce jour-là qui étoit le jour de fainte Luce treiziéme de DeRicord. Malep. cembre, on le trouva mort. Le bruit courut depuis que Mainfroi l'avoit étouffé en lui mettant un oreiller fur le vifage, pour fe rendre maître de fon tréfor qui étoit grand, & du roïaume de Sicile. L'empereur Frideric vécut cinquantedeux ans : dont il fut cinquante-un ror de Sicile, trente-huit roi de Jerufalem, & trente-trois empereur. Il mourut en un lieu nommé Florenzola, d'où on le transporta à Tarente pour paffer en Sicile. On le portoit dans une litière couverte d'un drap de foïe rouge & environnée de deux cens Sarrafins à pied qui étoient fes gardes du corps, & de fix compagnies de gendarmes à cheval: il étoit suivi de quelques feigneurs vêtus de deüil & des fyndics des villes Il fut enterré magnifiquement à Montreal par les foins de Mainfroi.

Anonym. to. 9.

Vghel. p. 754.

C'étoit celui de tous fes fils que Frideric avoit le plus aimé, quoiqu'il ne fut pas legitime: il l'avoit élevé à fa cour & avoit pris plaifir à l'instrui

AN. 1251.

p. 476.

re: auffi ce jeune prince étoit-il bien fait de fa per-
fonne, fpirituel, gracieux & naturellement aima-
ble. Il n'avoit que dix-huit ans à la mort de l'em-
pereur fon pere: toutefois il fe conduisit si bien
qu'elle ne produifit aucun changement notable : il
conferva fes officiers & ceux qui compofoient fon
confeil. Il écrivit d'abord au roi Conrad qui étoit Baluz.1. Mifcell.
en Allemagne, pour lui donner part de la mort de
l'empereur leur pere, & dans cette lettre il dit en-
tr'autres choses: Se trouvant menacé de mort, il
a par fon testament humblement reconnu l'églife
Romaine pour fa mere, comme zelé pour la foi
catholique; & a ordonné de réparer entierement
les torts qu'il pouvoit avoir fait aux églises con-
tre fon intention. Mainfroi exhorta Conrad à
venir au plûtôt remplir les fouhaits de tous les fu-
jets. Cependant il marcha vers Naples dès qu'il eut
appris la mort de fon pere: mais étant à Monte-
foscolo qui n'en eft qu'à dix lieuës, il apprit que

le
pape Innocent avoit envoïé à Naples & à toutes
les villes du roïaume, leur défendre de rendre
obéiffance à aucun autre qu'au faint fiege, parce
que le roïaume lui étoit dévolu. Mainfroi envoïa
donc à Naples le comte de Caferte pour sçavoir
l'intention des habitans: il y vint le septiéme de
Janvier, & ils lui dirent clairement, qu'ils s'en-
nuïoient d'être fi long-temps frappez d'interdit &
d'excommunication, & qu'ainfi ils étoient réfolus
de ne prêter obéiffance à perfonne, s'il ne venoit
avec l'inveftiture & la benediction du pape. Le
comte de Caferte paffa delà à Capouë, où on lui fit
la même réponse.

M. Spin.

XXV.

Lettres du pape

de Sicile.

7.2.

ap. Rain. 1251.

Le pape apprit la mort de Frideric par une lettre A N. 1251. du cardinal Pierre Capoche fon légat. Sur quoi it lui écrivit en ces termes : Nous avons d'abord penpour le roiaume fé de retourner à Rome, comme nous & nos freres les cardinaux le defirons depuis long-temps; mais depuis nous avons confideré, que nous ne fçavons fi tout le roïaume de Sicile reviendra unanimement au sein de l'églife, ou fi quelques-uns s'y opposeront. C'est pourquoi nous vous mandons de nous en informer au plûtôt, afin que nous fçachions fi nous devons être accompagnez d'un grand corps de troupes. La lettre eft du vingtcinquiéme de Janvier 1251. En même temps it en écrivit une aux prelats, aux feigneurs & à tout le peuple du roïaume de Sicile, qu'il commence en invitant le ciel & la terre à fe réjouir de la mort du perfecuteur de l'églife, qui opprimoit depuis fi long-temps leur liberté: il les félicite d'en être délivrez & les exhorte à revenir au sein de leur mere, fous la protection de laquelle il leur promet la paix & la fûreté par. 5. faite. Il écrivit en particulier à Berard archevêque de Palerme, & auparavant de Bari : vieux prélat, fingulierement attaché à Frideric, auquel il avoit donné l'abfolution pendant fa maladie, & avoit fait les funerailles. Le pape le traite comme un vieux pecheur endurci, l'exhorte à réparer le scandale énorme qu'il a donné à toute l'églife, à faire penitence de fes crimes, & à les réparer en ramenant les autres au bon parti : se joignant à l'archevêque de Bari, que le pape envoïoit pour cet effet dans le roïaume. C'étoit Marin Fi

AN. 125i.

langeri, qui en 1226. avoit fuccedé à André fucceffeur de Berard dans le fiege de Bari, & qui mourut cette année 1251. après trente-trois ans de pon- Ughel to. 7.p.885 tificat.

XXVI. Lettres pour l'AI

En même temps le pape s'appliquoit à détourner les Allemans de l'obéiffance de Conrad. Il en lemagne. donna la commiffion à Jacques Pantaleon archidiacre de Liege, à qui il manda de prendre avec VII. p. 21. apå. lui Thieri maître des chevaliers de Pruffe, qui Rain..'n qu fçavoit l'Allemand : d'aller trouver les ducs, les marquis & les comtes de l'empire, les ramener à l'obéiffance de l'églife, & les engager à rendre hommage à Guillaume de Hollande: la lettre eft du dix-huitiéme de Fevrier. Le pape chargea auffi un frere Prêcheur de publier la croifade contre Conrad avec l'indulgence de la terre sainte, & quarante jours d'indulgence pour ceux qui affiste

roient à fes fermons. Et comme la Souabe étoit F'ancien patrimoine de Conrad, il écrivit au peuple de cette province en ces termes : Vous devez être affurez que la race de Frideric nous étant juf tement fufpecte d'imiter la perfidie de fon pere & la tirannie de fes aïeux, elle n'aura jamais, du con-fentement du saint siege, ni l'empire, ni la princi pauté de Souabe..

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n.

Enfin le pape écrivit à Guillaume comte d'Hol- ». » lande pour l'encourager à foutenir fes prétentions, fans écouter les propofitions qu'on lui pourroie faire au contraire; & pour le foutenir il

procura

fon mariage avec la fille d'Otton duc de Brunfvic.. Alb. Studí Or le comte Guillaume avoit grand befoin d'ap- Matth. Paris: yîpui:il s'étoit engagé témerairement à accepter l'em

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