2. 47. Boll. p. 693. S'étant appliqué à l'étude il devint prédicateur A N. 1251. célebre par toute la Lombardie, & combattit fortement les heretiques dont elle étoit infectée. Ce qui porta le pape Gregoire IX. à lui donner la commiffion d'inquifiteur à Milan : en vertu de laquelle le vendredi quinziéme de Septembre 1234. il ordonna de mettre entre les ftatuts de la ville la constitution du pape contre les heretiques, conSup. liv. LXXVII., forme au decret du concile de Latran. Pierre de Verone prêcha auffi contre les heretiques à Florence, & avec tant de force qu'il engagea plufieurs nobles à prendre les armes pour les chaffer de la ville. Il leur donna un étendart marqué d'une croix, & dans un grand combat à la place de fainte Felicité fur la riviere d'Arne les Catholiques emporterent la victoire & contraignirent les heretiques à fortir de la ville. Tel étoit Pierre de Verone quand le pape Innocent IV. le fit inquifiteur, non-feulement à Cremone, mais à Milan & dans tout le ter». ritoire. XXXI. Mon. Pad. p. 593. 707.712. Epift. ap. Rain. n. 31. De Genes le pape vint à Milan où il fut reçu avec grand honneur & y demeura deux mois. Mais Matth. Paris p. avant que de partir de Genes le vingt-huitiéme de Juin il reconcilia à l'églife quelques feigneurs qu'il avoit excommuniez le jeudi-faint, entre autres Thomas de Savoïe mari de sa niece, qui dans le dernier temps avoit fuivi le parti de l'empereur Frideric. Le pape le fit exhorter par l'archevêque de Vienne & par l'evêque de Grenoble à rentrer en fon devoir; & Thomas voïant Frideric mort fe foumit & rentra dans les bonnes graces du pape. Au fortir de Milan le pape traverfa promptement la la Lombardie, évitant de s'enfermer dans les des villes, & s'arrêta à Perouse où il paffa le refte AN. 1251. de l'année. 1 gran XXXII. Occupations de leftine. Duch. p. 404. faint Louis en Pa Foinv. p 88. Le roi S. Louis étoit cependant en Palestine ap-pliqué à faire exécutor par les émirs de l'Egypte le traité qu'ils avoient fait avec lui.ils luirenvoïoient de temps en temps quelques prifonniers, mais il en délivra grand nombre de fon argent, tantôt fix gens, tantôt fepticèns à la fois enfin il tiraotous les captifs qui avoient été faits en Egypte depuis Vingt ans. Il fit réparer & fortifier les places que p. 459. des Chrétiens tenoient dans le païs : fçavoir Acré, 2359 de château de Hiffa ou Caifa, Cefarée, Joppé & Sidon, le tout à fes dépens. La veille de l'Annonciation vingt-quatrième de Mars 1251. il alla en dévotion à Nazareth, De fi loin qu'il apperçut ce faint lieu il défcendit de cheval & fe mit à genoux, puis il fit le reste du chemin à pied, quoiqu'il eût ce jour-là jeûné au pain & à l'eau, & beaucoup fatigué. Il y fit chanter folemnellement vêpres, matines & la messe, qui fut célebrée par le légat Eude de Châteauroux,, & il y fit un pieux fermon. Le roi avoit toujours des ornemens précieux de diverfes couleurs felon les folemnitez, & en prenoit un foin particulier. De Nazareth il alla le vingt-huitiéme de Mars à Cefarée, oil demeura le refte de l'année 12517& une partie de la fuivante, occupé principalement à la faire fortifier, P.456. Sanut. p. 220. Peu de temps après qu'il y fut arrivé, revinrent Joinu. p 8). 90. les freres Prêcheurs qu'il avoit envoïez en Tartarie deux ans auparavant, fçayoir André de Long Tome XVII. Ooo jumeau & fes compagnons. Ils dirent que s'étant AN. 1.2.5. embarquez en Chipre ils aborderent au port d'Antioche, & que de-là jufques au lieu où étoit le Can des Tartares, ils mirent bien un an à marcher faifant dix lieuës par jour. Tout le païs qu'ils traverferent étoit soumis aux Tartares, & en plufieurs lieux ils & trouvoient dans les villes & les villages de grands monceaux d'os d'hommes morts. Cafouc cán étoit mort quand ils arriverent, & fa veuve fut regente jufques à l'élection, qui fut déferée à Batou comme l'aîné de la famille. Il bulfur. p. 326. choisit Moncaca, autrement Mangou, petit-fils de Ginguiz-can comme lui, & il fut élû l'an 649. de l'hegire, 1251. de J. C. Les freres Prêcheurs furent témoins de cette élection : on les reçut avec honneur, & ils trouverent le nouveau Can affez favorableaux Chrétiens, mais ils n'apprirent rien d'Ercalthaï, dont on avoit apporté une lettre à S. Louis. Sur leur relation le roi écrivit au pape, que pluAp. Rain 1253. Hieurs Tartares avoient reçu le baptême, & qu'il s'en convertiroit un plus grand nombre fi on leur prêchoit la foi. Mais, ajoutoit-il, la puiffance du calife de Bagdad fait qu'il y a très-peu d'évêques dans le païs : c'eft-pourquoi il feroit à propos d'ordonner évêques quelques freres Prêcheurs ou Mineurs que l'on y doit envoïer, afin qu'ils puffent èonferer les ordres & les autres facremens qui appartiennent aux évêques, & donner les difpenfes neceffaires touchant les mariages & l'observation des jeûnes.. 3 494 XXXIII: Plaintes contre le pape. De Cefarée S. Louis écrivit à la reine Blanche fa mere, à fes freres, & à fes fujets, leur deman AN. 1251. dant un prompt fecours d'hommes, de vivres & d'argent. La reine aïant reçû la lettre, assembla tous les nobles du roïaume pour les confulter für ce fujet : & ils fe plaignirent hautement de la conduite du pape, qui excitoit une nouvelle guerre dans la Chrétienté. C'eft que Conrad fils de l'empereur Frideric étoir entré en Italie dès le mois de Mai de chr. Matık.Spin, cette année 1251. pour prendre poffeffion du roïaume de Sicile ; & les Venitiens lui aïant fourni une flotte, ́il descèndit à Pescaire le vingt-fixiémé d'Août. Tous les barons du païs allerent au devant de lui: il marcha avec toutes les troupes contre les comte d'Aquin & de Sore qui s'étoient déclarez pour le pape, & les défit le jour de la S. Martin. Or le pape faifoit prêcher la croifade contre Conrad, particulierement en Brabant, en Flandres & en Matth. Paris på France: même avec une indulgence plus grande 713. que celle de la terre fainte, car elle devoit s'étendre au pere & à la mere du croifé. La nobleffe de France difoit donc à cette occafion: Le pape fait prêcher une nouvelle croisade : contre des Chrétiens, pour étendre fa domination, & oublie le roi notre maître qui fouffre tant pour la foi. La reine Blanche touchée de cette remon-: trance fit faifir les terres de tous ces nouveaux croifez, difant: Que le pape entretienne ceux qui vont à fon fervice, & qu'ils partent pour ne plus revenir. Les feigneurs en uferent de même à l'égard des croisez de leurs terres: ce qui fit tomber la croisade. Ils firent auffi de fortes réprimandes aux freres Prêcheurs & aux freres Mineurs qui l'avoient prêchée. Nous vous bâtiffons, difoient-ils, des églifes & des maisons, nous vous recevons, nous vous AN. 1252. nourriffons & vous entretenons. Quel bien vous fait le pape? Il vous fatigue & vous tourmente : il vous fait les receveurs de fes impôts & vous rend odieux à vos bienfaicteurs. Ils s'excufoient fur l'obéiffance qu'ils lui devoient. I. p. 717 Vers le commencement de l'amaziz. le pape écrivit au roi d'Angleterre, pour lui perfuader d'aller au fecours du roi de France à la terre fainte, ou s'il n'y alloit pas en perfonne, du moins qu'il n'empêchât pas ceux qui vouloient y aller. Ce qui fervit de prétexte à ce prince pour exiger de nouvelles taxes des Juifs de fon roïaume. Vers la fête P. 719. de Pâques il affembla à Londres tous les feigneurs. croifez pour déliberer fur le fecours de la terre: fainté, & le jeudi de la feconde femaine après P710. Pâques il fit prêcher folemnellement la croifade à. Queftminster, mais il s'y trouva peu d'auditeurs. à caufe de l'indignation contre les exactions de la cour de Rome: car le roi, fous prétexte de ce voiage qu'il ne fit point, avoit déja obtenu du pape uné décime pour trois ans fur le clergé & le peuple de fon roïaume. Ce qui l'avoit fait foupçonner de n'avoir pris la croix que pour cet effet. Toutefois il jura de partir de la S. Jean en trois ans., & fit ce forment mettant la main à la poitrine comme les prêtres, puis fur les évangiles, mais les assistans ne s'y fierent pas davantage. Rain. n. 26. Pour exciter à la croifade d'outre-mer le pape ajouta de nouvelles graces à l'indulgence pleniere: donnant pouvoir à l'évêque d'Avignon d'abfoudre ceux qui avoient frappé des clercs ou brûlé. des. |