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églifes: de difpenfer les clercs des irrégularitez qu'ils avoient encouruës: permettre aux bâtards de recevoir les ordres facrez & des bénéfices: commuer -au vou de la croifade tous les autres vœux, excepté celui de religion. La lettre eft du treiziéme de Février 1252. C'est ainfi qu'on prodiguoit les difpenfes au préjudice de la difcipline.

AN. 1252.

XXXIV. Evêchez de Lodi

d'Atri.

921.

Dès l'année précédente pendant que le pape étoit à Milan, il avoit repris Lodi auparavant attaché au & parti de Frideric, jufques-là que le pape Gregoire Mon. Pad. IX. l'avoit privée de l'évêché, pour avoir commis gell, to. 4 p. de grands excès contre des eccléfiaftiques & des re- Rain. n. 5ɩ ligieux, & même avoir brûlé un frere Mineur. Ottobel alors évêque de Lodi fut tellement affligé de voir fa ville ainfi dégradéc, qu'il en mourut de déplaifir l'an 1242. & il n'eut point de fucceffeur pendant dix ans. Mais enfin la ville étant rentrée en grace auprès d'Innocent IV. il lui rendit la dignité épifcopale, & approuva l'élection de Bonjean pour leur évêque: comme il paroît par fa lettre du neuviéme de Janvier 12 5 2.

59.

Rain, n. 6.

La petite ville d'Atri dans l'Abruzze ultericure ghell. to. x. på s'étant déclarée pour le pape, le cardinal Pierre de Colmicu évêque d'Albane l'érigea en cité par l'autorité du pape & en ville épifcopale, fans toutefoislui donner d'évêque particulier; mais l'uniffant à perpetuité à l'évêché de Penna dont elle dépendoit,. & dont Beralde étoit alors evêque. Le pape confirma cette érection par la bulle du quinziéme Mars 1252. & ces deux évêchez de Penna & d'Atri font. toujours depuis demeurez unis & dépendans immédiatement du faint fiege. Or j'avoue que je ne vois

pas quel avantage fpirituel revenoit de cette érecAN. 1252. tion d'évêchez.

XXX V.

Pierre de Verone.

Vita ap. Boll. to. 1.p.696.

Cependant Pierre de Verone inquifiteur à MiMartire de faint lan combattoit fortement les hérétiques. Il leur offroit fouvent de fe jetter dans un feu pour preuve de la foi Catholique, s'ils vouloient y entrer avec lui: il difoit qu'il ne mourroit jamais que de leur main, & affuroit qu'il feroit enterré à Milan. Sa priere ordinaire à l'élevation de l'hoftie étoit de nemourir que pour la foi. Le dimanche des rameaux p. 69". vingt-quatriéme de Mars 1252. prêchant à Milan devant près de dix mille perfonnes, il dit à haute voix : Je fçai certainement que les héretiques ont concerté ma mort & qu'ils ont mis de l'argent en dépôt pour cet effet. Mais qu'ils faffent ce qu'ils voudront, je ferai plus contre eux après ma mort que je n'ai fait de mon vivant. Enfuite il s'en retourna à Côme où il étoit prieur.

p. 681.

Les conjurez étoient Etienne gonfalonier d'A-` Corio. p. 26. liate, Mainfroi, Clitoro de Giuffano, petite ville entre Milan & Côme, Guidot Sacchella & Jacques de Clufe: le prix convenu pour païer les assassins étoit de quarante livres monnoïe de Milan, qui furent déposées entre les mains de Thomas de Giuffano. Ils prirent pour exécuteur Pierre Balsamo furnommé Carin, & celui-ci choifit pour compagnon Aubertin Porro furnommé Mignifo. Ils laifferent paffer les fêtes de Pâques ; & Carin demeura trois jours à Côme, où s'allant informer tous les jours au convent des freres Prêcheurs quand Pierre devoit en partir pour aller à Milan, il apprit qu'il étoit parti avant le jour le famedi dans l'octave de Pâ

ques fixiéme d'Avril. Carin pria Mainfroi de lui prêter fon cheval, pour joindre plus aifément fre- AN. 1252. re Pierre qui étoit à pied : mais Mainfroi le refufa, de peur que ce ne fût un indice contre lui. Carin fe mit donc à courir à pied pour ne pas perdre une fi belle occafion ; & il n'eut pas de peine à atteindre le religieux, qui marchoit fort lentement, étant affoibli par une fievre quarte qu'il avoit euë long

temps.

Il le joignit au milieu du chemin près un lieu nommé Barlafine dans un bois épais, où Aubertin fon compagnon l'attendoit. Carin frappa le faint homme fur la tête avec une ferpe, qui lui ouvrit le crane d'une plaïe large & profonde: fans qu'il fe détournât, ni qu'il fist aucun effort pour éviter le coup. Il fe recommandoit à Dieu & prononçoit le simbole, pour la défense duquel il donnoit fa vie. Cependant frere Dominique compagnon du faint homme faifoit de grands cris, & appelloit au fecours : mais le meurtrier fe jetta fur lui & lui fit quatre bleffures dont il mourut quelques jours après. Puis voïant que frere Pierre palpitoit encore, il prit un coûteau dont il lui perça le côté & l'acheva ainfi. Son corps fut porté d'abord à l'abbaïe de S. Simplicien au fauxbourg de Milan, & le lendemain il fut enterré folemnellement dans la ville à S. Euftorge qui étoit l'église des freres Prêcheurs.

Peu de temps après le meurtrier Carin fut arrêté fur quelque indice & mis dans la prifon du podefta. de Milan nommé Pierre Lavocat ; mais fes officiers gagnez par argent le laifferent évader au bout de

dix jours, & le peuple s'en prenant au podesta couAN. 1252. rut à fon palais qui fut pillé, & lui-même accufé au tribunal de l'archevêque, où il fut déposé de sa charge, & cut peine à fauver la vie. L'archevêque étoit Leon de Perege de l'ordre des frerés Mineurs. p. 682. Le meurtrier Carin s'enfuit à Forli, où touché de répentir il entra dans l'ordre des freres Prêcheurs en qualité de frere convers, & fiuit faintement fes jours.

XXXVI.

freres Prêcheurs.

Vers le même temps le pape Innocent déchargea Bulles pour les des freres Prêcheurs du gouvernement des religieuRain. n. 6. fes, pour ne les pas détourner de l'érude & de la prédication. Il excepta feulement deux maisons qu'il laiffa fous leur conduite, celle de S. Sixte à Rome, & celle de Proüille en Languedoc la preid. n. 34. miere de toutes. Le général de cet ordre frere Jean le Teutonique fe plaignit au pape, que quelquesuns de leurs freres, au préjudice du vœu d'obéiffance, confentoient aux élections de leurs perfonnes pour des évêchez, fans demander la permiffion de leurs provinciaux ; & que les archevêques ne faifoient point de difficultez de les facrer, ce qui caufoit du scandale dans l'ordre. Sur quoi le pape défendit à aucun des freres Prêcheurs de confentir à fon élection pour l'épifcopat, & à aucun archevêque ou autre prélat, même aux légats du faint fiege, de le déclarer évêque ou le facrer fans la permiffion du général de l'ordre ou du provincial, ou un mandement fpecial du faint fiege. La lettre eft du quinziéme de Juillet 1252. Le vingt-deuxième d'Avril de la même année le pape en avoit donné une toute femblable pour les freres Mineurs adressée à leur general Jean de Parme, S. Louis

Vading. 1258. n.

22.

AN. 1252.

S. Louis étoit toujours en Palestine. De Cefarée il alla à Jaffe le quinziéme d'Avril 1252. & s'y arrêta pour la fortifier. Là, on lui dit, que le sultan lui permettoit d'aller à Jerufalem en toute fûreté ; & il l'eût fait volontiers: mais les feigneurs du païs qu'il confulta fur ce fujet l'en détournerent ne pouvant confentir qu'il laissât la ville entre les mains des infideles. Ils lui alleguerent l'exemple du roi Richard d'Angleterre, qui étant venu tout proche de Jerufalem, ne voulut pas la regarder mais mit fa cotte d'armes devant les yeux & dit en pleurant Ha, Seigneur, que je ne voïe pas votre fainte cité, puifque je ne puis la délivrer des mains de vos ennemis. Après avoir rapporté cet exemple les feigneurs dirent à S. Louis : Vous êtes le plus grand roi des Chrétiens, fi vous faites votre pelerinage à Jerufalem fans la délivrer, tous les autres rois qui viendront à ce voïage fe tiendront quittes de leur vœux en faifant ce que vous aurez fait. Louis étoit encore à Jaffe, quand il apprit la mort de la reine Blanche fa mere, arrivée le premier Dimanche de l'Avent premier jour de Decem- sanut. p. 220. bre 1252. Etant tombée malade à Melun, elle fe fit porter à Paris, où elle manda l'abbeffe de Mau- Matth. Paris p. buiffon monaftere de l'ordre de Citeaux qu'elle 74°. avoit fondé près de Pontoife : la reine reçut l'habit & fit profeffion entre fes mains. Après la mort on la revêtit des habits roïaux par dessus celui de religieufe, on lui mit la couronne en tête sur son voile: on la porta ainsi à Maubuisson, où elle avoit choifi fa fepulture, & elle fut extrémement regretée de toute la France.

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XXXVIL

Blanche.

Mort de la reine

Joinv.p. 103.

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