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A N. 1255.

VIII. Alfonfe le Sage roi de Caftille.

Vita ap. Boll.

to. 18. p. 352. n. 149.p.358.

Ferdinand roi de Caftille étoit mort dès l'an 1252. le jeudi trentiéme jour de Mai, après trentecinq ans de regne, & il a été canonifé de notre temps par le pape Clement X. en 1671. Alfonse X. fon fils aîné lui fucceda : fon inclination pour les sciences, particulierement pour l'astronomie, lui fit donner le furnom d'aftrologue ou de fage, c'eftà-dire, fçavant, suivant le stile du temps. Il fonda l'univerfité de Salamanque, & lui donna de grands revenus: le pape confirma cette fondation cette année 1255. avec permiffion à tous, excepté aux re- Rain. n. 52. guliers, d'étudier le droit civil pendant trois ans dans la nouvelle univerfité, à laquelle il accorda que ceux qui y auroient été paffez docteurs, puffent exercer les fonctions de profeffeur dans toutes les autres universitez, hors celles de Boulogne & de

Paris.

deaux.

IX.

to. II. p. 7. 9.

Cette année 1255. Gerard de Malemort archevêque de Bourdeaux tint un concile provincial le trei-Concile de Bourziéme jour d'Avril, & publia une constitution de trente articles, où je remarque ce qui fuit. Les cap. x. clercs aïant des benefices, j'entends des cures, y feront une continuelle réfidence, & fe prefenteront aux ordres à tous les quatre-temps, autrement ils feront privez de plein droit de leurs benefices. Il femble qu'il eût mieux valu ne les en pourvoir qu'après les avoir ordonnez. On ne donnera point aux enfans des hofties confacrées, pour communier le jour de Pâque ; mais feulement du pain beni ; & on en ufera de même à l'égard des autres aufquels il eft défendu de communier. Ce qui eft ici défendu à l'égard des enfans, femble être un Tome XVII,

Yyy

c. si

Martenn. Antiq. p. 430.10.1.

rit.

refte de l'ancien ufage de leur donner l'euchariftie AN. 1255. dès qu'ils étoient baptifez, ce que l'églife Grecque conc. Turon. 813. a toujours confervé. Dans l'églife Latine on obferc. 18. voit dès le commencement du neuviéme fiécle, de sup.liv. xixvi, ne la leur donner pas indifferemment,& nous avons

n. 6.

vû que le precepte de la communion pascale au

Sup. liv. LXXII. concile de Latran, n'eft que pour ceux qui ont atteint l'âge de difcretion.

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6. 26.

Le concile de Bourdeaux ordonne aux curez d'é.. crire dans leurs miffels les revenus de leurs églises. 6.7. Il défend de prêter les reliques aux laïques, pour faire deffus leurs fermens, finon en certains jours, ni de les tirer hors de la châffe, ou les expofer en vente, ou d'en honorer publiquement de nouvelles, fi elles ne font approuvées par le pape. Il défend de rien exiger par avance pour l'adminiftration des facremens, ou la collation des benefi6.27. ces; mais après la chofe faite, on pourra exiger ce qui eft dû fuivant la coutume. Si un laïque excommunié entre dans l'églife malgré le prêtre, & trouble l'office divin, le feigneur temporel confifquera . 28. fes biens, fous peine d'être excommunié lui-même. Celui qui demeurera excommunié quarante jours, païera une amende de neuf livres ou autre convenable. Défense d'abfoudre un excommunié, même à l'article de la mort, qu'il n'ait fatisfait, ou quelqu'un pour lui, à la partie intereffée, fous peine au prêtre qui l'aura absous, d'en être tenu en son nom. C'eft qu'il étoit ordinaire d'excommunier en execution d'un jugement, ou faute de païer une autre dette.

6. II.

Douze articles de cette conftitution ne regardent

6.

c. 16.

que les dimes. Il cft ordonné à tous les laïques qui c.13.23.
en retiennent, de les laiffer aux églises, fous peine
de n'être point admis aux facremens de mariage
ou d'euchariftie, ni à la fepulture ecclefiaftique, ni
leurs femmes & leurs enfans. On traitera de même 14:3
les fermiers qui tiennent des dîmes des laïques. Dé-
fenfe aux laïques de vendre ou d'acheter des dîmes,
fous peine d'excommunication. Les laïques feront
contraints par cenfures, à païer les prémices fur le
pied du trentiéme, du quarantiéme, ou du cin-
quantiéme. Quoique les dîmes appartiennent quel-
quefois à d'autres églifes, on laiffera toujours les
novales aux paroiffes où elles croiffent. Les derniers
articles de ce reglement, regardent les confrairies,
qui dégeneroient quelquefois en conjurations con-
tre les droits & les libertez de l'églife. C'eft pour- c. 29. 3 0.
quoi le concile défend aux confreres, d'élire un
ou plufieurs comtes pour être à leur tête, ni de
faire aucuns statuts qui ne concernent l'utilité de
l'églife ou du public, & fans le confentement de

leur curé.

C. 21.

X.

L'archevêque de Bourdeaux reconnoissoit alors celui de Bourges pour fon primat, comme on voit Primatie de Bourpar une lettre du même Gerard de Malemort écrite

ges.

le vingt-huitiéme d'Octobre 1247. à Philippe Ber- Patr. Bituric. rurier, dès-lors archevêque de Bourges, qui lui P. 116. avoit mandé qu'il fe préparât à le recevòir dans sa visite, & qu'il en avertît fes fuffragans ; à quoi Gerard répond, qu'il eft prêt à le recevoir avec hon

neur, & à executer fes ordres. Nous avons vu que la sup.lv, L1, n. 3. primatie ou patriarcat de Bourges étoit établie dès le neuviéme fiecle, parce que cette ville étoit la

capitale du roïaume d'Aquitaine, & alors elle s'éAN. 1255. tendoit fur les trois provinces de Narbonne,d'Auch

Thomas. Discipl. part. 4. l. 1. c. II. patr. p. 88.

& de Bourdeaux.

Narbonne s'en fepara la premiere, puis Auch, mais Bourdeaux demeura ; & la fuperiorité de Bourges fur cette province, fut confirmée entre autres par une bulle du pape Eugene III. l'an 1146. Les rois d'Angleterre étant devenus ducs de Guienne, voulurent fouftraire Bourdeaux à la primatie de Bourges; mais le roi Philippe Augufte s'en plaignit Gall. Chr. t. 1. au pape Innocent III. & le pria de conferver les droits de cette églife, qui étoit la feule primatia

P. 74.

ep. 4. 130.

le de fon roïaume. La lettre eft du mois de Mai

Inn. 111. lib. xv. 1211. L'année suivante le même pape confirma la fufpenfe prononcée par l'archevêque de Bourges, contre l'archevêque de Bourdeaux, pour n'être pas venu à fon concile, & n'en déchargea l'archevêque de Bourdeaux, que fous la promeffe qu'il fit 16. cp. 66. d'aller au concile de Bourges quand il y feroit app. Rain.n.41• pellé. Enfin cette année même 1255.le cardinal Octavien par commiffion du pape, fit un reglement touchant la vifite de l'archevêque de Bourges dans la province de Bourdeaux, & le pape Alexandre le

X I.

Berrurier.

n. 61.

confirma.

Philippe Berrurier avoit été quatorze ans évêque The heureux d'Orleans, quand il fut transferé au fiege de BourSup.liu.1XXVIII. ges l'an 1236. Après la mort de Simon de Sulli, arrivée dès l'an 1232. il y eut quelques élections sans effet, puis on élut un docteur nommé Pierre de Gall. Chr. to. 2. Châteauroux, qui fut déposé deux ans après. Enfin Alberic. an. 1232. le pape Gregoire IX. prétendant que le droit de pourvoir à cette église lui étoit dévolu, lui donna

I12.

Pair. Bitur. 1.

p. 252.

1134.

pour archevêque Philippe, qui la gouverna vingtquatre ans. Il eut grand foin que fa famille fût reglée, & ne souffroit à son service aucun homme vicieux. Il priva de leurs benefices quelques prêtres fcandaleux, leur donnant à fes dépens de quoi fubfifter, afin de ne les pas réduire à mandier; & choififfoit pour les benefices des hommes inftruits & vertueux. Il attira auprès de lui plufieurs perfonnages doctes, pour l'aider par la prédication & l'administration de la penitence ; & ce fut à ce deffein qu'il fit venir à Bourges les freres Prêcheurs en 1239. & leur y bâtit un convent par la liberalité dut feigneur de Bourbon, & de Blanche dame de Vierzon, fille du comte de Joigni. L'archevêque étoit lui-même un des grands prédicateurs de fon temps; & tellement aimé du peuple, qu'à la fin de fes fermons, les uns lui prefentoient leurs enfans pour les benir, les autres tiroient des filets de fes habits, les autres grattoient la place où il étoit en prêchant.

Sa vie étoit très- auftere. Il commençoit fon Avent dès la mi-Novembre, & ne mangeoit alors que des viandes de Carême. Il jeûnoit au pain & à l'eau tous les vendredis & les veilles des fêtes de la Vierge. Il fe confeffoit tous les foirs, couchoit tout vêtu fur un cilice, fe relevoit à minuit,fe donnoit rudement la difcipline, & faifoit cent genuflexions, puis il fe profternoit & prioit pour toute l'églife. Il vêcut de la forte jufques à ce que le pape Innocent IV. aïant appris qu'il étoit incommodé notablement d'une chute de cheval, lui ordonna de coucher fur un lit ordinaire, & de manger

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