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chez lui chargé de dépouilles & de gloire, rendant AN. 1230. graces à Dieu & à S. à Dieu & à S. Jacques, que l'on difoit avoir apparu dans la bataille avec des guerriers vêtus de blanc combattant contre les infideles. Alfonfe fe préparoit à continuer la guerre, mais allant en pelerinage à S. Jacques, il tomba malade en Galice à Villa-nueva de Lemos ; & ayant reçu de la main des évêques la penitence & le viatique, il mourut le vingt-cinquiéme de Septembre de l'ere 1298. l'an de J C. 1230. aïant regné quarante-deux ans. Il fut enterré auprès de fon pere à Compostelle dans l'église S. Jacques. Son fils Ferdinand déja roi de Caftille lui fucceda & réunit ainfi les deux royaumes de Castille & de Leon.

Rin. 1230. no.

34.

ep. 83. ibid. n. 35.

Le pape Gregoire IX. aiant appris les heureux fucIV. Epift.80.ap cès des armes Chrétiennes, écrivit aux croifez du roïaume de Leon, les exhortant à conferver & étendre leurs conquêtes, & leur promettant des indulgences. Il écrivit auffi à Gregoire archevêque de Compoftelle, lui donnant commiffion pour cette fois feulement d'établir des chanoines & d'ordonner des évêques aux deux anciennes citez de Merida & de Badajos: à la charge qu'à l'avenir l'élection de ces évêques appartiendroit au chapitre, suivant le droit commun: la lettre eft du vingt-neuviéme d'Octobre. Merida eft Emerita très-connue dans l'antiquité & métropole de la Lufitanie: pour Badajos on conjecture que c'est l'ancienne Pax Augufta.

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Jacques roi d'Arragon âgé feulement de vingt-un an, venoit de faire fur les Mores la conquête de l'Ifle de Majorque. Etant parti de Tarraçone après le concile, il fe rendit à Lerida, où il reçut la croix de la main du légat Jean d'Abbeville, & avec lui plufieurs

1229.

de fa Cour: puis il s'embarqua fur une grande flotte & arriva dans l'ifle au commencement de Septembre il s'en rendit maître en quatre mois, & entra dans la ville capitale le dernier jour de la même année. Il étoit accompagné en cette guerre de deux évêques, Berenger de Barcelone & Lopez de Lerida : Michel de l'ordre des freres Prêcheurs, & un des premiers compagnons de faint Dominique, animoit les troupes au combat plus qu'aucun autre par fes ferventes exhortations. Après la conquête le roi repassa en Catalogne à la fin d'Avril 1230.

A la Touffaint il tint une cour à Poblet abbaïe de Cifteaux près de Monblanc au diocéfe de Tarragone, dans laquelle étoit la fépulture des rois d'Arragon. Le Roi Jacques y proposa son dessein d'ériger un évêché à Majorque : mais l'évêque & le chapitre de Barcelone s'y oppoferent, foûtenant qu'elle étoit de leur diocéfe. Ils fe fondoient fur une donation faite en 1058. par Ali fils de Mugeid feigneur de Denia au roïaume de Valence & des ifles de Majorque & Minorque, par laquelle il avoit accordé à l'église de Barcelone toutes les églifes de fes etats, pour être cenfées de ce diocéfe à perpetuité: avec défense aux prêtres & aux autres clercs de ces églifes de s'adreffer à d'autres évêques pour l'ordination & le faint chrême. On voit par-là qu'il y avoit encore alors grand nombre de Chrétiens dans ces ifles fous la domination des Mufulmans. Cette donation avoit été confirmée par plusieurs évêques & par le faint siege.

AN. 1230.

App Marc. Hifp. n.

Toutefois en l'affemblée de Poblet l'évêque Berenger & le chapitre de Barcelone confiderant que la ville & le roïaume de Majorque demandoient un évê, 211.

1491

to. 7. Spicil. p.

que & que le roi Jacques vouloit doter liberalement la AN. 230. nouvelle églife, convinrent que l'on érigeroit à Ma jorque une cathedrale, dont l'évêque feroit nommé pour la premiere fois par le roi : mais après la mort de ce premier évêque, il est dit, que l'élection se fera par l'évêque & le chapitre de Barcelone du confentement du roi d'Arragon ; & que l'élû fera tiré, s'il fe peut, de l'église de Barcelone, finon de celle de Majorque ou d'une autre. Le même s'obfervera fi on établit une églife cathedrale à Minorque ou à Yvice. Cette tranfaction fut paffée à Pobletle fixiéme de Novembre 1230. En consequence le roi d'Arragon envoïa prier le pape d'ériger à Majorque une églife ca thedrale & d'y ordonner un évêque, à quoi le pape répondit: Une église cathedrale doit être dottée magnifiquement, afin que l'évêque & le chapitre foient honorablement entretenus: autrement la dignité épifcopale y feroit avilie. Or il ne nous a point encore apparu de la dotation de l'églife de Majorque : c'est pourquoi nous avons differé l'effet de votre demande. La lettre eft du vingtiéme Décembre 1230. Le pape toutefois l'accorda fept ans après.

II.

Teutons

Pruffe.

en

v. fup. liv. LXXVII. n. 19.

La religion chrétienne s'étendoit auffi dans le Nort ̧ & la prédication étoit foûtenue par les armes. Chevaliers Chriftien auparavant moine de Cifteaux étoit alors évêque de Pruffe & travailloit à la conversion des infideles avec fideles avec le fecours de quelques freres Prêcheurs. Après que les Pruffiens idolâtres eurent été quel que tems en paix avec les nouveaux convertis, ils leur firent une cruelle guerre dans la province de Mafovie où commandoit le duc Conrad. Et comme il ne s'oppofa pas à leurs premieres violences, ils pa

LXXIX. n. 6.

Chr. Pruß. par.

2. c. 1. 2. 3.

28. &c.

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ferent plus avant, & firent de grands ravages en Pologne. Ils brûloient les maisons, tuoient les hommes & emmenoient en esclavage les femmes & les enfans. Ils détruifirent ainfi par le feu deux cens cinquante paroiffes, outre les chapelles & les monafteres, tant d'hommes que de femmes. Ils maffacroient les prêtres & les clercs jufques aux pieds des autels, fouloient aux pieds les faints myfteres, & employoient les vafes sacrez à des usages profanes.

Le duc Conrad aïant en vain effaïe d'appailer ces barbares par des préfens, inftitua par le confeil de Févêque Chriftien un ordre militaire à l'éxemple des chevaliers de Chrift de Livonie, portant un manteau blanc chargé d'une épée rouge & d'une étoile : l'évêque revêtit de cet habit un homme de merite nommé Bruno avec treize autres; & le duc leur bâtit le château de Dobrin dont on leur donna le nom. Le duc étoit convenu avec ces chevaliers de partager également les conquêtes qu'ils feroientsur les infideles, qui l'ayant appris vinrent en grand nombre atraquer le château de Dobrin, & le ferrerent de fi près qu'à peine aucun des nouveaux chevaliers ofoit fe montrer dehors.

c. 40

Conrad voïant donc que ce secours étoit trop foi- “ ♫ ble, réfolut d'appeller les chevaliers de l'ordre Teu tonique, qui étoient en grande réputation pour leur valeur, leur puissance & leurs richeffes. Il communi

qua

fa pensée à quelques évêques & aux nobles de fa dépendance, qui l'approuverent tout d'une voix : ajoutant que les chevaliers Teutoniques étoient fort agréables au pape, à l'empereur & aux princes d'Allemagne : ce qui faifoit efperer que le pape en leur

not. adc. 5.

Rai n. 1230.

4. 25.

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faveur feroit paffer des croisez au secours de la Pruffe, AN. 1230. Le Duc Conrad envoïa donc une ambaffade folemnelle à Herman de Salfe, qui étoit alors maître de l'ordre Teutonique. Après plufieurs délibérations. & par le confeil du pape Gregoire & de l'empereur Frideric, il accorda au duc de Masovie ce qu'il desiroit; & l'acte du confentement de l'empereur eft daté de l'année 1226. Herman de Salse envoïa donc en Mafovie un de fes chevaliers nommé Conrad de Lanf berg,a ,avec lequel le duc Conrad fit un traité où il don ne aux freres de l'ordre Teutonique tout le territoire de Culme pour le poffeder toûjours en pleine proprieté, & toutes les terres qu'ils pourroient retirer d'entre les mains des infideles. Cette donation fut faite la même année 1226. & foufcrite par trois évêques, Gonther de Mafovie, Michel de Cujavie & Christien de Pruffe. Tel fut l'établissement des cheva liers Teutoniques en Pruffe, qui eut des suites consi 1 epift. 61. 62. derables. Pour les feconder dans la guerre contre les païens, le pape écrivit à tous les fideles des provinces de Magdebourg & de Brême, à ceux de Pologne, de Pomeranie, de Moravie, de Holface & de Gothie, les exhortant à prendre les armes contre les païens de Pruffe & agir contre eux, fuivant les confeils des che valiers Teutoniques. La lettre eft du treiziéme de Septembre 1230. Le pape écrivit en même-tems aux freres Prêcheurs pour les animer à cette mission; & au duc de Mafovie pour le loüer de les avoir appellez dans fes états.

64. ap Rain. n. 23.24,

III.

Les écoles de Paris étoient toûjours défertes, les Univerfité de maîtres & les écoliers difperfés en divers lieux avoient Sup. l. LXXIX. n. même fait ferment de ne point revenir qu'on ne

Paris retablie.

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