Imágenes de páginas
PDF
EPUB

cepté fur la jurifdiction des archidiacres, fur laquel AN. 1257. le il fut ordonné que les parties conviendroient d'arbitres pour informer de l'ufage, & s'y conforp. 147. mer. L'archevêque Arnold mourut deux ans après, fçavoir le treiziéme de Novembre 1259. Il n'est loüé dans fon épitaphe que des places qu'il avoit acquifes ou fortifiées.

X L.
Eglifes du Nord.

Vading 1255.n.16.
Idem.Regeft.p.47.

La guerre continuoit dans la Pologne & les païs voifins contre les Lituaniens & les autres païens de leur frontiere, & le pape y faifoit prêcher la croifade par un frere Mineur nommé Barthelemi de Boheme, qu'il recommanda pour cet effet aux prélats de Boheme, d'Autriche, de Pologne & de MoRain. 1257. n. 21. ravie. On le demandoit même pour évêque d'un nouveau fiege qu'on defiroit ériger au diocese de Cracovie. Cafimir duc de Lancicie & de Cujavie, 7. 24. étoit le plus diftingué de cette croisade. Il reprefenta au pape Alexandre, qu'Innocent IV. lui avoit accordé les terres de certains païs, pourvû qu'ils embraffaffent la foi volontairement, nonobftant la conceffion generale faite par le faint fiege aux chevaliers Teutoniques de toutes les terres qu'ils pourroient conquerir en Pruffe. Toutefois, ajoutoit le duc Cafimir, le maître de l'ordre Teutonique, & quelques-uns de fes chevaliers voulant rendre inutile la conceffion que le pape Innocent m'a faite, font entrez à main armée dans les terres de ces `païens, qui étoient prêts à recevoir le baptême, & s'en font emparez avec grande effufion de sang. L'abbé de Mezzano votre légat en ces quartiers, les aïant admoneftez inutilement de s'en retirer, lcs a excommuniez : & je vous supplie de confirmer sa

fentence. Le pape la confirma par fa bulle du cinquiéme de Janvier 1257.

A N. 1257.

Dès l'année précedente Boleflas le Chauve duc de Silefie,tenoit en prison Thomas évêque de Breslau. Comme ce prélat étoit allé au monaftere de Gorca dans fon diocese, pour y faire la dédicace d'une église, Boleslas accompagné de quelques Allemans, entra de nuit dans le monaftere, prit l'évêque dans fon lit, deux ecclefiaftiques, & quelques-uns de fes domestiques, emporta ce qu'ils avoient avec eux, & les mit prifonniers dans un château qui étoit à lui : l'évêque fut enlevé nud en chemise, quoiqu'il fit un très-grand froid, & enfuite mis aux fers. Sur la plainte qu'en reçut le pape de la Rain. 1256. n. 1o. part du chapitre de Breslau, il écrivit le treiziéme de Decembre 1256. à Foulques archevêque de Gnefne, d'admonester Boleflas, & l'exhorter à mettre en liberté l'évêque & les autres prifonniers, avec reftitution de ce qui leur avoit été pris, & réparation de l'injure : s'il n'obéiffoit pas, le dénoncer excommunié, & mettre en interdit fon domaine, & les lieux où l'évêque feroit détenu. L'archevêque to. II. conc. p. avoit déja executé cet ordre par avance; car in- 773. continent après la violence commife, il affembla ses suffragans, & mit en interdit le diocese de Breflau.

Michou, lib. II.

Comme Boleflas ne relâchoit point l'évêque, le Rain. 1257. n. 17. pape écrivit aux archevêques de Ĝnesne & Magdebourg de faire prêcher la croifade contre lui: lalettre eft du trentiéme de Mars 1257. Mais loifque les Longin. prélats fe difpofoient à cette guerre l'évêque de Breflau racheta fa liberté moïennant deux mille

marcs d'argent, & en fut blâmé par fes confreres

AN. 1257 qui l'accufoient d'avoir trahi par foibleffe la juftice de fa caufe & les droits de l'églife,& donné un mauvais exemple qui encourageoit les feigneurs à dé pareilles violences. Peu de temps après Boleflas aïant voulu dépouiller fon frere du duché de Glogau, son frere le prit, & en tira pour rançon les deux mille marcs d'argent.

conc. p. 772.

Les violences contre les évêques étoient frequentes en Dannemarc, comme il paroît par un concile dont les decrets furent confirmez par le pape Alexandre, le troifiéme jour d'Octobre cette année Rain. n. 19. t. 11. 1257. En voici la preface.L'église de Dannemarc est expofée à une fi rude perfecution des feigneurs que quand les évêques veulent prendre fa défense ils ne craignent pas de leur faire des menaces infolentes, même en prefence du roi : & elles ne font pas à méprifer, vû que le clergé n'a aucun fecours à attendre de la puiffance feculiere ; & l'orgueil des feigneurs n'étant aucunement retenu par la crainte du roi, peut les pouffer à faire tout le mal qu'ils veulent. C'eft pourquoi le concile a ordonné ce qui fuit : Si un évêque eft pris ou mutilé de quelque membre, ou fi on lui fait en fa perfonne quelqu'autre injure atroce dans l'étenduë du roïaume de Dannemarc par l'ordre ou le confentement du roi, ou de quelque noble demeurant dans le roïaume; enforte qu'il y ait préfomption proba ble que c'eft de la volonté du roi : tout le roïaume fera en interdit. Si la violence eft faite à un évêque par une perfonne puiffante demeurant hors du roïaume, & que l'on conjecture que ce foit

par le confeil du roi & des feigneurs de Dannemarc, le diocefe de l'évêque fera dès-lors en interdit. Si le roi étant admonefté ne fait juftice dans un mois, le roïaume demeurera interdit jufques à ce que l'évêque ait fatisfaction. Nous défendons à tout prêtre ou chapelain de quelque noble, de faire l'office divin en fa prefence pendant l'interdit fous peine d'excommunication. La patience eût été peut-être un meilleur remede contre ces violences.

le

AN. 1257.

XLI Affaire de l'uni

Vading. 1250.

7.38.

L'affaire de l'univerfité de Paris n'étoit pas finie, & les docteurs ne pouvant fe refoudre à rece-verte. voir les religieux mandians, menaçoient toujours de transferer ailleurs leurs écoles. Pour les appaifer pape Alexandre leur écrivit dès la fin de l'année precedente une bulle qui commence : Parifinus Duboutai.p. 33ti peritia, où il s'étend fur les louanges de l'école de Paris: qui eft, dit-il, la fource féconde d'où les fciences fe répandent par toutes les nations. Il blâme ceux qui y ont excité du trouble par jaloufie contre les freres Prêcheurs & les Mineurs, dont il fait l'éloge de leur mandicité : difant, que fi on les obligeoit au travail des mains, on les feroit quitter des occupations plus utiles au falut des ames. Il conclut en exhortant l'univerfité à ne point écouter les ennemis de ces religieux, & à ne point penfer à quitter une ville, où jufques alors leur école a été fi floriffante. La bulle eft du quinziéme de Novembre 1256. Le feptiéme de Janvier fuivant, il Duboulai. p. 334. écrivit au chancelier de l'églife de Paris,de n'accor- Vad. Regest. p. 46. der à perfonne la licence pour enfeigner en aucune faculté, s'il ne promettoit d'observer la bulle Quafi

AN. 1257
Cum olim. Du

boului. p 244.
Vad. reg. p. 61.
Sup.

lignum vita. Il donna encore fix autres bulles fur ce fujet pendant le cours de cette année, tant en faveur des mandians, que contre Guillaume de SaintAmour: enfin le fecond jour d'Octobre, il en donna une feptiéme à l'évêque de Paris, où il lui ordonne de faire publier l'acte par lequel Eude de Douai & Chrétien de Beauvais avoient promis d'esup. n. 33, xecuter la bulle Quafi lignum vita, & le refte que lé nous avons vû. Et fi dans un mois, ajoûte le pape, depuis cette publication, ces deux docteurs n'accompliffent ce qu'ils ont promis, vous les dénoncerez parjures, & vous revoquerez la reftitution d'Eude aux benefices dont il avoit été privé.

[blocks in formation]

En execution de cette bulle & du ferment des docteurs, faint Thomas d'Aquin, dont le doctorat étoit retardé depuis deux ans, y fut enfin reçu à Paris le vingt-troifiéme jour d'Octobre 1257. Ce fut alors qu'il publia l'apologie pour les freres mandians, qu'il avoit prononcé à Anagni devant le pape un an auparavant, Cet ouvrage eft intitulé: Contre ceux qui attaquent la religion, c'est-à-dire, la profeffion religieufe ; & le faint docteur y répond en détail & avec une grande exactitude à toutes les raisons & les autoritez avancées par Guillaume de Saint-Amour. Il réduit tout à fix questions: s'il est permis à un religieux d'enfeigner: s'il peut entrer dans un corps de docteurs féculiers : s'il peut prêcher & confeffer fans avoir charge d'ames; s'il eft obligé de travailler de fes mains: s'il lui eft t-permis de quitter tous fes biens, fans fe rien referver ni en particulier, ni en commun : enfin s'il peut mandier pour vivre.

« AnteriorContinuar »