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d'argent, à laquelle le pape s'étoit obligé pour roi envers des marchands.

A N. 2.58.

12.30.

Arlot fut fuivi de près par Manfuet de l'ordre des p. 828. freres Mineurs, envoïé auffi par le pape à la follicitation du roi. Il étoit chapelain & pénitencier du Vading. 1263. pape, & avoit de grands pouvoirs, jufques à commuer les vœux de toutes les perfonnes qui appartenoient au roi, & abfoudre les excommuniez, les fauffaires & les parjures, ce qui encourageoit plufieurs à mal faire, par la facilité du pardon. Comme le roi, preffe par le pape, demandoit inftamment à fon parlement de quoi s'acquitter, les feigneurs d'Angleterre lui répondirent: Nous ne pouvons nous épuifer tant de fois pour une entreprise témeraire, formée fans notre confeil. Vous deviez fuivre l'exemple du prince Richard votre frere, qui refufa le roïaume de Sicile quand le pape le lui offrit par le docteur Albert. Il confidera la quantité d'états differens qui féparent l'Angleterre de la Poüille, la mer, les montagnes, la diftance des lieux, la diverfité des langues ; & ce qu'il craignoit le plus, les chicanes de la cour de Rome, .& l'infidelité des Siciliens. Toutefois pour ne pas paroître ingrat envers le pape, il lui répondit, qu'il accepteroit fon offre, s'il lui donnoit tous les croifez pour troupes auxiliaires, à quoi Nocera habitée par des infideles ferviroit de prétexte honnête, s'il fourniffoit de plus la moitié des frais de la guerre, & lui donnoit quelques places pour lui fervir de retraite en cas de befoin. La conclufion fut que les feigneurs refuferent au roi le secours d'argent qu'il leur demandoit; mais les prélats n'oferent parler.

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LII..
Plaintes des An-

roi.

830.

Matth. Paris p:

&

Le parlement de Londres dura jufques au cinAN. 1258. quiéme de Mai qui étoit le dimanche après l'Afcenfion, & les plaintes y augmenterent contre le glois contre leur Foi. Il ne tient point fes promeffes, difoit-on, n'observe point la chartre du roi Jean, que nous avons tant de fois achetée. Il a exceffivement élevé contre les loix du roïaume les fils du comte de la Marche fes freres uterins, il méprise ses sujets & les pille, il n'avance & n'enrichit que les étrangers. Il s'eft tellement épuisé par fes liberalitez indifcretes, qu'il ne peut recouvrer fes droits ufurpez par les François, ni même repouffer les insultes des Gallois, qui font les derniers des hommes. Le roi s'humilia, convint qu'il avoit fuivi de mauvais confeils & jura fur la châffe de faint Edouard qu'il Addit. p. 1132. fe corrigeroit. On remit le projet de la reformation de l'état à un autre parlement, qui fe tiendroit à Oxford à la faint Barnabé, où le roi convint que F'on éliroit douze perfonnes de fa part, & douze de la part des feigneurs, pour travailler à la reformation, promettant lui & Edouard son fils aîné, d'obferver tout ce qu'auroient reglé les vingt-quatre commiffaires.

Mais les quatre freres de la Marche, que le roi avoit mis du nombre, ne tendoient qu'à éluder la reformation; & les seigneurs les intimiderent tellement qu'ils les obligerent à fortir du roïaume, & Matth. Paris p. Le retirerent en France. La ville de Londres prit le parti des feigneurs, celui du roi s'affoibliffoit de jour en jour ; & le nonce Arlot voïant l'Angleterre ainfi troublée, en fortit fans bruit au mois d'Août vers l'Affomption. Alors les feigneurs craignirent

8,3.834.

AN. 1258.

qu'Aimar de la Marche un des quatre freres, élu évêque de Vincheftre n'allât en cour de Rome, & ne se fist sacrer à force d'argent. C'est pourquoi p.838. Add. 1134.ils envoïerent au pape quatre chevaliers, chargez d'une lettre, où ils fe plaignent principalement de ce prélat & de fes freres comme des principaux auteurs des troubles d'Angleterre ; & prient le pape de lui ôter l'administration de l'église de Vincheftre qu'il lui a donnée; mais de le faire fans fcandale par la plénitude de fa puiffance, fe rapportant du furplus à ce que diront leurs envoïez. Le roi envoïa auffi en cour de Rome, & obtint du pape l'abfolution du ferment qu'il avoit fait au parlement d'Oxford, après quoi il ne s'y crut plus obligé.

H Knigton. 2446.

P. 113.

Cependant le pape fit réponse aux feigneurs Matth. Paris.Addt. d'Angleterre par une lettre pleine de complimens, où il fe plaint que leur roi n'a point executé le traité fait avec le faint fiege pour la Sicile, enforte qu'il lui feroit libre de difpofer de ce roïaume en faveur d'un autre prince; ainfi il refuse d'envoïer un nonce pour cette affaire comme on l'avoit de-. mandé. On le demandoit auffi pour deux autres. fins la publication de la paix avec la France, & la reformation du roïaume d'Angleterre. Sur quoi le pape répond que voulant être plus particulierement informé de l'état de ce roïaume, & aïant: alors peu de cardinaux, il differe d'envoïer un nonce, vû même que la paix pourroit être publiée: avant qu'il arrivât.

Enfin quant à l'évêque de Vincheftre,le pape dit,. que ne s'étant point trouvé près du faint fiege,,

de défenseur légitime de fa part, on n'a pas pû proAN. 1258. ceder juridiquement contre lui. Ce qui montre que ce prélat n'étoit pas encore en cour de Rome, mais il y vint bien-tôt après.

Ap. Vading. 1258. 13. 7.

Y étant arrivé, il representa au pape & aux cardinaux, que ne pouvant demeurer fans péril en Angleterre, depuis les troubles qui y étoient furvenus, il avoit été obligé d'en fortir, & de s'absenter de fon églife à fon grand regret ce qui lui faifoit craindre d'être troublé dans l'administration qu'il en avoit comme évêque élu, tant au spirituel qu'au temporel, & d'être privé par violence de ses droits & de fes revenus. Le pape touché de fes plaintes, écrivit en fa faveur au roi & aux feigneurs d'Angleterre, & chargea de ses lettres Valasque de l'ordre des freres Mineurs fon penitencier & fon chapelain, avec ordre d'emploïer les exhortations. les plus efficaces, pour obliger le roi & les feigneurs à recevoir l'évêque de Vinchestre, comme élu casut. noniquement & approuvé par le faint fiege. A quoi pape ajoute : ajoute: Et quant à nos conftitutions pour fe faire facrer dans certain temps, nous l'en avons dispensé, & lui-même s'eft offert devant nous pour recevoir la prêtrife en temps convenable, & enfuite la confecration épifcopale. C'est pourquoi nous voulons & ordonnons que vous lui faffiez rendre entierement fes revenus & tous les biens, meubles & immeubles ufurpez depuis le commencement des troubles, emploïant pour cet effet les cenfures ecclefiaftiques, nonobftant tout privilege quel qu'il foit. La commission est du vingt-huifiéme de Janvier 1259,

le

Frere Valafque étant arrivé en Angleterre expo

fa fa charge devant le roi & les feigneurs affemblez; A N. 1258.

l'é

P. 369.

mais tous lui dirent unanimement comment les Matth. Vefunft. chofes s'étoient paffées, & lui firent voir que vêque avoit furpris le pape, en lui déguifant la verité. Ils fe porterent appellans de la commithon, & envoïerent au pape de nouveau pour le mieux informer de l'affaire. Ainsi frere Valasque fut obligé de se retirer, & l'évêque de Vinchestre se trouva plus éloigné de ses prétentions. Ensuite on s'informa comment frere Valasque étoit entré en Angleterre, & on trouva que c'étoit par la permiffion du roi fans celle des feigneurs ; c'eft pourquoi le garde du port de Douvres, qui l'avoit laiffé entrer, fut deftitué de fa charge.

La paix entre la France & l'Angleterre fut conclue à Paris le vingt-huitiéme de Mai, qui étoit le mardi après la quinzaine de la Pentecôte l'an 1258. Par ce traité le roi Henri renonça à ses prétentions fur la Normandie, l'Anjou, le Maine, le Poitou & la Touraine; & faint Louis lui laiffa tout le duché d'Aquitaine, compris les droits qu'il avoit dans les trois évêché de Limoges, de Cahors & de Perigueux, à condition de lui en faire hommage. Le confeil de S.Louis s'oppofoit fortement au traité, & lui difoit : Sire, nous fommes très-étonnez que vous vouliez laisser au roi d'Angleterre une fi grande partie de votre roïaume, que vous & vos prédeceffeurs avez acquife fur lui par fa faute, & dont il ne vous fçaura point de gré. Le saint roi répondit :Je sçai bien que le roi d'Angleterre & fon prédeceffeur ont juftement perdu les terres que je tiens, & que je ne

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LIII Amour de faing Louis pour la

paix.

Du Tillet. An. P. 176.

Joinv. p. 14. 119.

Obferv. p. 369.

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