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qu'il donne aux hommes pacifiques, c'est-à-dire, AN. 1259. aux religieux mandians, contre ceux qui troublent l'école de Paris. Il prie le roi de prêter main-forte à l'évêque de Paris pour l'execution des bulles que je viens de rapporter.

Dubois to. 2. p. 372.

Cet évêque de Paris étoit Renaud de Corbeil, qui tenoit le fiege depuis neuf ans. Guillaume d'Auvergne mourut le trentiéme de Mars l'an 1248. avant Pâques, c'est-à-dire 1249. & eut pour fuccef414. feur Gautier de Château-Thierri auparavant chancelier de l'églife de Paris. Il ne tint le fiege qu'environ un an, & Renaud en prit poffeffion le dixiéme de Juillet 12 50. étant porté folemnellement par quatre barons fuivant l'ancienne coûtume. Il fut évêque de Paris pendant dix-huit ans.

LVIII. College de Sorbonne,

Joinville. p. 6.

Defon temps fut fondé le college de Sorbonne le plus fameux de l'univerfité, ainfi nommé de fon fondateur Robert de Sorbonne,qui avoit lui-même tiré ce nom du lieu de fa naiffance, suivant l'usage du temps. Il fut premierement chanoine de Cambrai, puis de Paris, & clerc, c'eft-à-dire chapelain du roi S. Louis, qui l'appella près de fa perfonne fur la grande renommée de fa vertu, & le faisoit Dubreuil. Antiq. quelquefois manger à fa table. Il commença la fondation de fon college l'an 12 50. lorfque le roi ou plûtôt la reine Blanche en fon absence lui donna pour cet effet une maison à Paris devant le palais des Thermes, c'eft le palais de l'empereur Julien l'apoftat, dont on voit encore les reftes. Enfuite le roi donna à Robert de Sorbonne toutes les maisons qu'il avoit au même lieu, en échange de quelques-unes que Robert avoit dans la rue de la.

617.

D.boulai. p. 224.

Sup. liv. XIV. 22.34.

Bretonnerie, & qu'à la priere du roi il avoit don nées aux religieux de fainte Croix. La lettre eft du AN. 1259. mois de Février 1258. Le college de Sorbonne fut

fondé

pour de

de pauvres étudians en theologie.

Les religieux de fainte Croix font une congre- Dubois. p. 4`7. gation de chanoines reguliers inftituée vers lecom, mencement du même fiecle par Thierri de Celles chanoine de Liege. Leur chef-lieu eft le monaftere Chapeauv.so. 2. de Hui, fondé en 1234. par Jean d'Apia évêque de Liege.

à

Nous avons trois écrits de Robert de Sorbonne qui montrent plus de pieté que de doctrine, & dont le ftile eft extrêmement fimple, pour ne pas dire plat; mais celui de Guillaume de Saint-Amour & des autres auteurs du même temps n'eft gueres plus relevé. L'avantage de ceux de Robert eft qu'ils font folides, de pratique, & tendant uniquement l'utilité des ames. Ils regardent tous trois la peni tence. Le premier eft intitulé: de la Confcience; le fecond, de la Confeffion; le troifiéme, le Chemin du paradis. Le premier femble être fait pour les écoliers, car il roule fur une comparaison perpetuelle de l'examen des étudians par le chancelier de l'univerfité, avec le jugement de Dieu. Si quelqu'un, dit-il, s'étoit propofé d'enseigner à Paris à quelque prix que ce fût, parce que s'il étoit refufé il feroit pendu: il feroit fort curieux d'apprendre du chancelier ou de quelqu'un de fon confeil, fur quel livre il devroit être examiné, fuppofé qu'il ne pût être licencié fans examen ; car on en dispense quelquefois les grands. Or nous voulons tous aller en paradis, & tous ceux qui y feront, feront docteurs.

p. 262.

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en theologie, & liront dans la grande bible, fçavoir A N. 1259. le livre de vie où tout eft écrit. Nous ferons tous examinez avant que d'être licentiez en paradis, & on ne fera grace à perfonne au jour du jugement. Nous fçavons fur quel livre nous ferons examinez, c'eft fur le livre de la confcience: comme donc un clerc feroit infenfé, fi après que le chancelier lui auroit dit: Vous ferez examinez fur ce livre seul, il le laiffoit pour en étudier d'autres : ainfi c'est une extrême folie de laiffer le livre de la conscience pour en étudier d'autres avec foin, ou d'en étudier d'autres plus foigneufement que celui fur lequel on doit être rigoureusement examiné.

Duboulai. p. 238.
Bil. patr. 1016.

Tout le refte de l'ouvrage eft du même ftile & fondé fur la même comparaifon, & l'on y peut voir quelle étoit alors la maniere dont le chancelier examinoit ceux qui devoient être licentiez. Le traité de la confeffion contient un examen de conscience par maniere de dialogue entre le confesseur & le penitent, & l'auteur y defcend dans un grand p. 1029. détail. Le chemin du paradis eft divifé en trois journées, la contrition, la confeffion & la fatisfaction. Il eft dit que le penitent doit être refolu à quitter le peché, principalement pour l'amour de Dieu, quand il n'y auroit ni enfer ni paradis ; & enfuite que pour chaque peché mortel on eft obligé à fept ans de penitence, & que fi on ne l'accomplit en cette vie, on l'achevera en purgatoire, où l'on voit que les anciennes penitences n'étoient pas encore oubliées. L'auteur n'emploïe ni raisonnemens fubtils ni lieux communs, mais des preuves fenfibles & des exemples familiers.

AN. 1259.

LIV. Statuts anciens

Dubois. p. 435.

L'eftime de l'école de Paris y attira les Chartreux, comme on voit par le titre de leur fondation, où le roi faint Louis parle ainfi : Les freres de l'ordre des Chartreux font venus en notre prefence, & des Chartreux. nous ont humblement fupplié de leur accorder no- Duboulai. p 3606 tre maifon de Vauvert, près notre ville de Paris, dans laquelle coulent abondamment les eaux de la doctrine falutaire qui arrofe toute l'églife. Sur quoi le roi leur donne en aumône le château avec quelqu'autres biens, & l'acte eft datté de Melun au mois de Mai.

La même année les Chartreux tinrent leur cha- Discipl. ord. Can pitre general où dom Riffer treiziéme prieur de 11. 118. d. Chartreufe fit autorifer les ftatuts de l'ordre qu'il avoit compilez, corrigez & augmentez, & c'eft ce qu'ils appellent les ftatuts antiques. On y lit entr'au- p. 1250 tres : Quoiqu'on ait changé quelque chofe quant à la pratique dans les coûtumes de dom Guigues, toutefois le chapitre ordonne, qu'on les ait entieres dans chaque maison fans aucun changement, afin que nous voïons combien nous fommes déchûs de la vie de nos anciens peres. L'origine des p. 1iv chapitres generaux y eft marquée fous dom Bafile qui fut le huitiéme prieur de Chartreufe, & mourut l'an 1173. Les prieurs de toutes les autres maisons qui n'étoient encore que quatorze, le prierent de trouver bon que pour affermir l'obfervance, ils s'affemblaffent en chapitre commun dans cette premiere maison, ce qu'il leur accorda.

Voici comme parlent les ftatuts de dom Riffer p. 1334au chapitre de la repréhension: Nous avons sujet de craindre le jugement de Dieu, nous qui contre

la défense avons transferé les bornes que nos peres AN. 1259. nous avoient prefcrites pour vivre regulierement: fi quelqu'un en doute, qu'il life & relife les ftatuts de Dom Guigues, &il verra combien notre prefente maniere de vie eft differente de celle de nos pe2. 134. res. La cause de ce mal femble être en quelques prieurs, qui negligent de corriger ceux qui leur font foûmis, ou qui par trop d'indulgence à fe donner à eux & aux leurs les commoditez corporelles, tombent dans le relâchement. Quelques uns encore trouvent penible de demeurer avec leurs freres & fe plaisent à fortir & à fe promener : ils se chargent des affaires d'autrui & abandonnent leur troupeau. Ils devroient confiderer que le prieur de Chartreuse ne fort jamais des bornes de fon defert, que fes promenades au dehors font très-odieuses aux vrais hermites, & que c'eft principalement ce qui nous rend méprifables aux gens du monde.

Le chapitre general a fouvent fait des reprimandes & des reglemens touchant la curiofité & la dépense dans les habits & les montures; mais il n'y a point eu, ou très-peu d'amandement ; au contraire plufieurs fe roidiffent contre la défense & méprifent l'efprit de notre inftitut, qui nous oblige plus que tous les autres moines à l'humilité, l'abjection, la pauvreté, la groffiereté dans nos habits, & tout ce qui eft à notre ufage. Ils ont oublié la fainte rufticité de notre ordre, & fe fçavent bon gré d'introduire ces délicateffes contraires à la fobrieté & à la frugalité, qui énervent la rigueur de la vie éremitique.. Ces fuperfluitez font caufe que l'étenduë de nos deferts ne pouvant plus fuffire à la dépenfe,

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