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CLXIII.

le duc

CLXIV.

Accomode

La comtesse de Beaujeu crut qu'il étoit abfolu- AN. 1484. ment neceffaire de mener le roi contre le duc d'Or- L'armée du leans, quand ce ne feroit que pour obliger la meil- roi va attaquer leure partie de ses troupes à le quitter, quand elles leans. verroient qu'il leur feroit autrement impoffible d'éviter le crime de rébellion, puisqu'elles combattoient contre leur roi. La cour arriva devant Beaugency avant que le duc d'Orleans eut le tems de fe fortifier. L'armée roïale étoit beaucoup fuperieure à celle du duc; & le comte de Dunois fentit le befoin d'un prompt accommodement pour éviter une ruine entiere Il perfuada au duc d'envoïer un heraut à la Trimoüille pour entrer en négociation. Le general y confentit, & fur ce confentement on lui envoïa le comte de Dunois pour traiter au nom du duc. La Trimoüille qui avoit reçu les inftructions de la cour, demanda le duc d'Orleans renvoïât ceux qui l'avoient fuivi, & qu'il remit Beaugency au roi. Ĉe qui lui fut accordé, mais avant que fa majefté ratifiât le traité,on y ajouta deux autres articles. L'un que le comte de Dunois feroit relegué de-là les Alpes, & confiné dans la ville d'Aft en Piémont, juf qu'à ce qu'il plût au roi de le rappeller; l'autre que le ducd'Orleans fe retireroit dans la ville capitale de fon appanage, après avoir défarmé & renvoïé fes troupes

que

ment entre le d'Orleans.

roi & le duc

Belcar.in ta ducis Aure.

Quelques dures que fuffent ces conditions, il fallut s'y foumettre; & le comte de Dunois qui gou- lian.lib.4. vernoit abfolument le duc d'Orleans, & qui étoit fi avant dans fa faveur qu'ils ne pouvoient se paffer l'un de l'autre, fe fit un merite de s'en féparer, &

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2

AN. 1484.

CLXV.

La comteffe

de Beaujeu veut

qu'on rétablisse

Bretons.

crut qu'il lui étoit glorieux d'être banni à fa confideration. Il prit fans peine le chemin de Piémont ; & les autres princes obtinrent leur grace chacun en particulier. Le duc de Bourbon & le comte d'Angoulême, à condition qu'ils congedieroient leurs troupes; Alain d'Albret en mettant bas les armes. Et dès-lors la comteffe de Beaujeu qui ne comptoit pas beaucoup fur la fidelité des princes, ne penfa les feigneurs plus qu'à détacher le duc de Bretagne du duc d'Orleans. Comme elle fe croïoit redevable de tous ces heureux fuccès, du moins en partie, à l'obstacle que les mécontens de Bretagne qui étoient le maréchal de Rieux & d'autres feigneurs, avoient mis à la jonction des troupes de leur duc à celles du duc d'Orleans, elle fit folliciter leur rétabliffement d'une maniere à faire voir qu'elle ne vouloit pas être refusée; & Landais pouffé par fon mauvais genie, preffoit de toutes les forces la ruine de ces feigneurs, & ne vouloit rien relâcher de l'arrêt qu'il avoit fait donner pour abbatre leurs têtes & leurs châteaux On publia en France un traité que ces feigneurs avoient fait touchant la fucceffion du duché de Bretagne qui devoit revenir au roi, fi le duc mouroit fans enfans mâles; ce qui n'étoit que pour faire peur, puifque ces seigneurs n'étoient pas autorifez, & que d'ailleurs les filles fuccedoient en Bretagne au défaut d'hoirs mâles.

CLXVI. Landais s'y

rétablir le com

Landais pour s'opposer à la comteffe de Beaujeu, oppofe, & veut avoit befoin d'autres forces que celles du duché de te de Riche. Bretagne; il lui falloit un appui étranger qui fût capable de le foutenir au défaut de tous les autres

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LIVRE CENT-QUINZI E'ME.

639 AN. 1484.

D'Argentré,

qui lui manquoient. Il eut recours à l'Angleterre ; mais Richard lui paroiffoit fi mal établi fur le trône, bit. de Bretaqu'il ne crut pas pouvoir beaucoup compter fur lui. Il gne, 12. n'ignoroit pas d'ailleurs les difpofitions avantageufes où l'on y étoit en faveur du comte de Richemont, qui depuis dix-fept ans étoit prifonnier en Bretagne, où il avoit deux fois couru rifque d'être mis entre les mains d'Edouard. Et de toutes ces réflexions, Landais conclut que fi ce prince pouvoit lui être redevable de la couronne d'Angleterre, ou que du moins il eut contribué par des fecours confiderables à le faire monter fur le trône, il auroit en fa perfonne un protecteur qu'il pourroit oppofer à tous fes fes ennemis, ou qu'au pis aller, il trouveroit en Angleterre une retraite affurée où il jouiroit tranquillement des grands biens qu'il avoit acquis. Il s'adresfa d'abord à la mere du comte de Richemont qui étoit toujours renfermée dans l'afile de Weftminf ter. L'exactitude avec laquelle on l'observoit ne l'avoit pas empêché de former pour fon fils un nouveau parti dans lequel elle avoit fait entrer la nobleffe des provinces de Surrey, de Kent & d'Effex, & dont le duc de Buckingham devoit être le chef.

Ainfi les propofitions de Landais furent reçûës avec plaifir; la mere du comte affura qu'elle & fes amis ratifieroient aveuglément ce qui feroit arrêté entre fon fils & le miniftre de Bretagne; & Landais auffi-tôt s'ouvrit au comte, & l'inftruifit du veritable état de fes affaires, lui offrant de le mettre en liberté & d'engager le duc de Bretagne à lui fournir une flotte, pourvû que lui-même s'engageât de fon.

CLXVII. Mefures qu'on

prend pour ré e Richemonte Angleterre.

tablir le

en

Baron. hist. Henrici VII.

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AN. 1484. côté à le proteger envers & contre tous. Le comte de Richemont promit tout ce qu'on voulut, protefta de reconnoître toute fa vie Landais pour fon liberateur, & le chargea de le maintenir contre tous ceux qui l'attaqueroient par des voies directes ou indirectes. Il ne s'agiffoit plus que d'y faire confentir le duc de Bretagne, ce qu'on obtint facilement, parce que Landais gouvernoit ce duc avec une facilité où jamais favori n'étoit parvenu avant lui. Dans le moment même la liberté fut renduë au comte, on lui équippa une flotte capable de le faire triompher de fes ennemis, fi Dieu avoit voulu qu'il en eût été redevable au favori du duc de Bretagne, & fi cet honneur n'avoit pas été réservé à la comteffe de Beaujeu. Le fecours qu'on accordoit au comte étoit de cinq mille hommes, de quantité d'armes & de munitions, & de quinze vaiffeaux des plus grands & des mieux équippez qui fuffent dans les ports de Bretagne. Avec ce fecours peu confiderable pour une fi grande entreprise, il réfolut de paffer en Angleterre; mais fon embarquement n'arriva que l'année fuivante.

Fin du vingt-troifiéme Tome,

TABLE

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roi d'Arragon fe rend maître,574

Allemands. Leurs plaintes contre

le

pape Callixte III. 7. Reproches

qu'Æneas Sylvius leur fait, 24.
Troubles qui regnent parmi eux,
61. Le pape s'adreffe à eux
pour contribuer à la guerre con-
tre les Turcs, 99. Ils refufent
les décimes au pape,

39

Mmmm

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