OUIS PAR LA GRACE DE DIEU, Roy

DE FRANCE ET DE NAVARRE: A nos anies & feaux Conteillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Intendans de nos Provinces, GrandConfeil Baillifs, Sénechaux, Prévôts, ou leurs Lieutenans, & à tous autres nos Jufticiers & Offi. ciers qu'il appartiendra; SALUT. Notre bien amé GUILLAUME DESPRE Z, l'un de nos Imprimeurs & Libraires ordinaires, Nous a fait remon trer qu'il eft chargé d'un nombre confiderable des livres intitulés, Le Rituel Romain, avec les Inftruc. tions à l'ufage du Diocefe d'Alet, & les luit voLumes des Effais de Morale, par le Sieur Nicole. Les Privileges defquels étant prêts d'expirer, il auroit recours à Nous, pour en avoir la continuation. A CES CAUSES, defirant favorablement traiter J'Expofant, & lui donner moyen de débiter les Exemplaires dont il eft chargé; même de les réimprimer, s'il eft neceflaire pour l'utilité publique. Nous lui avons permis & accordé, permettons & accordons par ces Préfentes, de continuer le débit defdits livres ; & auf de les réimprimer s'il eft à propos, & de les diftribuer dans tous les lieux de notre obéiflance, durant le tems & efpace de vingt années entieres & confecutives, à compter du jour & date des Prefentes faifant très expreffes inhibitions & défentes à toutes perfonnes, Libraires, Imprimeurs ou autres, de quelque qualité & condition qu'ils foient de les réimprimer en tout ou en partie; & fous quelques raifons ou prétextes que ce foit; & à tous Marchans étrangers d'en apporter ni debiter dans ce Royaume d'autres impreflions que de celles qui auront eté faites par l'Expofant, ou par ceux qui auront droit de lui, en vertu des Préfentes, le tout à peine de trois mille livres d'amande contre chacun des contrevenans, qui auront contrefait ou debité l'un defdits livres contrefaits, foit en tout ou en partie. Ladite amande applicable, moitié à

Nous, & l'autre moitié audit Expofant, de onfifcation des Exemplaires, qui feront trouvé contrefaits en France ou ailleurs, des preffes & caracteres qui auront fervi aufdites impreffions contrefaites, & de tous dépens, dommages & interêts, le tout au profit dudit Expofant; à condition que les impreffions en feront faites dans notre Royaume & non ailleurs, fur de beau papier & bons caracteres, fuivant les Reglemens de la Librairie; & qu'il en fera mis deux Exemplaires en notre Bibliotheque publique un dans celle de notre château du Louvre, & un dans celle de notre très-cher & feal Chevalier Chancelier de France, le fieur Phelypeaux Comte de Pontchar train Commandeur de nos ordres: Et que ces Prefentes feront regiftrées tout au long ès Registres de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, le tout à peine de nullité des Préientes: dự contenu defquelles Vous mandons & enjoignons de faire jouir pleinement & paffiblement l'Expofant, & ceux qui auront droit de lui, fans fouffrir qu'il y foit donné aucun trouble ni empêchement. Voulons auffi qu'en mettant au commence ment ou à la fin de chacun defdits Livres une copie au long des Préfentes, elles foient tenues pour bien & duement fignifiées, & que foi y foit ajoûtée, & aux copies collationnées par un de nos amés Confeillers & Secretaires, comme à l'Original. Nous commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'execution des Préfentes tous Exploits, Saifies & autres Actes neceffaires, fans demander autre permiffion, nonobftant clameur de haro, charte Normande & Lettres à ce contraire, ni oppofitions ou appellations quelconques: CAR TEL eft notre plaifir. DONNE' à Versailles le vingt-huitième jour de Juin, l'an de grace mil fept cens cinq, & de notre regne le foixante troifiéme. Par le Roi en for Confeil.

BERTRAN D.

Regiftré fur le Regifire numero 2. de la Commu nauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, page 15. & 16. numero 25. conformément aux Regle

mens, & notamment à l'Arrêt du Confeil du Aouft 1793. A Paris ce vingt-feptiéme Fuillet mil Sept cens cinq.

GUERIN, Syndic.

Et la Veuve DESPREZ a cedé & tranfporté fon droit du prefent Privilege à GUILLAUME DESPRE Z fon fils, Imprimeur & Libraire ordi. naire du Roi; & à JEAN DESESS ARTZ au Libraire à Paris, pour en jouir fuivant & confor mément au traité fait entr'eux.

SUR

SUR L'EPITRE

DUIDIMANCHE

DE L'AVENT.

EPITRE. Aux Romains, ch. 13. V. II.

M

Es Freres L'heure est déja venue de nous réveiller de notre affoupiffement; puifque nous sommes plus proches de notre falut que lorsque nous avons refu la foi. La nuit eft déja fort avancée, Le jour s'approche. Quittons donc les œuvres de tenebres, & revêtonsnous des armes de lumiere. Marchons avec bienfeance & avec honnêteté comme on marche durant le jour. Ne vons laiffez point aller aux débauches Tome IX.

ni aux ivrogneries; aux impudicités, ni aux diffolutions; aux querelles, ni aux envies: mais revêtez-vous de notre-Seigneur JESUS-CHRIST; [ & ne cherchez pas à contenter votre senfualité, en fatisfaisant à fes defirs. 】

L

EXPLICATION.

QUOIQUE

UOIQUE faint Paul ne parle ici que d'une forte de fommeil, qui eft celui d'oisiveté & de négligence, néanmoins la fuite de l'Epitre nous don ne lieu d'en diftinguer deux, dont on peut appeler le premier un fommeil d'illufion, & l'autre un fommeil d'inaction & de pareffe. Le fommeil d'illufion eft celui qui convient proprement à ceux qui font pofledés de paffions criminelles. Car qu'y a-t-il de plus vifible & de plus miferable que leur illufion? Ils s'imaginent trouver un bonheur réel & folide dans ces paffions qui font leur malheur & leur mifere. Ils fe livrent entre les mains de leurs ennemis, & ils les prennent pour leurs amis. Ils ne s'apperçoivent point qu'ils font l'objet de leurs inoqueries & de leurs infultes. C'est l'état des gens du monde qui ne penfent point à Dieu. Ils fe croient fort laborieux & fort actifs, parcequ'ils s'agitent beaucoup;