in ejufmodi rebus fortuna: quidam merentur famam; quidam habent. On a donc eu raifon de ne fe pas arrêter à ce qu'on peut alleguer contre le de mérite de cet ouvrage peu puifque cela n'empêche pas qu'on n'ait lieu d'efperer qu'il pourra être utile à ceux qui le liront,& avoir même quelque fuccès par les raifons que j'ai marquées. J' APPROBATION. 'Ai lû un livre en quatre volumes intitulé Continuation des Effais de Morale fur les Epitres, fur les Evangiles, & fur les Mysteres. A Paris ce de Juillet 1687. COURCIER. APPROBATION DES DOCTEURS. Comme la Religion confifte dans la foi & dans les mœurs > & qu'en même tems que l'Eglife travaille à gagner les ennemis en leur découvrant la verité qu ils ignorent, elle tâche de fanctifier fes enfans" en les engageant à faire honneur à leurs fentimens par leurs actions: c'eft donner au zele toute l'étendue qu'il peut avoir, que de s'employer fans referve à feconder l'Eglife dans ces deux chofes qui fixent ses deffeins & qui partagent fa conduite. Chacùn fait combien l'Auteur qui donne cet ouvrage au public, a contribué au plein triomphe que la foi de l'Eglife a remporté fur fes ennemis. Nous goûtons avec plaifir les fruits d'une gloire qui lui a coûté tant de peines, & nous apprenons avec joie qu'il vient tout de nouveau de prendre les armes pour repouffer les derniers efforts d'un parti, qui foible, languiffant & preffé de toutes parts, femble ne pouvoir plus fe foutenir que par de nouveaux fyftêmes, & par des paradoxes inouis. Mais comme rien ne peut échapper à la doctrine & à la charité de l'Auteur, il ne fe borne pas à défendre l'Eglife contre fes ennemis il travaille utilement au falut de fes enfans, également habile & heureux à connoître avec penetra tion, à montrer avec évidence, à déveloper avec netteté & les dogmes que l'on doit croire & les maximes que l'on doit fuivre pour appartenir de coeur & d'efprit à JESUSCHRIST & à fon Eglife. Il diffipe les nuages de l'ignorance & de l'erreur. Il conduit à la vertu par des pas de lumieres, & de la même main dont il a tant de fois élevé des trophées à la verité de la foi, il foutient la pureté de la Morale, & la fait triompher de la cupidité, des paffions, & du crime. On a déja vu plufieurs ouvrages dont il nous a enrichis. Il le fait encore dans les livres qui ont pour titre, Continuation des Effais de Morale. Tout y eft plein de folidité & d'inftruction. La doctrine y prépare le monde à la pieté. L'Auteur va au cœur par l'efprit. Il joint l'onction à la force, & par tout il gagne & il enleve, parceque par tout il perfuade & il convainc. Ceux qui liront ces livres avec application, y apprendront l'heureux art d'entrer dans les deffeins de l'Eglife, qui dans les Dimanches & les Fêtes ne propofe aux fidelles certains endroits choifis de l'Ecriture, qu'afin que ce qu'ils entendent lire foit le fujet de leur inftruction, le foutien de leur esperance, & le principe de leur confolation. Le pécheur malgré les nuages des paffions s'y reconnoîtra lui-même. Il y verra la grandeur de fes égaremens; il en découvrira les fources, il en prévoira les fuites, pourvu qu'il ne foit pas femblable à un homme, qui après s'être regardé dans un miroir, s'en va & oublie à l'heure même quel il étoit, il aura honte de n'être pas ce qu'il doit être, & cherchera dans la pénitence des forces pour s'affranchir de l'empire du démon. Le jufte s'y fentira de plus en plus animé à rendre grace à la mifericorde qui l'a prévenu de fes benedictions; à combattre la cupidité dont il découvrira les artifices & les illufions; à faire fon falut avec crainte & tremblement ; à affermir fa vocation & fon élection par de bonnes œuvres. Peres, enfans, maîtres, domeftiques, Magiftrats, Princes, Reli gieux, Prêtres, Pontifes, tout le monde y peut profiter : & de tant d'états diffe rens qui partagent la focieté civile, & qui font cette agréable varieté de l'Eglife dont parle le Roi prophete, il n'en eft pas un Pf. 44 feul qui ne puiffe y trouver les regles d'une conduite également fainte devant Dieu, & irreprochable devant les hommes. A Paris le 25. Juillet 1687. BLAMPIGNON, L. HIDEUX, Curé AUTRE APPROBATION. Es quatre volumes d'Effais de Morale qui ont paru il y a quelques années, ont eu une approbation fi generale, qu'il fuffit de dire qu'en voici la continuation pour en donner une jufte idée. On y reconnoît la malice la plus rafinée du cœur humain, reprefentée avec des traits fi vifs & fi naturels, que le plus grand aveuglement de l'amour propre n'empêche perfonne de reconnoître aifément fa propre corruption dans les portraits que ce livre lui fournit ; & que chacun au-contraire eft forcé d'avouer interieurement, qu'il eft tel en effet, qu'il s'y voit dépeint, & que c'eft de foi en particulier qu'on a voulu parler fous des termes generaux. Il falloit l'Auteur de ces Effais pour faire faire à l'homme, dans la connoiffance de fa mifere, des découvertes dont une pénetration commune & ordinaire n'eft jamais capable; & pour lui apprendre auffi à la guérir d'une maniere d'autant plus fûre qu'il n'y cm , ploie pour remedes, fur-tout dans ces der niers volumes que l'on donne au public, que la feule regle infaillible de nos mœurs dont il applique les maximes particulieres à chaque déreglement qu'il combat avec autant de force que de jufteffe. C'eft ce caractere particulier qui rend cet ouvrage fi recommandable & fi utile, qui en a fait defirer long-tems la fuite que l'on voit heureufement aujourd'hui, & qui doit obliger tous les gens de bien à prier Dicu qu'il laiffe affez de vie & de fanté à l'Auteur pour donner à cette vafte & importante matiere toute fon étendue. Ce font les vœux que nous faifons après avoir lû cer Ouvrage avec application, fans y avoir rien. trouvé que de très orthodoxe. A Paris le 22. Juillet 1687, YARET. DE RIVIERE, D'ARNAUDIN, Curé |