Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Prie en 1523. après lequel il n'y en eût plus.

ARC, eft une arme faite d'un morceau de bois, de corne, ou d'autre matiére, qui fait reffort, lequel étant courbé avec violence, par le moyen d'une corde attachée à fes bouts, fait partir une fléche avec grand effort, en fe remettant dans fon état naturel. Les cornes d'un arc font les extrémités, où la corde eft attachée. Louis XI. en introduifant les armes Suiffes, abolit en France l'ufage de l'Arc, qui eft la premiere & la plus générale de toutes les armes puifque les Peuples les plus barbares, & ceux qui avoient le moins de communication avec les autres hommes, s'en fervoient.

Arcenac, ou Arcenal, eft une espéce de Citadelle, où l'on conferve toutes les machines de guerre, autres que les poudres. Quand les Arcenaux font grands & commodes, pour fournir les eaux néceffaires, & pour nettoyer le falpêtre, on y fait les poudres; mais leur principal ufage eft d'y fondre l'Artillerie, d'y forger toute la ferrure, auffi-bien que d'y faire les affufts. L'Arcenal eft auffi pour l'ordinaire la demeure des principaux Officiers d'Artillerie: l'Arcenal de Paris a été bâti par Henri II. Voyez Magazin d'Artillerie.

ARCHER, qui porte un arc, & qui en tire. Les Archers font une Milice, dont on ne fe fert plus que dans l'Orient, chez les Peuples barbares, & parmi les Turcs, qui ont encore quelques Compagnies d'Archers dans leurs Troupes. Les Francs-Arshers, appellés Francs-Archers, parce qu'ils

[ocr errors]

étoient exempts d'impôts, furent formés par Charles VII. en 1448, & caffés en 1481. par Louis XI. qui fit venir en leur place un grand nombre de Suiffes. Le nom d'Archer prefentement ne fedonne qu'à ceux qui accompagnent les Prévôts pour les captures, & à des efpéces de Soldats chargés d'arrêter les pauvres, qui mandient dans Paris, & de les mener aux Hôpitaux. Ce nom aujourd'hui fi fort avili étoit autrefois un Titre honorable. Ceux qui le portoient dans les Compagnies d'Ordonnance, furent pendant longtems Gentils-hommes pour la plûpart, & ceux, à qui on le donnoit dans les Compagnies de la Maifon du Roi,s'en tenoient honorés. Ce fut d'abord la qualité qu'on donna à ceux que nous appellons aujourd'hui Gardes du Roi, ou Gardes-du-Corps. On la leur donne dans nos Hiftoires & dans tous les Actes publics, où il eft fait mention d'eux; mais tous n'avoient pas le titre d'Archers du-Corps, feulement celui d'Archers de la Garde. Ce Titre d'Archers du Corps étoit affecté aux Gardes de la Manche.

ARIGOT, on dit maintenant par corruption l'Arigot,eft une efpéce de fifre mis au nombre des inftrumens, fervant à la marche guerriére.

ARME'E, eft un corps de plufieurs gens de guerre à pied & à cheval, divife en plufieurs Regimens affemblés fous un même Général, qui a plufieurs Officiers fous lui. Voilà pour l'armée de terre. Une armée navale eft une certaine quantité de vaiffeaux de guerre,équipés & montés d'un

nombre de Soldats, commandés par un Amiral, qui a fous lui plufieurs Officiers.

Les Armées Françoifes, fous la premiere & feconde Race de nos Rois. comme je dirai à l'Article de l'arrangement des Troupes dans les armées, à l'exemple des Romains, avoient plus d'Infanterie, que de Cavalerie; mais fous les Regnes des anciens Rois de la troifiéme Race il y avoit dans les Armées plus de Cavalerie, que d'Infanterie.

La Cavalerie étoit divifée en Gendarmerie, & Cavalerie-Légére. Dans la Cavalerie étoient les Chevaliers Bannerets, les Chevaliers Bacheliers, & les Ecuyers, qui tous amenoient avec eux beaucoup d'hommes d'armes, qui groffiffoient la Gendarmerie. Il y avoit outre celà des Compagnies particulieres de Gendarmes : Même avant Charles VII.Le refte des Troupes à Cheval étoit de la Cavalerie-Légére. L'Infanterie étoit prefque toute compofée d'Archers & d'Arbalètriers.

ARME'E: on dit entrer à main armée dans un Pays, c'est-à-dire y entrer par force avec des gens de guerre.

ARMES. C'est ce qui fert à combattre fon ennemi, où à fe deffendre; les armes, dont on fe fert aujourd'hui font pour l'Infanterie, le fufil, la bayonette, & l'épée, & pour la Cavalerie, le fabre, le piftolet, & le moufquet. Les armes à feu font appellées armes noires, & les autres, armes blanches, Les premiers François qui étoient des hommes d'une haute taille, & vêtus d'habits fort courts, avoient, felon

[ocr errors]
[ocr errors]

Sidoine Apollinaire, pour armes, l'épée la hache, & le bouclier. Agatias avec Apollinaire, contre ce que dit Procope, donne auffi des javelots à l'Infanterie : ce qui prouve que leur maniere de combattre n'étoit pas toujours la même. Gregoire de Tours s'accorde avec ces Auteurs,& ne leur donne point d'autres armes ; mais dans quelques endroits il marque que les premiers François portoient un poignard pendant à leur ceinture. L'ufage des cafques, & des cuiraffes s'établit auffi parmi eux; mais ce ne fut que fous la feconde Race. C'étoit l'armure des Gaulois, à qui Varron en attribue l'invention. Dans les fiéges ils fe fervoient comme les autres Peuples des fleches & des frondes. La Cavalerie autrefois étoit pefamment_armée ; de toutes les anciennes armes deffenfives, il n'y a que la cuiraffe qui foit en ufage, & le pot en tête. L'Infanterie, quoique moins eftimée avoit auffi des armes défenfives, mais beaucoup moins pefantes, & beaucoup moins fortes, que celles de la Cavalerie.

Les armes offenfives en ufage fous la feconde & troifiéme Race, jufqu'à l'inven tion des armes à feu, étoient l'arc, l'arbalête, la fleche, le poignard, l'épée, la lance, l'efpieu, le bâton ferré, la hache d'armes, la maffuë, le maillet, la fronde, la pique. La lance fut abolie en France fous Henri IV. On en faifoit encore ufage en Efpagne du tems de Louis XIII. De notre tems on a armé quelques Soldats de la hache, pour s'en fervir dans les forties, ou pour repouffer l'affaut que les ennemis.

donnoient à quelques dehors; mais la hache eft encore une des principales armes des Soldats fur les vaiffeaux. On a com→ mencé à fe fervir en France des armes à feu, fous Philippe de Valois, & non auparavant. La plus ancienne arme à feu portative, cft l'arquebufe, à laquelle a fuccedé le moufquet, & à celui-ci le fufil. Voyez Arquebufe, Moufquet,

ARMES-DOUBLES. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on fait des arme s- doubles; on en voit dans des cabinets d'armes gardés par curiofité, comme des piftolets ajuftés avec une épée, d'autres avec un fabre, d'autres avec une hache d'armes; à la hache d'armes le manche creux fait le canon du piftolet, & à l'épée, ou au plat de la lame eft appliqué le canon du pistolet vers la garde.

ARMISTICE(mot nouveau) qui figni fie fufpenfion d'armes.

ARQUEBUSE, eft une arme qui a fuccedé à l'arc des anciens. Cette arme à feu eft de la longueur du fufil, ou du moufquet, & fe bande ordinairement avec un rouet. Elle a quarante calibres de long & tire une once & fept huitièmes de plomb avec autant de poudre. On commença à s'en fervir fur la fin du regne de Louis XII, c'eft la plus ancienne des armes montée fur un fut. Il y a des arquebuses à crocq, avec lesquelles on deffend les Places, & qu'on appuie quelque part pour tirer. La premiere fois qu'on ait vû des arquebufes fut dans l'armée Imperiale de Bourbon, qui chaffa Bonivet de l'Etat de Milan. Il y a auffi des arquebuses à vent, chat,

« AnteriorContinuar »