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vres, l'artillerie, avec quelques Efcadrons pour leur fureté marchent devant, & les meilleures Troupes avec une ou deux Brigades d'artillerie font pour l'arrièregarde.

Si l'ennemi eft à côté, par exemple à la droite de l'Armée, l'artillerie, les vivres, les bagages marchent fur la gauche; fi l'ennemi eft fur la gauche, tout cela marche à la droite.

Une petite armée peut marcher fur une colomne, l'artillerie & les bagages entre l'avant-garde, & l'arriere-garde; fi elle eft obligée de fe mettre en bataille, les Dragons & la Cavalerie de l'avant-garde font une des ailes, ceux de l'arriere-garde l'autre aile; l'Infanterie le centre, & l'Artillerie fe place devant l'Infanterie.

Jufqu'au regne de Louis XIII. il n'eft point fait mention de ces détails dans nos hiftoires, il falloit cependant qu'on prît des précautions contre ces fortes de marches. Il eft vrai qu'il n'y avoit pas tant de bagages, ni de fi gros équipages d'artillerie. Mais quand l'ennemi étoit proche on avoit d'autres dangers à éviter, que celui de la perte du bagage & de l'artillerie. Sans doute que le Général y pourvoyoit par un grand fecret pour le décampement & par les ftratagêmes dont il fe fervoit pour cacher fa marche à l'ennemi.

ARRANGEMENT des Troupes dans les marches particulieres. De tous temps il y a eu des reglemens pour la marche des Troupes, foit quand elles marchent en corps, ou quelles marchent féparément

pour aller joindre les Armées, ou qu'elles paffent d'un lieu à un autre. Ces reglemens étoient plus ou moins obfervés felon le plus ou moins d'application du Prince, & des Officiers, qui agiffoient fous fes ordres pour l'obfervation de la difcipline militaire. Louis le Grand, à qui rien n'a échappé pour la perfection de la difcipline militaire, eft le premier qui ait le plus defcendu dans le particulier de cet article de la Milice; & jamais les Romains n'ont obfervé un plus bel ordre foit dans les marches générales, foit dans les marches particulieres, que celui qu'on obferve aujourd'hui dans nos Troupes en execution des Ordonnances, qui ont été faites.

ARRANGEMENT des Armées dans les campemens. Du tems de Charles V ce n'étoit guéres la mode de fe retrancher en campagne, d'une maniere qui rendit un camp inacceffible aux ennemis. Ce fut dans les guerres d'Italie fous Louis XII. que l'ufage en vint; mais depuis le regne de Louis XIV. on a porté l'Art & la régularité des campemens, & la police des Armées à la plus haute perfection. L'application, & l'habileté des Ingenieurs font dreffer des camps avec autant de jufteffe & d'ordonnance, que des Villes dont ils traçeroient des plans à loifir pour les bâtir. Nos Camps ont de la reffemblance aux Camps des Romains en plufieurs chofes. Ce qu'ils appelloient le Prétoire eft ce que nous appellons aujourd'hui le Quartier général, c'est-à-dire, l'endroit où campe le Général; mais quant à l'af

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fiete, à la figure; à l'étendue du Camp & à l'arrangement des Troupes il n'y a rien de déterminé. On fe regle fur les circonftances & fur les conjonctures, qui varient toujours; la difpofition du terrein, le nombre des Troupes, qui eft plus ou moins grand, ou il y a tantôt plus de Cavalerie, & moins d'Infanterie, tantôt plus d'Infanterie & moins de Cavalerie, la force de l'armée ennemie, fa proximité, ou fon éloignement, les vues du Général qui tantôt a deffein de combattre, tantôt d'éviter le combat, lui font prendre fes avantages, foit pour la défenfive, foit pour l'ofenfive. Si l'on voit dans l'Hiftoire Romaine des figures de camp déterminées en quarré, ou en ovale; c'eft que le Général étoit tout-à-fait maître de choifir fon terrain; mais il eft vrai-femblable que les Romains fuivoient les mêmes regles, que nous fuivons.

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Une Armée campe ordinairement fur deux lignes, dont on tache d'appuyer la droite & la gauche à quelque riviere ou à quelque ruiffeau, ou à des marais à des hauteurs, dont on se saisit, où l'on jette de l'Infanterie, ou des Dragons. On place communément l'Artillerie devant le centre de la premiere ligne. Si c'est un Camp à demeure, on la diftribue aux ailes & le long des lignes, felon qu'on le juge à propos par rapport au terrein. Toutes les communications font libres dans toute l'étendue du Camp, pour que les Troupes puiffent aifément fe rendre par tout. Les Vivandiers font répandus dans le quartier général, & dans les autres quartiers

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généraux. Ceux des Regimens campent avec leurs Regimens.

Le Quartier général eft au centre de l'Armée, autant qu'il eft poffible, afin que le Général puiffe aifément fe tranfporter, & donner fes ordres à la droite, & à la gauche. Les Romains le mettoient au haut du Camp. Le champ de bataille, où l'on range l'Armée, en cas que l'ennemi furvieneft à la tête du Camp, & affez près, pour que l'ennemi ne vienne pas s'en emparer. On s'éloigne dans un campement des hauteurs, d'où l'ennemi pourroit incommoder le Camp, & on s'approche des défilés, qui fe trouvent entre lui & le Camp, afin qu'il ne puiffe que difficilement aborder.

ne,

C'est un Maréchal de Camp, qui choifit un terrein commode & avantageux pour le campement. Le Maréchal des Logis de l'Armée en fait la diftribution aux Maréchaux des Logis de chaque Regiment, que le Major en arrivant met en bataille. Et donne enfuite à chaque Sergent le terrein destiné à fa Compagnie. En finiffant cet Article du campement des François qui de tout tems fe font diftingués par leur courage, & leur habileté, je ne dois pas oublier de dire ici qu'on voit une manière particuliere de fe retrancher des premiers François, qui étoit de prendre des roues de leurs chariots, de les enfoncer en terre jufqu'au moyeu, & d'en entourer ainfi tout leur Camp, en y ajoutant des paliffades dans les endroits, où ces roues ne fufifoient pas. Cette invention affez naturelle leur épargnoit la peine de porter avec

eux, & de faire un fi grand nombre de paliffades.

ARCHITECTURE Militaire: Elle fe divife en fortification régulière, ou irréguliére.

La régulière eft celle dont tous les côtés, & tous les angles, qui la compofent font égaux entre eux.

L'irrégulière eft celle dont les côtés, & les angles ne font pas tous égaux, ni uniformes entre eux. Elle eft, où permanente, ou paffagére.

La permanente eft celle qu'on bâtit pour fubfifter fort long-tems.

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La paffagéré eft celle qu'on fait en cas de néceffité pour peu de tems, & fous cette fignification, font contenus toutes fortes d'ouvrages, qu'on éleve, pour fe faifir d'un paffage, ou de quelque hauteur, ou qu'on fait dans les circonvallations, & contrevallations, fçavoir les redoutes, les tranchées, & les batteries.

ARRIERE-BAN, eft la convocation que le Roi fait de fa Nobleffe, pour aller à la guerre, tant de fes vaffaux, que des vaffaux de fes vaffaux. Voyez Ban.

ARRIERE-GARDE, eft la partie de l'armée, qui marche la derniere, ou qui eft à l'extrémité de la tête du Camp. On dit conduire l'arriere-garde, commander l'arviere-garde, renforcer l'arriere-garde, faire l'arriere-garde, tailler en pièce l'arrieregarde.

ARTIFICE, feux faits avec art pour la guerre. On jette des feux d'artifice deffus La brêche, & l'on brûle les Vaiffeaux ennemis avec des feux d'artifice. Les Anciens C

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