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Il y a d'autres Officiers d'Artillerie, qui font, un Controlleur général, un Commiffaire général des poudres, un Secretaire général, un Maréchal général des logis, un Prévôt, fept à huit cents Commiffaires, autant de Gardes magazins, qu'il y a d'Arcenaux en France: un Directeur général des fonderies, & un particulier dans chaque fonderie.

Autrefois on tiroit les Commiffaires d'Artillerie de l'Arcenal de Douai, où le Roi entretenoit des cadets,qui s'exerçoient à tirer le canon, & à jetter des bombes mais il n'y en a plus. L'Artillerie a une jurifdiction,qui donne fes audiances à l'Arcenal de Paris.Elle eft compofée d'un Bailli, d'un Lieutenant général, d'un Avocat du Roi, d'un Procureur du Roi, & d'un Greffier.

Le Grand-Maître de l'Artillerie a fous lui des Lieutenans Généraux, des Commiffaires Provinciaux, des Commiffaires du grand & du petit Semestre.

Nous difons Grand-Maître de l'Artillerie, mais on dit Officier d'Artillerie, Commiffaire d'Artillerie, Lieutenant d'Artillerie; parce que le genitif fans article marque partage, & divifion ; & le genitif avec l'article marque generalité, totalité.

ASSAUT,eft l'attaque, que l'on fait, fans fe couvrir, d'un camp, d'une place, ou d'un pofte pour s'en rendre Maître. Le Gouver neur d'une place eft obligé de foutenir trois affauts, avant que de la rendre.

Donner un affaut général, c'eft attaquer la place de tous les côtés. On dit monter à l'affaut être commandé pour l'affaut, don

ner l'affaut, foutenir l'affaut, emporter une place d'affaut.

ASSIEGER, c'eft faire le fiege d'une place, camper une armée tout autour pour en empêcher l'entrée, & afin de la prendre par famine, ou par force. Aujourd'hui les villes affiegées, font pour la plûpart des villes prifes, à moins qu'elles ne foient fecourues.

Avant que d'entreprendre un fiege, on doit parfaitement connoitre la force de la place, le pays qui l'environne, & l'avantage que l'on pourra tirer de fa conquête. Un Prince qui forme le projet d'un fiége, le fait avec le moins de perfonnes qu'il peut, afin de tenir fon deffein caché: mais il ne peut fe difpenfer de le communiquer au Ministre dans le departement duquel la place fe trouve, au Commiffaire général des fortifications, comme devant avoir la conduite du fiege, & pouvant mieux juger de la facilité, ou de l'impoffibilité de l'entreprife: au Directeur général, parce qu'il eft chargé de faire les préparatifs néceffaires; à l'Intendant, à celui, qui commande l'artillerie, au Commiffaire général des vivres, afin que les inunitions de bouche & de guerre, l'artillerie, les voitures, les fourages fe trouvent prêts dans le tems.

Les Troupes qu'on emploie à un fiége doivent être en affez grand nombre, pour qu'elles puiffent fournir aux gardes des tranchées, aux batteries, à la conduite des convois , aux détachemens, & aux gardes ordinaires des Légions. On régle

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le nombre des Troupes fur la force, la grandeur d'une place ou la maniere dont on veut l'attaquer; pour monter fix gardes de tranchées, & pour fournir des travailleurs à toutes les gardes ordinaires, il faut trente mille hommes d'Infanterie fans compter la Cavalerie, & les Bataillons deftinés pour la garde de l'Artillerie, & les autres Troupes pour le service des bombes. La Cavalerie dans un fiége fert à porter les fafcines, & à faire le dégât dans le pays ennemi, & fur-tout du côté que l'on appréhende que le fecours puiffe venir. Il faut pour un fiége, des Ingenieurs des Charrons, des Charpentiers, des Menuifiers, des Forgerons, qui font dans le Parc de l'Artillerie, des Pionniers, & toutes fortes d'inftrumens à remuer,& à porter la terre, & dans le voisinage un Hôpital bien fervi, & fourni de toutes fortes de médicamens. Voyez fiége.

ATTAQUE, en général eft un combat, que l'on donne pour forcer un pofte, ou un corps de Troupes.

L'ATTAQUE d'un fiége eft le travail que font les Affiégeans par des tranchées, des fappes, des galeries, & des brêches. Emporter une place dans les formes, c'està dire par des travaux réglés, c'est la prendre par de droites attaques, & non de hau teur, en l'infultant brufquement, & fans fe couvrir. Mais faire de faufles attaques, c'eft travailler uniquement pour obliger lesAffiegés à partager leurs forces. Les fauffes attaques font quelquefois autant d'effet que les véritables.

AVANT GARDE, eft la premiere ligne d'une Armée rangée en bataille, ou la premiere divifion d'une Armée, qui marche à la tête. Tout corps d'Armée eft compofé d'avant-garde, d'arriere-garde, & de Corps de Bataille.

AVANTAGE : avoir l'avantage fur l'ennemi, c'eft remporter la victoire. On dit ménager l'avantage du terrein, prendre l'avantage d'une colline.

AVANT-FOSSE', ou foffe de la contrefcarpe, eft une profondeur pleine d'eau, qui environne la contrefcarpe, du côté de la Campagne, & qui regne le long du pied du glacis. Les Ingenieurs ne veulent point des avant-foffes, qui peuvent être faignés parce que c'eft une tranchée, que les Affiegeans trouvent toute faite pour fe couvrir contre les forties de la garnifon, & pour rendre le fecours de la place plus difficile. AVITAILLER c'eft mettre des vivres dans une place affiégée, ou qui craint de l'être.

AUMOSNIER:Sous Childeric III. Sous Carloman Maire du Palais en 743. & fous plufieurs autres Rois, quand les Armées marchoient en campagne, il y avoit des Evêques & des Prêtres, qui fuivoient pour l'inftruction, & le fervice des Soldats. Les Prêtres étoient les Aumôniers du Camp, & aux ordres de l'Evêque, ou de quelques autres, qui portoient la qualité d'Abbés des Armées.

Aujourd'hui dans tous les Regimens, où il eft Etat Major, il y a des Aumôniers, qui font ou Religieux, ou Prêtres

A

Laïques. Mais depuis plufieurs fiécles, il n'y a plus d'Evêques,qui fuivent en qualité d'Abbés des Armées. Sous la feconde Race les Evêques alloient à la guerre, & portoient les armes pour fe mettre à couvert de la vexation de la Nobleffe, à qui fous pretexte qu'elle exposoit fa vie, & confommoit fes revenus, pour la défenfe de l'Etat, & de la Religion, ufurpoit les biens des Eglifes, comme pour fe dédommager.

B

ACULE, eft une porte qui fe leve en trebuchet, avec un contrepoids devant les corps de garde avancés, proche des por tes, & qui eft foutenue de deux gros pieux. BAGAGE, eft tout l'équipage de l'Armée, & de l'Artillerie: s'en aller bague fanc'eft emporter fes bagages.

ve

BALLE: il y en a de plomb, de fer, & de pierre. En fait d'artillerie, quoique l'on diTe boulet de canon, on dit auffi balle de canon. La garnifon eft fortie tambour battant, mêche allumée, & balle en bouche; c'està-dire avec le moufquet chargé, & balle en bouche pour recharger.

BALLES à feu: ces balles font d'une figure ronde, que l'on jette à la main, comine on feroit une grenade. Elles fervent pour éclairer pendant la nuit, afin de découvrir les travaux des Ennemis. Pour pouvoir les tenir en main, & les jetter à l'Ennemi, on les envelope d'étoupes, & d'une feuille de papier brouillard, enfuite on met le feu à

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