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BASILIC, en terme de guerre, eft le plus gros des canons, qui porte jufqu'à 160. livres de balles, mais ces gros canons ne font plus de fervice.

BASTION, eft une groffe maffe de terre revêtüe de brique, où de pierre, qui s'avance en dehors d'une place, pour la fortifier. Un bastion fait à la moderne elt compofé de deux faces, ou pans de murailles, qui forment un angle faillant, & de deux flancs qui l'attachent aux courtines, avec une gorge par où on y entre. L'union des deux faces, qui fait l'angle faillant, eft appellée l'angle du bastion : l'union des deux faces aux deux flancs, qui fait les angles des côtés,eft appellée épaule, &l'union de l'autre extremité des Alancs, avec les courtines, forme, & eft appellée l'angle des Alancs.

Il y a des baftions pleins, & des bastions vuides. Ces derniers ne font qu'une fimple enceinte d'un rampart avec des parapets; le bastion plein & folide eft rempli de terre, on y peut combattre & fe retrancher.

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On appelle baftions doubles ceux qui font l'un fur l'autre, comme les baltions bâtis fur des collines.

Un bastion plat eft pofé au milieu d'une courtine, quand elle eft trop longue pour être défendue par les bastions, qui font à fon extremité, mais quand elle eft reguliere, on les met fur les angles de la place.

Le bastion compofé eft celui, dans lequel les deux côtés du polygone interieur font inégaux, ce qui fait que les gorges font auffi inégales.

Le bastion irrégulier, ou difforme n'a

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point ces demi - gorges, parce qu'un de fes flancs eft trop court.

Le bastion régulier a fes faces, fes flancs, & fes gorges avec les proportions réquifes. Le baftion coupé a un angle rentrant placé à la pointe, fait en tenaille. On appelle auffi un bastion coupé, celui qui eft retranché de la place par quelque foffe. Des Ingenieurs ont enfeigné la maniere de fortifier par des pièces détachées, en ce cas on les appelle ravelins.

Pendant un fiége on dit attacher un Mineur à un bastion, fapper, miner le bastion, fe loger fur le bastion.

DEMI-BASTION, eft une place de fortification, qui n'a qu'une face, & un plan. Pour fortifier un angle trop aigu d'une place, on en coupe la pointe, & on y met deux demi-bafiions qui font une tenaille, ou un angle rentrant. Leur plus grand ufage eft d'être à la tête des ouvrages à corne, & à couronne. Le Maréchal de Vauban a inventé la tour baftionnée, & a mis la fortification fur le pied où elle eft. L'ufage des Tours baftionnées eft de fervir de retranchement aux contre-gardes, & de mettre les poudres en fureté, car elles font conftruites en fouterrains, à l'épreuve de la bombe.

BATAILLE eft le combat de deux armées ennemies. Depuis l'établiffement de la Monarchie Françoife, jufques à préfent, nos hiftoires font mention à peu près de 147. batailles mémorables, que les François ont gagnées. Le combat de Parme fur les Impériaux par l'armée des Alliés en Italie commandée par le Maréchal de Coigny le

27. Juin 1734. & la bataille de Gastualla fur les Impériaux par l'armée des Alliés en Italie commandée par le Roi de Sardaigne en Chef, & les Maréchaux de Coigny & de Brogle le 19. Septembre 1734. font les deux derniéres. Il y a eu auffi un nombre confidérable de batailles navales, gagnées dans le Nord, le Ponent, & le Midi fur l'Ocean & la Méditerranée par les vaiffeaux, & les galeres de France, beaucoup de combats particuliers, comme l'avantage de nos quatre vaiffeaux François fur fix vaiffeaux Anglois le 17. Janvier 1741, & enfin un grand nombre de places fortes affiegées, prifes, & reprifes par les François dans tous les tems de Guerre à la gloire du Roi, de fes Prédeceffeurs, & de la Nation Françoife, qui s'eft encore fignalée au dernier fiége de Philisbourg.

Une armée rangée en bataille, eft celle,où les troupes font rangées en bon ordre des deux côtés, fans être enfermées par des retranchemens. On dit livrer, donner, préfenter bataille.

BATAILLE, fe dit auffi d'une armée prête à combattre. Le champ de bataille elt le terrein, où l'on combat, le parti qui s'eft rendu maître du champ de bataille, & qui a contraint fon Ennemi de fe retirer a remporté la victoire.

BATAILLON, eft un corps d'Infanterie de fix cens hommes. Les bataillons font compofès d'un nombre de compagnies, & d'hommes, qui varie felon que le Roi le juge à propos, fuivant les conjectures.

Quand dans les places de guerre il y a plufieurs Regimens, & que des compagnies

de ces Regimens l'on forme un bataillon, celles du plus ancien corps prennent la droite, celles du fecond tiennent la gauche, les autres compagnies des Regimens moins anciens prennent fucceffivement leur rang à droit, & à gauche. Pour les Officiers de ces compagnies, chacun fe pofte dans le terrein vis-à-vis de fa compagnie, à la referve du Commandant, qui fans avoir égard au lieu, où fera fa compagnie, aura toujours le pofte d'honneur.

Rompre un bataillon, en terme d'évolution, eft remettre un bataillon par compagnie pour le faire defiler.

L'art dont on fe fert pour former les ba taillons enfeigne à ranger un corps d'Infanterie avec ordre & précaution, afin qu'il puiffe combattre avantageufement un plus grand corps d'Infanterie, ou de Cavalerie, & même un corps compofé de l'un & de l'autre. Quand l'Infanterie eft attaquée en rafe campagne, & qu'elle n'a point pour fe couvrir contre les attaques des Efcadrons, des foffés, des hayes, des hauteurs, ou d'autre terrein favorable, le grand but eft d'empêcher qu'elle ne foit rompie par la Cavalerie.

Autrefois pour qu'un bataillon eut l'avantage, de quarré on le faifoit en octogone, afin de faire feu de tous les côtés, & de préfenter les armes par tout. Mais, comme je l'ai déja dit ailleurs, la précipitation des combats & l'embarras de ces mouvemens font rejetter ces précautions, qui demandent un grand loifir.

On dit ferrer un bataillon former un bataillon, ouvrir, percer un bataillon. Dij

On fait des bataillons à centre plein, ou à centre vuide, & on leur donne la figure que l'on veut, fuivant le terrein qu'on occupe. Les bataillons à centre plein ont toujours été en ufage, & étoient les feuls pratiqués avant le dernier fiècle. Peut-être les negligea-t'on un peu, dès qu'on eut trouvé la manière d'en faire à centre vuide. Cette maniére étoit de grande utilité, lorfqu'on l'a inventée : car les armées n'étoient pas fi nombreuses, qu'elles le font à préfent. On cherchoit un ordre qui les étendît, pour occuper plus de terrein, & s'empêcher d'être enveloppé. Comme en ce tems-là on avoit des piques, le vuide n'étoit pas un defaut. Cette arme tenoit la Cavalerie éloignée, & en refpect. D'ailleurs ce vuide fervoit à renfermer quelques pièces d'artillerie, qui marchoient ordinairement avec l'Infanterie. Aujourd'hui ces raifons ceffent. On a très-fouvent plus de monde, qu'il n'en faut pour avoir des fronts fuffifans: L'artillerie fait un corps féparé, qui a fa garde particuliére, & les piques fupprimées donnant plus de facilité, pour approcher, & percer les bataillons, le vuide qu'on y laiffe, devient fouvent dangereux. Le bataillon quarré plein eft plus difficile à former, que le bataillon quarré vuide.

Les bataillons d'autres figures, que les quarrés, foit pleins, foit vuides, ne font point à méprifer. S'il y en a qui font moins aifés pour la marche, ils font meilleurs pour combattre de pied ferme, en attendant du fecours, parce qu'ayant les angles

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