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DICTIONNAIRE

MILITAIRE,

ου

RECUEIL ALPHABETIQUE de tous les termes propres à

l'Art de la Guerre.

A.

BOUCHER, c'eft quand les Officiers Généraux conférent enfemble fur ce qu'ils ont à faire. On dit: Ils fe font abouchés pour telle ou telle expédition. ACTION, en terme de guerre, fignifie un combat: On dit les Armées font fi proches, que la Campagne ne finira point fans quelque action. On eft à la veille d'une Action, pour dire on eft à la veille d'une bataille.

AFFUST, eft une espèce de chariot fait pour monter, & pour conduire les pièces Artillerie, & pour en faciliter l'exécution. L'affuft d'un canon de Cafemate & de Vaiffeau eft à deux rouës fans rais. Les * A

mortiers ont auffi leur affuft, pareil à celui des Cafemates & des Navires.

Mais l'affuft d'un canon, qui va en campagne, a deux groffes & deux longues pièces de bois, appellées flafques, entretenues l'une avec l'autre par d'autres pièces, nommées entretoifes. Al'extrémité, où le canon eft logé, il y a deux entailles, destinées à placer le torillon du canon; ce font les deux efpéces de bras, qui font vers la moitié de fa longueur.

L'AFFUST logé fur une batterie n'eft monté que fur des roiies: Quand il marche en campagne, on y ajoute un avanttrain; ce font deux autres roues fur le devant, qui regardent la culaffe du canon; elles font plus baffes, que celles de derriere,

Les canons montés fur des affufts, & des rouages font élevés de terre d'environ trois pieds, & les roues toutes ferrées font en tout hautes de cinq,

C'eft pendant la guerre des Venitiens contre les Florentins dans le XVe. fiècle, que l'invention de faire rouler l'Artillerie en campagne fut trouvée par le Général Venitien. Voyez canon.

AIDE-DE-CAMP, eft un Officier qui reçoit & qui porte les ordres des Officiers Généraux. On donne pour l'ordinaire cet emploi ou cette commiffion à des Volon. taires, qui font de jeunes gens de diftinc, tion. Un Général a quatre Aides-de-Camp pour donner fes ordres : Les Lieutenans Généraux deux : Les Maréchaux de Camp un: S'ils en ont d'avantage, le Roi ne les paye point. Il y a eu de tous tems dans nos armées

des Aides-de-Camp, qui cependant n'ont pas toujours porté ce nom.Le nom d'Aidede-Camp, fe donnoit autrefois à ceux qui aidoient au Maréchal-de-Camp à faire la répartition des divers quartiers dans un campement. Quand Louis XIV. étoit à l'Armée,il choififfoit de jeunes gens de qualité pour porter fes ordres, & on leur donnoit le titre d'Aide-de-Camp du Roi.

AIDE-MAJOR, eft un Officier qui foulage le Major dans fa fonction, & qui dans fon abfence eft chargé du détail. Chaque Regiment d'Infanterie a autant d'AidesMajors, qu'il eft compofé de Bataillons. Chaque Regiment de Cavalerie n'a qu'un Aide-Major. Les quatre Compagnies des Gardes-du-Corps ont un Major, & deux Aides-Majors; le pofte de l'Aide-Major, quand le Bataillon eft fous les armes, doit être fur l'aile gauche, au-deffous du pofte du Lieutenant Colonel, & à la gauche de tous les Capitaines. Chaque Place de guerre n'a qu'unMajor,qui, felon que la Pla ce eft plus, ou moins grande, a plus, ou moins d'Aides-Majors, dont les fonctions font les mêmes que celles du Major.

AIGLE,pris autrefois pour l'Enfeigne des Légions Romaines, quelquefois pour les Armées Romaines, fignifie aujourd'hui les Enfeignes de l'Empereur d'Allemagne. Il y a cette difference, que les Aigles des Légions Romaines, étoient des Aigles d'argent, ou d'or mis au haut d'une pique; qu'elles avoient les aîles étendues, qu'elles tenoient un foudre dans leurs ferres, qu'au deffous de l'Aigle on attachoit à la pique des boucliers, qu'on y mettoit quel

quefois des Couronnes; mais les Aigles de l'Empereur font des Aigles peintes fur les drapeaux, & fur les étendarts. L'Aigle aujourd'hui fignifie auffi l'Empire d'Allemagne.

ALLARME, eft un fignal qu'on donne par des cris, ou par des inftrumens de guerre,pour faire prendre les armes à l'arrivée imprévue d'un ennemi.

AILE,en terme de fortification, fe dit du flanc d'un Baftion, & le plus communément des longs côtés, qui terminent à droit & à gauche un Ouvrage à corne, ou couronné. Ces longs côtés font flanqués en quelque endroit de la Place par quelque dehors, ou travail exterieur ; & ces Ouvrages font les Remparts, & les Parapets, qui les bornent fur la droite & fur la gauche depuis leur gorge jufqu'à leur tête.

On flanque ces ailes,ou côtés,de différentes façons foit du corps de la Place, s'ils n'en fontéloignés que de la portée du moufquet, foit de quelques rédans, ou de quelques flancs pratiqués fur leurs côtés, ou bien de quelques traverses faites dans leur foffe. Ces ouvrages rendent l'attaque de ces côtés beaucoup plus dangereufe que celle de la tête, de forte qu'il y faut aller par tranchée, & fe fervir, pour les infulter, des troupesles plus vigoureufes. AILE, en terme de guerre, font les deux extrémités d'une armée rangée en bataille, On range la Cavalerie fur les ailes, c'eftà-dire, fur les flancs, ou fur les extrémités de chaque ligne. On appelle, & on appelloit autrefois, & même du tems des Romains, les deux extrémités d'une armée, les

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deux ailes, parce qu'elles font, par rapport au corps de l'Armée,la figure que font à l'égard d'un oifeau fes deux ailes, quand elles font étenduës.

AILE en ce fens vient du mot Latin Ala. Il fe dit encore des deux côtés, ou des files qui terminent un Bataillon,ou un Efcadron a droit & à gauche. On appelle auffi les ailes d'un Bataillon, fes manches, ou fon Alanc.

ALTE, c'est un arrêt, ou paufe que font les gens de guerre en marchant. Voyez Halte.

ANGLE, en général eft le concours de deux lignes, qui fe rencontrent de telle forte fur un même plan, que fi elles étoient prolongées, elles fe couperoient. Cet angle eft appellé angle-plan, qui veut dire celui qui eft formé fur une furface platte, tel que celui qui feroit formé par deux lignes fur du papier, ou fur le terrain, par deux cordeaux. Il eft par là diftingué de l'angleSpherique, décrit fur des furfaces convexes ou concaves, & de l'angle-folide, qui font les arrêtes & encoignures formées par le concours de plufieurs fuperficies. Quant aux angles en fait de fortification il y a l'angle du poligone, qui se fait à la pointe du baftion par la rencontre des deux bafes, ou des deux côtés du poligone.

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L'ANGLE du flanc ou de la courtine, doit avoir à ses côtés le flanc & la courtine, fur laquelle ordinairement il tombe à plomb.

L'ANGLE du centre fe forme dans le centre du poligone, par deux demis diamêtres, appellés rayons, qui fortant du

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