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plus émouffés, ils donnent moins de prife à l'ennemi, & font un feu moins oblique

Le bataillon rond étoit fort ufité par les Anciens, & jufqu'au Prince Maurice de Naffau on n'en avoit guéres connu d'autre figure, que le rond, l'ovale, le quarré & le triangle. Quelques-uns difent que ce dernier avoit été inventé par Philippes de Macédoine, pour l'Efcadron de la Cavalerie. Il y a encore le bataillon à lozange, qui se forme du bataillon quarré à centre, plein: des bataillons triangles, car il y en a deux fortes, qui l'un & l'autre font plus avantageux, que le bataillon quarré des bataillons octogones: des bataillons en croix. La croix de Lorraine, qui eft un bataillon de Fufiliers dans la forme de cette croix: le bataillon en échiquier : le bataillon en double croix pleine & renforcée.

BASTIMENS. Les bâtimens néceffaires à une place de guerre font les magasins à poudre, qui doivent être dans un lieu écarté, conftruits fans charpente de peur du feu, & à l'épreuve de la bombe. On ne doit laiffer approcher perfonne des magazins, & en ôter la connoiffance aux ennemis, car c'est l'endroit où l'on s'attache le plus à mettre le feu.

BATTERIE, eft le lieu où l'on place les batteries pour tirer. On met les batteries fur une platte forme de planches, ou madriers, appellés tabloüins, pour empêcher que la pefanteur des canons ne faffe entrer les roues dans les terres. Ces planches font élevées par derrière, pour diminuer, ou empêcher le récul. Elles font couvertes par

un parapet, où font les embrafures, qui font défendües de deux rédoutes fur les ailes, ou de quelques pièces d'armes, pour couvrir les troupes deftinées à les défendre. Les canons font éloignés l'un de l'autre à peu près de douze pieds.

BATTERIE, fe prend auffi pour les ca nons, même mis en batterie, c'eft pour cela que l'on dit: la batterie a été bien fervie: la batterie a fait beaucoup d'effet.

Une batterie enterrée,ou ruinante eft celle dont la platte forme eft au-deffous du rezde chauffée, ou du niveau de la campagne, qu'on a creufé exprès. On y fait des ouvertures dans la terre pour fervir d'embrafure.

Une batterie croifée eft celle qui fe fait de deux batteries affez éloignées l'une de l'autre, & qui tire en un même endroit, de maniere que les coups fe rencontrent à angles droits, & que le coup de la feconde acheve d'abattre, ce que le coup della premiere a ébranlé.

Une batterie en écharpe eft celle qui bat par bricole, de côté, & par un coup oblique.

Une batterie en rouage eft celle dont on fe fert pour démonter les pièces de l'ennemi. Une batterie de revers, ou meurtriere, bat à dos, & voit dans la place, ce qui arrive, quand la batterie eft plus éminente que la place.

Une batterie par camarades font plufieurs pièces, qui tirent enfemble, où au même endroit.

Une batterie d'enfilade tire en ligne droi

te, & enfile une ligne ou une rue.

Il y a encore des batteries à ricochet, ce font les pièces, que l'on charge d'une pe tite quantité de poudre, fuffifante néanmoins pour porter leurs volées dans les ouvrages qu'elles enfilent. Les boulets y font plufieurs bonds & ricochets après leur chute, qui incommodent fi fort ceux qui les défendent, qu'ils font forcés de les abandonner pendant le jour. On nomme l'effet de ces boulets des boulets-fourds, à caufe qu'ils font chaffés avec fi peu de bruit', qu'il eft prefqu'impoffible de s'en garantir.

On dit ruiner une batterie, lorfqu'on démonte le canon, ou qu'on en abat les défenfes.

Dans un fiége, on place les batteries le plus proche que Fon peut, afin que l'effet en foit plus prompt. Mais cela ne peut s'exécuter, qu'autant qu'on avance la tranchée. De toutes les batteries les meilleures font les batteries hautes, mais elles font exposées à plufieurs inconveniens,comme d'être vies, & de pouvoir être démontées facilement. BATTRE, c'eft défaire des troupes affemblées en corps.

On dit battre la caiffe, pour donner le fignal de chaque mouvement Militaire, comme battre au champ, lorfque l'armée eft en marche.

Battre l'affemblée ou la générale, battre la diane, ou le reveil, la marche, la chamade, &c.

On bat auffi au champ pour faire honneur à un Général.

BATTRE l'eftrade, c'eft envoyer des Cavaliers à la découverte, BAT

BATTRE la Campagne, c'eft faire des courfes fur les ennemis.

BATTRE, fe dit encore des attaques, qui fe font avec de l'artillerie & des machines. Une Armée, que le canon bat en plein, eft bien-tôt défaite.

BATTRE en breche, c'eft vouloir faire tomber une muraille, ou la chemise d'un baftion, ou quelque autre ouvrage pour y donner l'affaut.

BATTRE en ruine une ville, c'eft quand on détruit tous les édifices avec le canon & les bombes.

BAUDRIER: voyez Epée.

BAYONETTE. Perfonne_n'ignore ce que c'eft qu'une Bayonette. Cette arme eft moderne dans les Troupes. Les premiers Soldats qui l'ayent portée, font les Fufiliers, aujourd'hui Royal Artillerie. On l'a donnée depuis à tous les autres Regimens pour le même ufage, c'eft-à-dire pour la mettre au bout du fufil dans les occafions. Mais fi l'ufage de la bayonette au bout du fufil eft récent, l'idée en étoit veniie longtems auparavant à quelques Officiers d'Armée, qui l'avoient mife en pratique. On mettoit dans le commencement, qu'on s'en eft fervi, la bayonette dans le canon du moufquet, ou du fufil. Si le coup n'étoit pas tiré, on ne pouvoit plus le faire, dès que la bayonette bouchoit le canon. Par-là on perdoit en cas de befoin le feu du moufquet, ou du fufil

car

pour faire feu, il falloit du tems pour ôter la bayonette, & la remettre dans fon fourreau, & enfuite coucher en joie. On a fupplée à cet inconvenient par le E

moien de la douille. C'eft une espèce de petit Canal de fer, qui tient au manche de la Bayonette, dans lequel le bout du canon du Fufil paffe, & s'emboëte d'une maniére très fixe, de forte que la Bayonette n'eft point dans le canon, mais immédiatement au-deffous, toute la lame étant audelà. De cette maniére on a la liberté de tirer le Fufil, comme fi la Bayonette n'y étoit pas attachée.

BICOQUE, place peu fortifiée, & fans défense. Ce nom vient d'une place fur le chemin de Lodi à Milan, qui étoit une fimple maifon de Gentil-homme entourée de foffés, dans laquelle les Impériaux s'étoient poftés en 1522, & y foutinrent l'af faut de l'Armée Françoise du tems de François I. cette journée s'appella la journée de la Bicoque,

BERME Relais, lifiere ou pas de fouris, eft une largeur de terrain, ou du rempart du côté de la Campagne, destinée à recevoir les debris que le canon des Affiégeans a fait dans le parapet, pour que ces démolitions ne comblent pas le foffe. Pour plus grande précaution on paliffade les Bermes.

BIOU AC: vient de l'alleman, Weiwach, qui fignifie double garde. On dit fe trouver au Biouac, paffer la nuit au Bioüac, monter à cheval pour le Biouac.

Le Biouac eft une garde de nuit, & une faction de l'Armée entière, qui, quand elle fait un fiége, ou qu'elle eft en préfence de l'Ennemi, fort tous les foirs de fes tentes, ou de fes baraques, & vient par efcadrons, & par bataillons border les li

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