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gnes de circonvallation, ou se poster à la tête d'un camp, & y paffer la nuit fous les armes, afin d'affûrer fes quartiers, d'empê cher les furprifes,& de s'oppofer au fecours. Le Biouac eft une garde tres fatigante mais lorsque l'on n'a rien à craindre, ou de l'Armée ennemic, ou de la place affiégée, le Général quelque fois par grace permet au Bioüac que deux rangs foient alternativement fous les armes, pendant que les rangs de derriére fe répofent fur le terrain, s'il eft vrai qu'ils puiffent fe repofer, car le terrain du Bioac eft rempli de grandes incommodités, par le voifinage des Vivandiers, qui y jettent leurs vuidanges; d'ailleurs c'est dans ce lieu que les foldats viennent fatisfaire aux néceffités de la digeftion.

Quelque-tems après la pointe du jour on leve le Biouac, & l'Armée eft renvoyée dans les tentes, ou dans fes baraques.

BLINDES, font des pièces de bois, que l'on met en travers d'un des côtés de la tranchée à l'autre. Ces blindes foutiennent les fafcines & les clayes chargées de terre, & couvrent les Travailleurs par en haut. Ce qui fe pratique quand on travaille vers les Glacis, & que la tranchée fe pouffe de front vers la place.

On dit affurer la tête du travail par des blindes, & binder toute une tranchée.

BLOCUS, eft le fiége d'une ville que l'on veut prendre par famine, en occupant les paffages, par où les vivres & les autres néceffités de la vie lui peuvent arriver. Le Blocus fe forme par la Cavalerie. On dit, on a réfolu le Blocus, on a commencé le Blocus, on a fait lever le Blocus. Le fiége.

s'eft converti en Blocus. Blocus fe dit encore, quand au commencement d'un fiége on envoye des troupes fe faifir des principales avenues, où l'on veut établir fes quartiers. C'est la précaution que l'on doit prendre, avant que de faire le fiége d'une place. On bloque ordinairement pendant T'hiver, pour être en état d'affiéger au mois de Mai, qui eft le tems, où il y a du fourage pour la Cavalerie. Le Blocus fe fait par un petit corps de troupes poftées fur toutes les avenues d'une place, pour empêcher les convois d'y entrer.

BOETE, en terme d'Artillerie, eft un pe tit mortier de fer haut de fept à huit pouces, qu'on charge de poudre jufqu'au haut & qu'on bouche avec un fort tampon de bois, afin que le bruit s'en faffe ouir de plus loin.

On appelle auffi boëte le bouton qui eft au haut de la lampe des écouvillons, qui fervent à nettoyer, & à rafraichir le ca

non.

La boëte pour allezer le canon eft de cuivre, ou de fonte, & armée d'un couteau bien aceré, qui enchaffé dans la boëte coupe, unit le dedans de la pièce de canon à mefure qu'un cheval tourne une rote placée horizontalement fous cette machine.

BOETE à pierrier, eft un corps cylindrique & concave, fait de bronze ou de fer,rempli de poudre. Cette boëte a une an fe & une lumiere qui répond à cette poudre. Quand elle eft chargée, on la met fur le pierrier pour lui faire faire fon effet.

BOMBARDER, c'est jetter plufieurs

bombes dans une place, quand on veut ou la detruire, ou en faciliter la prife.

BOMBARDE, eft une pièce d'Artillerie dont on fe fervoit avant l'invention du canon, groffe, courte, & d'une ouverture fort large.

BOMBARDE. Quand on eut trouvé l'ufage des armes à feu. On leur donna d'abord le nom de Bombardes. Ce mot vient du mot Grec Búμbos, qui fignifie le bruit que ces armes font en tirant. Il est parlé dans Froiffart d'une bombarde, dont les Flamans fe fervirent au fiége d'Oudenar de. Elle avoit cinquante pieds de long, & jettoit de très groffes pierres.

Le P. Daniel, dans fon hiftoire de la Milice Françoife, dit qu'il ne peut fe perfuader que cette bombarde fût un canon ou un mortier, car un canon ou un mortier de cinquante pieds, eft, dit-il, une chimere. If ne doute pas que ce ne fut une Ballifte ou une Catapulte de l'ancienne invention, avec laquelle on lancoit de très groffes pierres. Le bruit qu'elle faifoit en 'ançant ces groffes pierres, & qu'on entendoit de cinq ou de dix lieües eft auffi difficile à croire.

BOMBARDIERS, Louis XIV. en 1684. créa le Regiment des Bombardiers, qu'il compofa de dix Compagnies, tirées des Regimens de Piémont, de Navarre, de Champagne, de la Marine, & des Fufiliers, & y en ajouta deux autres; il y fit encore plufieurs augmentations. M. le Comte du Lude en fut le premier Colonel Lieutenant fans Compagnie. Ce Regiment n'eft plus. Il a été incorporé dans le Regi

ment Roial Artillerie. Le 5. Février 1720. BOMBARDIER, eft aujourd'hui celui qui jette les bombes par le moyen des mortiers. Autrefois c'étoit celui qui fervoit les bombardes.

BOMBE, eft une groffe grenade, ou un gros boulet de fer aigre, qui eft creux & rempli de poudre, laquelle eft fermée par une ampoulette de bois percée tout du long.

Les premiéres bombes, felon quelques-uns, furent jettées en 1588. fur la ville de Wachtendonch en Gueldres, felon d'autres en 1435. à Naples fous Charles VIII. On ne s'en eft fervi en France qu'au fiége de la Motte en 1634.

Il y a de nos hiftoriens qui veulent qu'un fiécle plutôt en 1521. au fiège de Mezieres, on en a connû l'ufage.

Pour tirer la bombe,on la met fur un mortier monté fur un affuft, & le feu fe met à la fufée lente, qui entre dans fa lumière. Son poids, quand elle tombe, & fes éclats font de grands défordres dans une ville.

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On appelle bombe foudroyante, celle qui tie, fracaffe & brife. Bombe flamboyante, celle qui plaine d'artifice ne sert qu'à éclairer.

Un caiffon de bombes, ou fourneau fuperficiel, eft une caiffe de bois, où on met trois ou quatre bombes, quelquefois fix, felon l'exécution, qu'on veut faire fous un terrain plus ou moins folide. Quelquefois ce caiffon n'eft rempli que de poudre. Quand le terrain des approches fe difpute pied à pied, on enterre le caiffon fous quelque travail, dont l'Ennemi fe veut empa

rer, & fi l'on voit qu'il s'en foit rendu maître, on met le feu à une fauciffe, qui répond au caiffon, & qui le fait jouer.

Il y a des bombes de toutes fortes de grandeurs. Les moyennes font de dix à douze pouces de Diamètre. Il y en a audeffus & au-deffous, d'un moindre & d'un plus grand Diamètre. Le mortier avec lequel on tire les bombes eft porté fur fon affût. Il a une chambre au fond, où l'on met la poudre pour pouffer la bombe, & une lumiére à une extremité de la culaffe pour allumer la poudre de la chambre. Cette chambre eft fermée par un tampon, fur lequel la bombe porte. On donne au mortier fur fon affût l'élevation, qui convient pour faire tomber la bombe, où on la veut jetter. L'affût eft d'une figure differente de celui du canon. Il est monté fur quatre petites roues, faites chacune d'une feule pièce. L'effet de la bombe eft de fracaffer les toits, & les voutes des édifices par fon poids, & d'y mettre le feu en crevant. Non feulement les Affiégeans, mais auffi les Affiégés s'en fervent pour jetter dans les Tranchées, pour ruiner des batteries, &c. Il eft parlé d'une fameuse bombe d'une conftruction extraordinaire, qui fut faite en France vers l'an 1688. & deftinée contre Alger. On l'a vûe long-tems dans le port de Toulon. Elle contenoit fept à huit milliers de poudre, delà on doit juger de fa groffeur. Elle avoitla figure d'un œuf. Cette bombe ne fut point mife en œuvre.

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Quand une bombe eft remplie de poudre on ferme fa lumière avec une cheville

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