1562. c des trouées par cées à environ c glife de Saint J Fécamp le 12 de Languetor, C. 1562. des trouées par lefquelles l'on tiroit & l'on jetoit de groffes pierres fur ceux qui vouloient s'y préfenter. Le fieur des Forts fut donc obligé d'y renoncer & de porter les efforts du côté des fenêtres de cette Eglife, percées à environ quinze pieds de hauteur. Ceux qui les défendoient firent pleuvoir quantité de groffes pierres fur les affaillants, dont un grand nombre furent bleffés, entr'autres, le fieur des Forts, qui défefpéra de pouvoir pénétrer dans l'Eglife; il fit donc fonner la retraite. Les Proteftants avant de quitter ce bourg, enlevèrent tout ce qu'ils purent trouver dans les maisons vuides d'habitants. Il réfidoit alors dans Dieppe, dix à douze Miniftres, à la tête defquels fe faifoit remarquer par fes talents, le Miniftre Saint-Paul, dont nous avons parlé. Ils faifoient leurs prêches & autres exercices de religion, dans l'Eglife de Saint Jacques, dont ils avoient expulfé les Catholiques. Le Duc d'Aumale affiégea & prit Fécamp le 12 Juin de cette même année 1562. Afin d'éviter un pareil fort, les Dieppois firent venir de fieur de Languetor, Calvinifte, avec fa com pagnie pagnie de cent hommes d'armes, & on lui paya à raifon de deux mille livres par mois, tout le temps qu'il refta dans Dieppe. Cette précaution fut inutile; car le Duc d'Aumale qui connoiffoit les forces de leur ville, fe garda bien de fe préfenter fous fes murailles. La pefte qui défola Dieppe durant plus d'un mois, empêcha fes habitants de faire de grandes courfes: pendant ce temps, ils fe contentèrent du pillage des Eglifes de Neuville, d'Eftran, de Grèges, d'Ancourt, de Bellengreville, de Chauffée,, de Graincourt & d'Envermeu, qui étoient à leur proximité. Le Roi de Navarre & le Duc de Guife s'étant préfentés devant Rouen, les Dieppois envoyèrent auffitôt les deux compagnies de cavalerie de Valfrinières & de Rouvray,pour renforcer la garnifon de cette capitale de la province.Les bourgeois Proteftants de Dieppe étoient intéreffés à fa confervation au parti Calvinifte; car c'étoit un boulevard qui les couvroit, & l'on ne pouvoit efpérer de les réduire, qu'après fa deftruction. Les habitants de Rouen les remercièrent de leur zèle, en les H 15624 170 MÉMOIRES 4562. affurant qu'il y avoit dans leur ville, plus de troupes qu'il n'en falloit pour fa défenfe. Les deux compagnies de cavalerie étant de retour, elles accompagnèrent trois des compagnies bourgeoifes, qui marchèrent vers le Tréport. Cette expédition avoit pour motif de faire rendre par les habitants de ce petic port, la cargaifon d'un navire chargé de poudres, queceux de Dieppe faifoient venir d'Angleterre : le gros temps l'avoit obligé de relâcher au Tréport, & ces citoyens avoient été informés qu'on l'avoit déchargé malgré l'équi page. Arrivées devant ce bourg, ces compagnies demandèrent à fes habitants, raifon de leur injufte procédé. Ceux-ci, pour éviter un mauvais fort, leur déclarèrent que c'étoient les bourgeois de la Ville d'Eu qui avoient enlevé les poudres dans leur ville. Cette troupe, pour leur apprendre qu'ils n'auroient pas dû permettre cet enlèvement, pillèrent leurs Eglifes, ainfi que leurs maisons, après quoi ils tournèrent leurs pas vers la Ville d'Eu.-Les bourgeois de cette ville effrayés, vinrent leur demander grace, & s'obli |