Imágenes de páginas
PDF
EPUB

de

it

[ocr errors]

les

fe contente de demander à Dieu
pour
Edéles: Oramus ut nihil mali faciatis: & 2 Cor. 13.74
parce que Jefus - Chrift annonce la voie
étroite par forme d'exhortation conten-
dite, efforcez-vous d'entrer par la porte
étroite, ce ne fera donc plus une obliga-
tion, mais un fimple confeil, de le faire
violence & d'éviter la voie large.

Mettons bas tout efprit de contention ;^
& recevons les leçons que nous donnent
les Livres Saints, comme des ordonnan-
ces de la part de Dieu, & des devoirs de la
nôtre n'exceptons que le cas unique où
ces enfeignemens feroient modifiés & re-
ftreints formellement à la condition de
fimples confeils: reconnoiffons fur-tour
une obligation bien caractérisée & un de-
voir bien marqué, dans les chofes qui
font auffi fortement recommandées & auffi
fouvent répétées dans toute l'Ecriture, que
le point que nous traitons ici. Il me feroit
facile de joindre à l'autorité des Livres
Saints, celle de la. Tradition, & de raf-
fembler une multitude de paffages des
Saints Peres qui confirment cette Doctrine.
Mais je me difpenferai volontiers de ce
travail, en rappellant fimplement au Le-
cteur chrétien, cette maxime célébre de
S. Bernard qui eft devenue toute popu
laire; »
Que de ne point avancer dans le
» chemin de la vertu, c'eft reculer ; » &
cette autre de S. Gregoire de Nazianze,

Que de ne point faire de progrès dans la
≫ vertu, mais de refter dans le même
» état, cela feul eft imputé à vice: Non
in virtute proficere, fed eodem fatu harere, 109.
in vitia ponimus..

Orat.

Extrait de

deux excel- notre fiécle,

Jens Auteurs fur cette matiere.

IV.

Ecoutons cependant deux Auteurs de également eftimés pour les lumieres qu'ils ont puifées dans l'étude des Peres & la fidélité qu'ils ont eue à pour , nous préfenter la Doctrine pure de la Tra dition.

Sur l'Epitre Le premier eft M. Nicole. Voici comdufecond Di-. dement il s'explique.» La Perfection confifte manche » dans la charité. Or la charité eft telle-

Carême.

[ocr errors]
[ocr errors]

2.6.

Litt. c.

ככ

ככ

[ocr errors]

» ment un précepte, qu'elle n'eft jamais » matiere de confeil, felon S. Thomas.... >> Le fens de ce principe n'eft. t-pas, que >> nous foyons coupables dans cette vie, lorfque nous n'aimons pas Dieu avec la » perfection dont il fera aimé par les 1. de Spirit. Bienheureux : parce que, felon S. Auguftin, Dieu ne nous impute pas comme » une faute de ce que notre amour ne » peut pas en cette vie être fi grand, qu'il » réponde à cette connoiffance pleine & » parfaite que nous aurons de Dieu dans » le Ciel, mais il fignifie feulement que » nous fommes obligés de ne nous point » borner à un certain dégré d'amour de » Dieu; de tendre & de travailler toujours » à l'aimer plus parfaitement ; & enfin de: >> faire toujours effort pour nous avancer ›› dans les vertus, qui ne font que de diffé>> rentes formes de l'amour de Dieu. Sent. Ang » Qu'aucun des Fidéles, dit S. Auguftin, apud Profp. quelque avancement qu'il ait fait dans la piété, ne dife: C'eft affez; car s'il le ›› dit, il s'arrête & demeure en chemin avant la fin de fa courfe. »

Sent. 234.

כ,

כל

כל

Le même M. Nicole avoit apporté aupas

ravant une autre raifon de cette obligation, prife d'un intérêt effentiel de l'homme dans T'affaire du falut. » On demande, dit-il, > fi l'avancement & le progrès dans la vie >> chrétienne eft. de précepte ou de con» feil. Comme il eft de précepte de ne pas » tenter Dieu, comme il eft de précepte » de fe préparer à résister aux tentations, »il eft auffi de précepte de travailler à » s'avancer, & d'avoir une volonté fincere » de croître en lumiere & en charité. Dieu. » est le maître de fes graces. Il faut fe >> contenter de la part qu'il lui plaît de » nous en faire... Mais cela n'empêche >> pas que comme c'eft l'impureté de notre >> cœur, notre lâcheté & notre tiédeur, » qui arrêtent le cours des graces de Dieu, > on ne foit obligé de hair en foi ces dé

[ocr errors]

fauts & de faire effort pour les furmon»ter. Perfonne n'eft difpenfé de cette » fainte violence par laquelle on ravit le Royaume de Dieu: & quiconque vou» droit renoncer à ces efforts, fe priveroit >> par-là non d'accroiffement de grace, mais du Royaume même de Dieu, qui » eft la récompenfe de ces efforts.

›› La cupidité qui ne meurt jamais en > cette vie, étant d'elle-même fans bornes >> & tendant toujours à s'accroître, il ne faut que ceffer de travailler & de la réprimer, pour trouver enfuite qu'elle >> aura fait de confidérables progrès. C'est ›› une pente qui nous fait toujours gliffer

[ocr errors]

en bas, à moins que nous ne faffions un >> effort continuel pour nous élever en haut. C'est un torrent qui nous entraîne, à moins que nous ne nous roidiffions con-

ท. 40

1. So

$94.

tre fon cours. C'est un poids malheureur » qui est toujours en action. C'est une racine amere qui pouffe toujours des rẻjettons qui défigureroient en peu de »tems notre ame, fi nous n'avions un foin > continuel de retrancher fès mauvaifes » productions. Voilà notre œuvre dit

כב

[ocr errors]

faint Auguftin, notre devoir & notre » milice. Demander donc fi on eft obligé » de tâcher à s'avancer, c'eft demander fr » l'on eft obligé de fatisfaire à son devoir; & de faire fon œuvre en ce monde : > c'est demander fi l'on eft obligé de ne » fe pas laiffer entraîner dans l'Enfer : » c'est demander s'il eft permis de reculer » & de retourner en arrière. Car ne poine » travailler à nous avancer, c'eft reculer. c'eft fe laiffer entraîner dans le préci pice; c'eft fuivre le courant qui nous » porte dans l'abîme; & en un mot, c'eft » tendre à la mort éternelle où la cupidité >> nous conduit, »

יח

[ocr errors]

t

Le célébre Auteur de l'Explication du myftere de la Paffion de Notre Seigneur Jefus-Chrift, propofe auffi fortement l'o bligation où font tous les Chrétiens d'af Tom. 4. P. pirer à la perfection. « Rien n'eft plus ordinaire parmi les Chrétiens, dit il que de diftinguer les parfaits qui s'at>>tachent avec fidélité & avec ferveur à l'Evangile ; & ceux qui ne fe croient pas appellés à une vertu fi exacte, & qui fe » permettent beaucoup de chofes qu'ils » regardent comme oppofées au devoir& » à l'état des premiers. On juge bien dans le monde des obligations d'un Reli gieux, d'une Vierge chrétienne, d'un

[ocr errors]

כל

Eccléfiaftique, d'un Evêque. On est scandalife & avec raifon, quand leur vie ne répond pas à la fainteté de leur état ́; & comme on eft perfuadé qué leur vertu » doit être parfaite, on eft bleffé de rout » ce qui ne répond pas à cette idée.

[ocr errors]

» Mais il eft rare que les perfonnes qui font dans le fiécle, foient bien convaincues que la perfection chrétienne eft de >> tous les états: qu'il n'y en a aucun où » on ne puiffe l'efpérer; & qu'il n'y en a » aucun où on ne foit obligé d'y tendre. » La Grace de Jefus-Chrift n'eft pas reftreinte pour ceux qui paroiffent avoir » choifi un état moins fublime. Les vertus > effentielles font communes à tous les » genres de vie. Le précepte de l'amour » de Dieu n'a pas plus de bornes pour-un » Pere de famille pour un Magistrat » pour un homme de Guerre, pour un » Artifan, que pour un Solitaire confacré à la plus éminente piété. Ce précepte » exige de tous tout le cour, toutes les >> penfées, toute l'ame, toutes fes puif» fances...

22

» On fait trois ordres dans le Chriftia- Ibid. p. 396»nifme le premier des Rarfaits ou de

:

ceux qui doivent l'être.: le troifiéme de » ceux qui font affez injuftes pour ne pas ဘ obferver les préceptes communs ; & un fecond qui tient le milieu entre ces deux » extrémités, & qui comprend, ceux qui » ne défirent point d'être parfaits, & qui fe

» contentent d'une vertu commune. Mais 30 Jefus Chrift (le vrai fep de vigne) ne » reconnoît que deux fortes de branches:: celles qui font fécondes & celles qui font

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »