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feur pour tou

d'en avoir plufieurs.

fur le point de la Communion enforte que ni Supérieurs, ni égaux, ne paroiffent faire attention aux perfonnes qui demeurent quelque tems éloignées des Sacremens; & que le refpect humain ne détermine point un pécheur actuellement dans l'habitude du crime, ou non encore fuffifamment éprouvé pour la converfion, à s'approcher en mauvais état des chofes faintes.

:

II.

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Queftion Ici fe préfente une queftion à décider, fçavoir quel eft le plus fçavoir, lequel eft plus convenable, ou de covenable de fe contenter d'un feul Confeffeur pour n'avoir qu'un toute la Maison, & d'obliger tout le monde feul Confef- de s'y adreffer; ou d'en avoir plufieurs te une Com- entre lefquels il fera libre à chacun de munauté, ou choifir. On fçait tout ce qu'il y a à dire pour & contre; je ne m'y arrête point. Pour parer aux inconvéniens des deux partis, il n'y a qu'à prendre un milieu : ne permettre qu'un feul Confefleur, c'est trop peu donner à chaque particulier la liberté d'avoir qui il lui plaît, c'eft trop. Le temperament fage fera 1°. D'obferver exactement la difponition du Concile de Trente, qui ordonne de donner aux Religieufes des Confefleurs extraordinaires quatre fois l'an, afin de procurer à des ames foibles qui manqueroient d'ouverture pour le Confefleur ordinaire, une liberté raifonnable de confcience & de fournir à toutes les perfonnes de la Maifon le confeil & la lumiere dont elles peuvent avoir befoin.

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La raison & le bon fens dictent, qu'i

pas refufer à ces Confefleurs aires la permiffion de revenir Fois, s'il cft néceflaire, comme e rencontreroit des perfonnes demanderoit quelque délai & preuve de pénitence avant l'abAutrement ce ne feroit faire le demi, & rendre presque entictiles pour des pénitens d'une pece, les fecours qu'on auroit procurer. Auffi fainte Therefe ne point à aucun tems limi port à l'ufage des Confefleurs ires. Je vais rapporter tout au 'elle en dit, afin qu'on comeux quel étoit fon efprit fur matiere.

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a faufle créance qu'il y va de la du Monaftere de n'avoir onfefleur , l'efprit infernal fe e moyen pour mettre les paudans une gêne d'efprit. Car fi andent d'aller à un autre Conon croit que c'est renver fer ifcipline de la Maifon : & quand les defirent, feroit u faint ncontre qu'il ne foit pas du dre, on s'imagine ne pouvoir ner fans faire affront à tout » (Elle avoit dit plus haut : tient tant de rigueur, que de er d'aller à un autre, elles ne e faire pour calmer le trouble rit. Elle pourfuit : « Louez nt Dieu, mes filles, de la livous avez d'en ufer d'une c. Car quoiqu'elle ne se doive

Chemin de la perfection,

C. 5. n. Le

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→ pas étendre à avoir beaucoup de Cons
» fefleurs, vous pouvez néanmoins outre
»› les ordinaires en avoir quelques-uns qui
» vous éclairciflent de vos doutes. Je de-
» mande au nom de notre Seigneur à celle
» qui fera Supérieure, de tâcher toujours
» d'obtenir de l'Evêque ou du Provincial
» pour elle & fes Religieufes cette fainte
>> liberté, de communiquer de fon inté-
» rieur avec des personnes doctes, princi-
» palement fi leurs Confefleurs ne le font
» pas, quelque gens de bien qu'ils puissent
»être. „ Cette fainte fille qui avoit un don
tout particulier de gouvernement pour la
conduite des ames, répéte plufieurs fois
ce même avis dans la fuite de ce Chapitre,
& elle le finit en difant, qu'elle ne s'étoit
décidée de cette maniere; que fur la réfo
lution de perfonnes fçavantes, fpirituelles &
de grande experience, que l'Evêque avoit fait
aflembler à ce sujet, & qui avoient beau-
coup prié avant que
de former leur dé-
cifion.

,

Sainte Therefe penfoit donc que le bien fpirituel des Monafteres demande qu'il y ait toujours une liberté raisonnable au fujet de la confeffion. Elle veut qu'on permette à celles qui croient en avoir besoin, de s'adrefler à quelque Confeffeur extraordinaire, foit pour leur épargner une gêne de confcience très-funefte, foit pour éclaircir leurs doutes, au défaut des Confefleurs ordinaires qui n'ont pas quelquefois affez de lumiere. Ceci lui paroifloit même fi important, qu'elle confeille aux Religieuses, Ch. 5.". 4. Si on fait difficulté de leur permettre d'aller de tems en tems à un cutre dans le befoin,

do

de communiquer hors de la confeffion avec des perfonnes en qui l'esprit de Dieu fe trouve joint avec la doctrine.

Il y a plus. Elle fuppofe auffi, & c'est le fecond devoir des Supérieurs quant à ce point, qu'on ne fe fera pas une loi abfolue de n'avoir qu'un feul & unique Confeffeur ordinaire pour toute la Maifon. C'est ce qui paroît par la permiffion qu'elle fouhaite qu'on donne en certains cas de changer de Confeffeur, fi pour de bonnes raisons on ne fe trouve pas bien de celui qu'on a; & ce qui eft encore plus clairement marqué par les paroles du texte que j'ai rapportées plus haut: Quoique cette liberté, dit-elle ne doive pas s'étendre à avoir beaucoup de Confeffeurs, vous pouvez néanmoins outre les ordinaires en avoir quelques-uns qui vous éclairciffent de vos doutes.

Rien en effet n'eft plus fage, plus fenfé, plus raisonnable que ce temperament, qui Ïaiffe d'un côté à choifir entre plufieurs Directeurs, & qui de l'autre refferre ce choix dans un petit nombre. Tel a toujours été l'efprit de l'Eglife: on en trouve des vestiges bien marqués dans des fiécles plus reculés. Voici ce que portent les Statuts de l'illuftre Eglife de Cantorberi en

93

1279.

17.

Ch. 4. .

Tom. II.

« Nous ordonnons ce qui fuit pour les Confeffions. Les Confeffeurs feront le conc. part. 1. Supérieur Prêtre qui fera en place, aufli- p. 1970. bien que le premier des Chapelains, fi

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c'eft un homme hors de tout foupçon : on y joindra deux des Freres. Prêcheurs & deux des Freres Mineurs, ou même plus, fi la néceffité le demande : hors > ceux-là, nous donnons l'exclufion à tous II. Partie,

دو

K

>> autres.

"On trouve encore un monu

ment de cette fage difpofition dans un Conc Parif. Concile de Paris tenu foixante-dix ans au8212. part. 3. 6. 7. paravant, l'an 1212, lequel condamne Î'indifcrétion des Chapelains qui fouffroient avec peine que les Religieufes fe confessasfent a d'autres qu'à eux.

Le travail des mains.

gieuses.

A refte, ni fainte Therefe, ni ces Conciles ne prétendent pas autorifer les caprices & les fantaifies de ces efprits inquiets qui fe trouvent dans les Couvents, qui fe plaifent à changer fans raifon & par pure légéreté d'efprit, ou qui ont la vanité de vouloir un Directeur distingué du commun qui ne foit que pour eux, C'eft pourquoi fainte Therese recommande à fes filles de tâcher même fur cet article, de ne rien faire qui contrevienne à l'obéiffance, autant que cela fera poffible: & elle fuppofe toujours une vraie néceffité pour la confcience, lorsqu'elle établit cette loi de liberté.

III.

Paffons à une autre matiere. Le travail des mains tient fa place parmi les obferSes avantages vances du Cloître dans les Maifons bien pour l'avan- reglées; & il faut bien fe garder d'y toucement fpiri tuel des Reli- cher. Tout confpire à faire eftimer & refpecter cette pratique. C'eft la condition commune de tous les enfans d'Adam condamnés à manger leur pain à la fucur de leur vifage. Les grands éloges que le Saint-Esprit donne à la femme forte, roulent fur fa vie laborieufe & fur les avantages qui èn reviennent à fa maifon. L'Apôtre Si Paul condamne féverement les gens oififs qui paffent leur vie fans travailler,

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