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Les Cardinaux entrerent au conclave à faint AN.1404. Pierre le dimanche au foir douziéme Octobre Rain. n. 10. 1404. Ils étoient neuf, favoir le cardinal de FloGobel...88. rence Ange Acciaioli, prêtre du titre de faint

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Laurent le cardinal de Monopoli François Carbon, du titre de fainte Suzanne : le cardinal de Naples Henri de Minutoli, du titre de fainte Anaftafie le cardinal d'Aquilée Antoine Caïetan, du titre de fainte Cecile le cardinal de Boulogne Cofmat Meliorati, du titre de fainte Croix : le cardinal de Lodi Ange de Sommerive, du titre de fainte Pudentiene: le cardinal d'Ifernia Chriftofle Maroni, du titre de faint Cyriaque: Rainald de Brancace cardinal diacre du titre de faint Vite Landulfe de Maramari, du titre de faint Nicolas. Voilà les neuf cardinaux qui entrerent au conclave. Il y en avoit deux abfens de la même obedience, Baltafar Coffa, occupé en fa legation de Boulogne & Valentin cardinal de Cinqéglifes en Hongrie.

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Quand les neuf Cardinaux furent dans le conclave ils firent un compromis folemnel en prefence de notaires & de témoins portant que chacun d'eux & particulierement celui qui feroit élu Pape procureroit de tout fon pouvoir l'union de PEglife, quand même il faudroit renoncer au pontificat; & que les Cardinaux abfens & ceux qui feroient créés de nouveau, feroient le même ferment. Enfuite ils procederent à l'élection, & le vendredi dix-feptiéme d'Octobre ils élurent Cofmat de Meliorati qui prit le nom d'Innocent VII.

t

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XLV. Il étoit né à Sulmone aujourd'hui ville épifCommen- copale dans l'Abruzze de parens mediocres il cement devint docteur fameux en droit-canon & fort d'Innocent

VII. experimenté dans les affaires de la cour de Ro-
Th. Num. me, bien inftruit des bonnes lettres, & de moeurs
II. 6.39.
pures. Du tems du Pape Urbain VI. il fut colle-

&teur

Eteur des revenus de la chambre apostolique en Angleterre enfuite Evêque de Boulogne, puis AN.1404. tréforier du Pape Urbain, & enfin Boniface IX. le fit cardinal au commencement de fon pontificat. Cofmat étoit doux, bon & compatisfant & n'avoit point de fierté. Il étoit avancé en âge. quand il fut élu Pape.

Dix jours après, c'eft-à-dire le vingt-feptiéme d'Octobre 1404. il fit un traité avec les Romains, qui porte en substance: Le Pape Innocent confi- Rain, n, 16, derant les mouvemens arrivés en cette ville après la mort du Pape Boniface IX. & les demandes faites par quelques-uns du peuple tant au college des Cardinaux qu'à lui-même depuis fon élection; & voulant y procurer la tranquilité : il a eu égard à l'interceffion du roi Ladiflas ici prefent; & a accordé ce qui fuit.

Il y aura un fenateur à Rome élu par le Pape n. 17. qui aura toute jurifdiction fuivant les ordonnan ces de la ville, excepté les affaires d'état & les crimes de lefe-majefté. Il y aura fept officiers nommés gouverneurs de la chambre de Rome : qui maintenant feront élus en presence du Pape & lui prêteront ferment, & dans la fuite en prefence du fenateur: leur charge ne durera que deux mois, & confiftera à recevoir & emploïer les revenus de la ville, mais fans aucune jurifdiction. Le Pape, les Cardinaux, fon camerier & fon maître d'hôtel feront exemts de toute gabelle, peage & autres charges. Le peuple ni fes officiers ne pourront faire entrer dans Rome aucune troupe de gens armés ni aucuns envoïés ou adherans de l'antipape. Ce traité semble difficile à accorder avec la fouveraineté du Pape.

Le dimanche fecond jour de Novembre le Th. Niem. Pape Innocent VII. fe fit couronner folemnelle- 1. c. 36. ment à la porte de l'Eglife de faint Pierre au haut

des

XLVI.

fchifme.

P. 166.

P. 2517.

Art. 1

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des degrés. Le onzième du même mois il fit un AN.1404. decret en faveur du roi Ladiflas, par lequel il lui promit de ne point conclure l'affaire de l'union Rain. n.14. de l'Eglife fans avoir pourvu à la fûreté de ce Prince en forte que du confentement des deux partis, c'eft-à-dire des deux obédiences, il demeura en paifible poffeffion de fon roïaume de Sicile. Ladiflas prenoit cette précaution, craignant que fi la réunion de l'Eglife fe faifoit, les François ne devinffent affés puiffans en Italie pour rétablir à Naples le roi Louis d'Anjou. A Paris on tint un concile où le vingt-uniéme Etat des d'Octobre 1404. on arrêta huit articles pour la exemts confervation des privileges des exemts pendant pendant le le fchifme: en voici la fubftance. Les moines de Spicil. to. 6. Clugni & de Cîteaux & tous les autres exemts tant reguliers que feculiers procederont à l'ordito. XI. cont. naire dans leur gouvernement, comme ils faifoient avant la neutralité mais les exemts qui n'ont point de fuperieur au-deffous du Pape feront confirmés par l'Evêque diocefain. On choifit dès-à-prefent quatre juges refidens à Paris avec pouvoir de deleguer & de commettre, favoir les abbés de faint Germain-des-Prés & de fainte Genevieve, & les doïens de la Cathedrale & de faint Germain -l'Auxerrois ; qui termineront toutes les caufes des exemts, tant en demandant qu'en défendant, même celles qui 3. étoient pendantes en cour de Rome. Mais ils feront tenus de commettre la caufe dans la province où elle a pris fon origine, fi une des parties le defire. Les Mandians procederont par degrés devant leurs juges comme les autres religieux; & de leur chapitre provincial on aura recours aux juges qui viennent d'être nommés. Les exemts aïant jurifdiction épifcopale pourront abfoudre & difpenfer leurs fujets dans les cas où les Evêques le peuvent. Dans les mona

2.

4.

7.

2

fteres

fteres exemts les abbés élus recevront pendant la neutralité la confirmation & la benediction des AN.1404. Evêques diocefains.

Pape Inno

cent.

Rain. n. 12.

Le Pape Innocent écrivit fuivant la coûtu- XLVII. me une lettre circulaire à tous les Archevêques Lettres du de fon obedience, leurs fuffragans & le clergé de leurs provinces, pour leur donner part de fa promotion: où après en avoir rapporté les circonftances, il exhorte à venir à Rome ou y envoïer des perfonnes capables dans la Touffaints Gobel, prochaine, c'eft-à-dire le premier de Novembre 88. 1405. pour tenir un concile general & travailler efficacement à l'extinction du fchifme. La lettre eft du vingt-feptiéme de Decembre 1404. & il écrivit à même fin aux rois & aux princes de fon obédience.

Il manda ce deffein de concile à l'univerfité de

P. 171.

Paris dans une lettre qu'il lui écrivit l'année fui- Spicil. 20. 6. vante 1405. le dix-feptiéme de Fevrier. C'eft une réponse à deux lettres du mois de Novembre precedent qu'il avoit reçûës de leur part; & il y parle ainfi des ambaffadeurs envoïés à Boniface fon predeceffeur par le Pape Benoît. Ils lui offrirent principalement pour finir le fchifme la voie d'une entre-vûë en un certain lieu, à l'exclufion de toute autre voie. Nôtre predeceffeur preffé de maladie dont il eft mort, leur declara que cette voie étoit impraticable pour lui & les preffa de defcendre à quelques autres moïens particuliers d'union, mais ils s'en tinrent toûjours à cette voie de conference.

contre le

clergé en

Après la mort de Boniface les cardinaux du XLVIII. nombre defquels nous étions, avant que d'en- Entreprife trer au conclave, les firent appeller, mais ils n'offrirent rien de nouveau. Nôtre intention étoit, Angleters'ils avoient eu une procuration fuffifante pour refigner le pontificat, de ne point proceder à l'élection d'un nouveau Pape; mais d'attendre

qu'on

re.

Valfing. P.

271.

qu'on eût pourvu à l'extinction du fchifme. Et AN.1404. comme les envoiés declarerent qu'ils n'avoient point de procuration de leur maître pour cet effet: nous les priames inftamment d'envoier quelquesuns d'entre-eux pour apporter un tel pouvoir, à quoi ils répondirent, qu'ils ne croïoient pas que leur maître convînt de la voie de ceffion. C'est ainfi que le Pape Innocent raconte ce qui s'étoit paffé à Rome.

En Angleterre le roi Henri tint un parlement vers la fête de fainte Foi, qui eft le fixiéme d'Octobre en 1404. Dans les lettres de convocation il recommanda aux vicomtes de n'y point envoïer des gentils-hommes inftruits des droits du roïaume, parce qu'il ne s'agiffoit que de tirer de l'argent, auffi appella-t-on cette affemblée le parlement des ignorans. Le roi aïant expofé le befoin qu'il avoit de fecours pour foûtenir les guerres dont il étoit menacé, ces gentilshommes ne lui propoferent d'autre expédient que de confifquer tous les biens ecclefiaftiques de fon roïaume. Car, difoient-ils, nous avons fouvent emploïé nos biens pour le fervice du roi, & expofe nos perfonnes aux fatigues & aux perils de la guerre, tandis que les clercs demeurent chez eux dans l'oifiveté, fans donner du secours au roi. Il s'éleva là-deffus une grande difpute entre le clergé & la nobleffe, & Thomas d'Arondel Archevêque de Cantorberi parla ainfi : Le clergé a toûjours autant contribué pour le fervice du roi que les laïques, il donne fréquemment des décimes & des quinziémes; & à la guerre les vaffaux du clergé ne font pas moins nombreux à la fuite du roi, que ceux des laïques. De plus, nous difons jour & nuit des meffes & des prieres pour la profperité du roi & de tous ceux qui le fervent. Celui qui parloit pour la nobleffe, témoigna à fa mine & au ton de fa

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