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accouchée d'un fils au mois de Juillet H. C. précedent, comme il paroît par la AGRIPPA 76e. Lettre du 3e. Livre, où l'on apprend que le Cardinal de Lorraine fut parrain de l'enfant. D'ailleurs Agrippa n'étoit point à Strasbourg, mais à Lyon, au temps que cette Lettre fut écrite de Strasbourg; c'est-àdire le 31. Decembre 1525.

J'ajoûterai que l'efprit de curiofité, qui animoit Agrippa, le porta à cher-cher la Pierre Philofophale. Il y travailla de fort bonne heure, & avec beaucoup de confiance, fans cependant rien trouver. On voit par la Lettre 4e. du 1. Livre, que dès l'an 1508. on l'avoit vanté à quelques Princes comme un excellent fujet pour le grand œuvre ; ce qui avoit mis quelquefois en rifque fa liberté. Mais malgré la réputation qu'il avoit en cette matiere, il n'avoit encore fait aucune découverte en 1526. Il eft vrai qu'il témoigne dans une Lettre du 21. Octobre de cette année, qu'il travailloit à une opération dont il efperoit voir bien-tôt les fruits, & il s'en felicite par avance: mais toutes fes efperances n'aboutirent à rien, &

Tome XVII.

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H. C. l'état de pauvreté dans lequel il fut AGRIPPA toute la vie,fait voir qu'il n'en fçayoit pas plus qu'un autre en ce genre. Catalogue de fes Ouvrages.

1. De incertitudine & Vanitate Scientiarum atque Artium Declamatio. Antuerpia 1530. in-8°. It. Coloniæ 1531. in-8°. It. Parif. 1531. in-8°. Cet Ouvrage qui a été imprimé plufieurs autres fois depuis, eft une Déclamation femblable à celle des anciens Rheteurs, dans laquelle Agrippa entreprend de prouver ce paradoxe, qu'il n'y a rien de plus pernicieux & de plus dangereux pour la vie des hommes & pour le falut de leur ame, que les Sciences & les Arts. Pour le moncrer, il parcourt toutes ces Sciences & ces Arts; rapporte ce que chacun a de faux, d'incertain & de dangereux, & découvre le mauvais ufage qu'on en fait, ou qu'on en peut On peut dire que fon Livre eft un prodige d'érudition. Dès qu'il eut paru, les Docteurs de Louvain y trouverent bien des chofes qu'ils crarent dignes de cenfure, & firent un Recueil des propofitions qu'ils y defaprouvoient, qu'ils défererent à l'Em

faire.

pereur.CePrince le donna à examiner

H. C.

à fon Confeil privé, qui renvoya la AGRIPPA connoiffance de cette affaire au Grand Confeil de Malines. Agrippa affüre dans fes défenfes, que quoique ces propofitions fuffent entre les mains de tout le monde, il y avoit déja un an que cette affaire étoit pendante an Confeil de Malines, avant qu'il en eût entendu parler. Dès qu'il l'eut appris, il demanda qu'on lui donnât copie des propofitions qu'on reprenoit dans fon Ouvrage, afin qu'il pût apprendre ce qu'il devoit expliquer, corriger, ou rétracter; déclarant qu'il étoit prêt de le faire avec toute l'humilité & la foumiffion poffible. On lui en donna effectivement une copie le 15. Novembre 1531. mais on lui fit dire en même temps que l'Empereur vouloit abfolument qu'il les rétractât.

Agrippa perfuadé qu'on avoit mal pris, ou mal rapporté fes fentimens,' ne crut pas devoir obéir à cet ordre, qui lui avoit été donné fans qu'il eût été entendu ; & il prit le parti de faire une plainte contre la maniere dont on en ufoit envers lui, & de compofer

H. C.une Réponfe à la cenfure des DocAGRIPPA teurs de Louvain. Ces deux Pieces fe trouvent dans le Recueil de fes Oeuvres. La Déclamation d'Agrippa a été traduire en François par Louis Turquet, Lyonnois, fous ce titre : Déclamation fur l'incertitude, vanité & abus des fciences, traduite en François du Latin de Corn. Agrippa, par L. T. Oeuvre, qui apporte merveilleux contentement à ceux qui fréquentent les Cours des grands Seigneurs, & qui veulent apprendre à difcourir d'une infinité de chofes contre la commune opinion. Jean Durand, 1582. in-8°. On en a une autre traduction plus récente, faite par Gueudeville, comme on le verra plus bas.

2. De Occulta Philofophia Liber. Agrippa fit cet Ouvrage dans fa premiere jeuneffe, & le montra à l'Abbé Tritheme, dont il avoit appris bien des chofes. Tritheme en fut charmé comme il paroît par la Lettre qu'il lui écrivit le 8. Avril 1510. mais il lui confeilla de ne le communiquer qu'à des perfonnes affidées. On ne fçait fi l'Auteur le communiqua à trop de gens, ou fi les premiers qui en eurent

une copie manquerent de difcrétion;

H. C.

ce qu'il y a de fûr, c'eft qu'il en cou- AGRIPPA rut par toute l'Europe diverfes copies manufcrites, défectueufes pour la plûpart, comme c'est l'ordinaire. Agrippa ayant appris qu'on fongeoit à imprimer fon Ouvrage fur ces copies, fe détermina à le publier lui-même avec les additions & les changemens qu'il y avoit faits, depuis qu'il l'avoit montré à l'Abbé Tritheme. Il le fit approuver par des Docteurs en Theologie, & par des perfonnes que le Confeit de l'Empereur commit pour cela. Sur ces approbations il obtint un Privilege de ce Prince, fit imprimer fon Livre à Anvers, & le dédia à l'Electeur de Cologne. Son Epître dédicatoire eft datée de Malines au mois de Janvier 1531. & c'eft la 13e. du 6e. Livre de fes Lettres. Ce livre parut en 1531. in-8°. & fut réimprimé d'abord à Paris. Ces deux éditions fe vendirent fans nul obftacle & l'Auteur fit travailler à une troifiéme à Cologne. Le P. Conrad d'Ulme, Inquifiteur de la Foy, l'ayant fçu, en fit arrêter l'impreffion; mais la vigoureufe Requête d'Agrippa

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