arrivée en 1681. l'empêcha d'achever D. GODEcette Edition, qu'il avoit commen- FROY. cée; fon fils aîné, nommé comme lui, en prit le foin à fa place : elle eft plus belle que celle que fon pere avoit publiée en 1617.

Il avoit deffein de donner une fuite d'Hiftoriens François contemporains, en la Langue qu'ils ont écrit, à commencer en 1285. au regne de Philippe le Bel, où André du Chefne a-fini fon Recueil; il devoit y joindre des Notes & des Preuves dans le même ordre qu'il a obférvé pour les quatre regnes qu'il a publiez, & qui font une fuite de fix-vingts ans, & il avoit dequoi remplir ce deffein; mais d'autres occupations l'en ont empêché.

V. le P. le Long, Bibliot. Hiftorique de la France.

JEAN SAVARO N.

J. SAVA- TEAN Savaren naquit à Clermont en Auvergne, d'une des plus ho

RON.

norables familles de cette Ville.
Après avoir fait fes études de Droit,
il fut pourvû d'une Charge de Con-
feiller au Préfidial de Riom; mais

il ne la garda que peu de temps, & la
quitta pour prendre celle de Confeil-
fer à la Cour des Aydes, établie alors
à Montferrand. Il fe trouvoit par ce
changement plus près de fa Ville
natale, Montferrand n'en étant qu'à
un quart de lieue, & il fe procuroit
plus de temps pour s'appliquer aux
recherches curieufes de l'antiquité,
pour lefquelles il avoit beaucoup
d'attrait; & ce furent là les raifons
qui l'y déterminerent.

La Charge de Préfident & de Lieutenant general en la Senechauffée & Siége Préfidial de Clermont, étant enfuite venue à vaquer par la mort d'Axtoine Dalmas, fesamis l'engagerent à l'acheter. Comme il étoit déja connu & qu'il étoit en relation avec plu

fieurs fçavans Magiftrats; Meffieurs J. SAVAde Harlay, Servin, Avocat General, RON, & de Seaux, Confeiller d'Etat, le recommanderent fi fortement à M. de Sully, Surintendant des Finances qu'il eut en pur don, la moitié du prix auquel cette Charge avoit été fixée au Confeil.

Son attachement à l'étude n'eut rien à fouffrir de la fituation où il fe trouva alors; car il fe fit une regle de ne s'appliquer qu'aux affaires de quelque confequence, laiffant les autres à juger aux Confeillers du Siége à la tête duquel il étoit.

Ayant été député du Tiers-Etat de la Province d'Auvergne, aux Etats Generaux qui fe tinrent à Paris en 1614. il y fit paroître beaucoup de fermeté & de jugement. Il fut un de ceux que la Chambre du Tiers-Etat choifit pour examiner les cahiers de la Nobleffe, & pour parler à leur Chambre de la part de celle du TiersEtat; & il s'acquita de ce dernier emploi avec tant de liberté, qu'il fe fit des affaires avec la Nobleffe, qui le menaça de s'en yanger. Mais la Chambre du Tiers-Etat ayant pris fon parti,

RON.

J. SAVA- en fit des plaintes au Roy, qui aprouva fa conduite, & lui donna des Gardes pour le mettre à couvert de toute infulte.

Il fut auffi employé plufieurs fois par le Tiers-Etat pour répondre fur le champ, & fans être préparé, aux propofitions du Clergé & de la Nobleffe; ce qu'il fit toûjours avec éloquence & avec force.

On le vit enfuite plaider au Parlement de Paris pour les Droits honorifiques des Magiftrats de fon Présidial, à qui le Chapitre de la Cathedrale de Clermont refufoit d'accorder la féance qu'ils avoient coûtume de prendre dans le Choeur de leur Eglife, réfervant cet honneur à lui feul, Chef de la Compagnie. Il y parla avec tant de force, & y dit des chofes si curieufes & fi recherchées, que dix heures étant venues à fonner au milieu de fon plaidoyer, le Premier Préfident de Verdun fe leva, & demanda à la Compagnie, fi elle n'étoit pas d'avis qu'il achevât, ce qui lui fut permis honneur qui n'avoit jamais été accordé qu'aux Gens du Roy.

Le Baron de Canilhac, Senéchal de J.SAVAClermont, étant mort en 1622. Sava- RON. ron voulut faire fon Eloge à la prife de poffeffion de M. de Beaufort Canilhac fon frere, que le Roy avoit commis pour exercer cette Charge jufqu'à la majorité du fils du défunt, quoiqu'il fût alors incommodé; & il s'y échauffa fi fort qu'il fut obligé de fe mettre au lit en fortant de là, & qu'il en mourut huit jours après cette année 1622.

"

» Savaron avoit beaucoup de lee» ture, d'érudition, & de jugement. » Il écrit purement en Latin, & par» le d'une maniere éloquente en François; mais d'un ftile qui paroît à prefent fort barbare. C'est le jugement que M. du Pin fait de cet Auteur. Scaliger (a) remarque qu'il étoit fort habile dans l'intelligence des Auteurs de la baffe Latinité. Catalogue de fes Ouvrages.

دو

1. Sidonii Apollinaris Opera cum Notis. Parif. 1608, in-8°. It. 2a. Editio multis partibus auctior & emendatior. Parif. 1609. in-4°. Le Commentaire de Savaron eft rempli d'une varieté (a) Scaliger. Secunda.