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lifons point que les anciens Religieux ayent fait des ouvrages de pure curiofité ou de vanité, & les Regles nous apprennent le contraire: il feroit fans doute mieux de ne rien faire, que de travailler de la forte, comme il eft plus avantageux de garder le filence, que de proferer des paroles inutiles & oifeufes. Que l'on ne faffe point d'ouvrage curieux ; que l'ouvrage foit filer ou autres chofes, & que chacun essaye de travailler, afin que les autres foyent nourris dit fainte Therefe. Et on peut auffi trèsraisonnablement appeller ce travail, un travail oifeux, pour ne rien dire de pis dont on rendra compte au Jugement de Dieu: car quoiqu'il foit commandé d'em ployer le temps, il eft neanmoins défen du de le mal employer.

Pfalm. 127. Labores manuum tuarum quia manduca bis, beatus es, & benè tibi erit.

Epift. S. Macarii in cap. regula. Monachus fapiens fuis manibus operatur, & victum fibi quotidianum acquirit... fi autem ab alio acceperit victum, quid prodeff quod orat & vigilat, quia fcriptum eft: Melius eft dare quam accipere..

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S. Hieron. in prafat. in eamdem regulam cap. Fratres ejufdem artis in unam domum fub uno præpofito congregantur.. & per fingulas hebdomadas ration cinia operum fuorum ad Patres Monafterii infe

func.

....

Regul S. Bened. cap. 48. Otiofitas inimica eft animæ & ideo certis temporibus occupari debent. Fratress

ʼn labore manuum... fi autem aut paupertas exegerit ut al fruges colligendas per fe occupentur, non contriftentur; quia tunc verè Monachi funt, fi labore manuum fuarum vivunt, ficut & Patres noftri, & Apoftoli.

Idem. cap. 58. In ipfis autem pretiis non furripiat, avaritiæ malum, fed femper aliquantulum vilius dentur, quam ab aliis fæcularibus dari poffint, ut in omnibus glorificetur Deus. Reg. Ifai.cap. 56. Si abieris ad vendendum opus manuum tuarum, ne difceptes de pretio ut fecularis. S. Thom. 2. 2. 9, 186. art. 4. in corp. Si vero aliqui fint Religiofi qui abfque neceffitate & utilitate quam afferant, velint, otiofi de eleemofynis quæ dantur pauperibus vivere, hoc eft illis illicitum. Id. art. 5, in corp. Uno modo ex cupiditate habendi divitias vel victum otiosè: & talis mendicitas eft illicita.

Conftit. de fainte Therese, n. 1. & 2. chap. 9.

33. S'ils ont pratiqué des pénitences exterieures, que la Regle ne commande pas, & fans la permiffion du Superieur : ce qui vient d'ordinaire de vanité, & toûjours d'un zele indifcret, qui tue le corps, & le jette dans des infirmités incurables, & qui le mettent hors d'état d'accomplir la Regle, & de faire les pénitences ordinaires du Monaftere.

Reg. S. Bafil. cap. 8. Non continentiam in cibis folùm effe dicimus; nam hæc ab Apoftolo Paulo etiam culpabilis invenitur, fi non cum fide & ratione fiat... quantum autem habeat periculi quivoluntatem proprian vult facere, &non Domini, certum eft ex hisquæ Apof tolus dicit. Facientes voluntatem cogitationum eramus nasura filii ira fi ut & care i.

Reg. S. Bened. cap 49. Quod fine permiffione Patris fpiritualis fit præfumptioni deputabitur & vanæ glorie non mercedi..

34. S'ils ont ajoûté d'autres vœux à ceux de la Religion, fans la permiffion de leurs Superieurs.

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S. Thɔm. 2, 2. q. 88. art. 8. in corp. Non poteft fe per votum firmiter obligare in his in quibus alteri subjicitur fine confenfu fui fuperioris.

Idem, ad 3. & 4.

35. S'ils ont porté honneur & refpect à leurs Superieurs, & les ont regardés comme l'image de Dieu en terre.

Reg. S. Mara ii cap. 7. Præpofitum Monafterii timeas ut Dominum, diligas ut parentem.

39. S'ils ont aveuglément obeï à leur Superieur dans tout ce qui regarde la Regle, & qui peut les conduire à fon parfait accompliflement, & à l'union de leur efprit avec Dieu car c'eft à cela feulement que s'étend fon autorité & fa fuperiorité : & pour tout ce qui y est étranger l'obeïffance religieufe n'a point de lieu.

Reg. S. Bafil cap. 13. 13.Commnitionum fanè magna eft diverfitas... ex quo edocemur ut etiam magnificus habeatur aliquis, & in admiratione fit pofitus qui imperat quod Dominus prohibuit, execrabilis debet effe qui hujufmodi eft omnibus qui diligunt Dominum.

S. Hieron. vel quicunque alius in Ep. ad Demetriadem. Bonum eft obedire majoribus, parere perfectis, & poft regulas fcripturarum vitæ fuæ tramitem ab illis discere. Saint François de Sales, Entretien 11. L'obeïflance reli. gieufe, qui doit être aveugle, fe foumet amoureufement

à faire tout ce qui lui eft commandé tout fimplement pourvû que le commandement serve à la conjonction de notre efprit avec Dieu, car hors de là jamais nul obeï fant ne fait aucune chofe... Plufieurs ont crû que l'obeï lance aveugle confiftoit à faire à tort & à travers tout ce qui nous étoit commandé... en quoi ils ont grandement erre, s'imaginant une folie en cet aveuglement, qui n'y est nullement. Maximes de fainte Marie Magdelaine de Pazzi Carmelite, chap. 6. de fa vie, par le Pere Leon Religieux du même Ordre, fect. 2. r. 25. L'obedience qui enjoint quelque chofe contre le bien de l'ame, n'eft plus une vraye obedience, mais un phantôme & un monftre.

37. S'ils ont caché leurs défauts & & leurs manquemens au Superieur, qui leur auroit donné des remedes pour s'en corriger c'eft imiter un malade, qui feroit un fecret de fon mal au medecin.

Reg.Ifa.cap.6. Aperi morbos tuos patribus tuis, ut experiaris open per ipforum confilium

Idem cap. 65. De nulla re ita lætantur diaboli, ficut lætantur de eo qui cogitationes fuas fpiritualem fuum magiftrum cælat.

38. Si étant repris de quelque faute par le Superieur, ou avertis de leurs manquemens par quelqu'un des freres, ils ont reçû la reprimande & l'avertiffement dans un efprit de charité, d'humilité & de penitence.

Reg. S. Macarii, cap. 16. Hoc etiam attendendum

fuit ut Frater qui pro qualibet culpa arguitur vel increpatur patientiam habeat, & non refpondeat arguentz fe, fed humiliet fe in omnibus.

39. Si les Religieux ont reçû des vifites fans la permiffion du Superieur.

Reg. Pachom. cap. 52. Si quis ftet ante oftium Monafterii dicens fe velle videre fratrem, janitor nun tiabit Patri, & permittente eo mittetur. Reg. Orient. cap. 41.

40. S'ils ont crû avoir fatisfait à la Vocation divine, & à leurs obligations, en pratiquant exactement toutes les obfervances regulieres, quant à l'exterieur feulement, fans aucune lumiere d'efprit & fans aucun mouvement de cœur; c'eft agir en Pharifien que de fe conduire de la fortes ce n'eft pas l'exterieur qui fait le Chrétien, & le diftingue du Juif, c'eft l'interieur, c'est le cœur; le cœur doit être le principe & la fin de toutes les obfervances veritablement religieufes : & pour cela faint Auguftin dit fi fouvent & fi élegamment, que comme dans le Judaïfme il y avoit des Chrétiens, auffi dans le Chriftianifme il peut y avoir des Juifs. Car entre les Juifs celui là étoit chrétien qui cherchoit Dieu de tout fon cœur, comme David; & entre les Chrétiens celui-là eft Juif qui n'observe l'E

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