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3-14-68

DU TRADUCTEUR.

Les auteurs espagnols mettent presque toujours à la tête des productions d'esprit qu'ils donnent au public des sonnets ou des acrostiches, ou bien des éloges en prose qui leur sont adressés par leurs amis; ce qui d'ordinaire ne fait pas plus d'effet sur les Castillans, que les obligeantes approbations de nos livres en font sur les Français.

On a suivi cet usage lorsqu'on a imprimé l'histoire de Guzman d'Alfarache. Nous voyons, au commencement de la première partie, un long discours à la louange de ce roman et du célèbre Mateo Aleman, son auteur. Ce discours est d'un certain Alfonse de Barros, qui s'efforce de faire concevoir une grande opinion de cet ouvrage. Il loué d'abord les peintres qui gardent avec autant de soin dans leurs cabinets les portraits des insignes fripons, que ceux des hommes vertueux. Il prétend que les premiers ne sont pas moins propres que ceux-ci à la correction des mœurs, parceque si les uns par

leur vertu nous excitent à les imiter, les autres par leurs mauvaises actions nous inspirent de l'horreur pour le vice. « L'histoire de Guzman d'Alfarache, dit-il ensuite, parlant par enthousiasme, est admirable par la vraisemblance dont elle ne sort jamais, et par la variété des bonheurs et des disgraces qui arrivent successivement au héros. » Il ajoute que Mateo Aleman mérite les titres « d'excellent historien et de prudent philosophe, par les instructions politiques et morales qu'il cache en habile peintre sous des ombres; et qu'enfin il a mêlé l'utile et l'agréable, selon le conseil d'Horace. >>

A la tête de la seconde partie il y a un autre éloge d'Aleman, composé par Louis de Valdés, enseigne de la garde espagnole. Ce nouveau panégyriste nous apprend que ce fameux auteur était des environs de Séville; qu'après avoir exercé pendant plus de vingt années la charge de Contador de resultas, sous le règne de Philippe II, il quitta la cour, et fit entre autres ouvrages l'histoire fabuleuse de son Guzman.

Si l'on en croit ce Valdés, lorsqu'elle parut pour la première fois en Espagne, elle y fu reçue si favorablement, qu'on appela par ex cellence son auteur le divin Espagnol. Il en a été

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