Expiat, urentes oculos inhibere perita ; Tunc manibus quatit, & fpem macram, fupplice voto 35 Nunc Licinî in campos, nunc Craffi mittit in ædes. Hunc optent generum Rex & Regina; puellæ Hunc rapiant: quicquid calcaverit hic, rofa fiat, "Ast ego nutrici non mando vota; negato Juppiter hæc illi, quamvis te albata rogarit. 40 Pofcis opem nervis, corpufque fidele senectæ, Efto age. Sed grandes patine, tuceta que craffa Annuere his Superos vetuêre, Jovemque morantur : Rem ftruere exoptas, cafo bove; Mercuriumque Arceffis fibrâ. Da fortunare Penates, 45 Da pecus, & gregibus foetum. Quo, peffime, pacto? Tot tibi cùm in flammis junicum omenta liquefcant?: Et tamen hic extis, & opimo vincere farto Intendit. Jam crefcit ager, jam crefcit ovile, Jam dabitur, jam, jam: donec deceptus, & exfpes: So Nequicquam fundo fufpiret nummus in imo. : Si tibi crateras argenti, incusaque pingui Auro dona feram, fudes ; & pectore lævo Excutias guttas, lætari prætrepidum cor::: enforcelé ; & puis le careffant & le flattant doucement des deux mains, elle fait mille vœux pour lui, & conçoit de hautes espérances pour ce petit poupon qui eft encore d'une fanté bien frèle & bien délicate: Elle lui fouhaite les terres de Licinius, les palais de Craffus : elle demande ardemment aux Dieux, que les Rois & les Reines s'empreffent de l'avoir pour gendre; qu'il foit recherché des meilleurs partis ; & que les rofes naillent toujours fous fes pas. Et moi, fi j'avois un fils, je prierois fa nourrice de ne point faire de tels voeux pour lui: oui, Jupiter, quelques facrifices qu'elle vous fit pour cela, je vous conjurerois de ne la point écouter.. Vous demandez aux Dieux une vigoureuse fanté, une belle vieilleffe; hé bien, demandez la leur, j'y confens: mais ils n'ont garde de vous l'accorder, tant que la bonne chere & les grands repas feront toutes vos délices; c'eft là ce qui lie les mains à Jupiter. Ce Laboureur immoledes bœufs à Mercure dans la vue de s'enrichir & d'augmenter fes revenus; c'eft par-là qu'il tâche de fe le rendre favorable. Ah! Mercure, s'écrie le bon-homme, rempliffez de bien ma maison, engraiffez & multipliez mes troupeaux. Que tu es bête, mon ami, tu te contredis: tu égorges fans ceffe des victimes, cela ne multiplie pas tes troupeaux. Le deffein de ce païfan eft pourtant de gagner les Dieux par fes facrifices; il espére ainfi, & dit en luiméme, mon champ s'améliore; mon petit troupeau s'accroit, j'obtiendrai dans peu ce que je prétens ; dans un jour ou deux; tout à l'heure. Ille croit, comme il le dit. Mais quand il a épuisé toutes fes finances; quand il n'apperçoit plus au fond de fa bourfe qu'un pauvre écu, qui gémit,. pour ainfi dire, de s'y trouver feul : alors, certes alors il conçoit qu'il n'a plus rien à efpérer, & qu'il eft la duppe des Dieux. Si je vous faifois un préfent de coupes d'argent, & de ces précieux vases d'or enrichis de belles figures: vous ne yous fentiriez pas de joye; non, car vous n'estimez que Hinc illud fubiit, auro facras quòd ovato 55 Perducis facies: nam fratres inter ahenos, O curvæ in terris animæ, & cœleftium inanes! Hæc calabrum coxit viciato murice vellus : Hæc baccam concha rafiffe, & ftringere venas Pot Por. De là vient que vous faites dorer les idoles des Dieux, de cet or que vous avez enlevé aux ennemis de l'Etat. Et fi vous vous imaginez, que des cinquante freres, dont les ftatues d'airain sont dans le Temple d'Apollon, quelques-uns font les auteurs de vos fonges les plus clairs & les plus favorables; vous ne manquerez pas auflitôt de les diftinguer des autres, en leur faifant faire à chacun une belle grande barbe d'or. Ce font ces magnifiques vafes d'or qui ont banni de nos Temples ces vafes de terre, que Numa fit faire autrefois pour les facrifices; & les vafes de cuivre qui étoient en usagedu tems deSaturne: Cefont eux qui ont pris la place de ces urnes d'argile dont nos Vestales fe fervoient jadis dans les Libations. Ames bafles, ames terreftres que vous êtes éloignées des fentimens des Dieux! A quoi bon faire paroître dans les Temples même, le défordre & la corruption de nos mœurs? Pourquoi ne juger de ce qui peut agréer aux Dieux que par les idées dont nous remplit l'avarice & la molleffe? N'est-ce pas notre raffinement fur la magnificence & fur les plaisirs, qui nous a fait inventer ces rares parfums ? N'est-ce pas ce qui nous a fait trouver le fecret de teindre ces étoffes de Tarente de couleur de pourpre ? C'est encore ce qui nous a fait inventer l'art de pêcher les perles, de les polir, de réduire en lingots toutes ces petites veines d'or brute, qu'on tire des mines. L'ufage que le luxe fait de toutes ces chofes eft criminel, me direz-vous, j'en conviens; néanmoins elles ont quelque apparence d'utilité. Mais je vous demande, Meffieurs nos Pontifes à quoi fert cet or dans les lieux faints? A rien du tout, non plus qu'à Vénus ces poupées que lui offrent les jeunes filles. Que ne leur offrons-nous, à ces Dieux, quelque chofe que ni les Cotta, ni les Meffala ne puiffent leur préfenter avec tous leurs magnifiques baffins remplis de Ĩa chair des plus exquises victimes? Que ne leur offronsnous un cœur droit, fincere, généreux, & pénetré des plus vifs fentimens de la juftice & de l'honnêteté C Hæc cedo, ut admoveam templis, & farre litabo. N SATIRA III. Co b tatio ad ftudium fapientia. Infectatio defidia. Empè hoc affiduè? jam clarum manè fenestras] Intrat, & anguftas extendit lumine rimas: Stertimus indomitum quod defpumare Falernum En quid agis? ficcas infana canicula mefles 40 Jam liber, & bicolor pofitis membrana capillis, Dilutas queritur, geminet quòd fiftula guttas. O mifer! inque dies ultrà miser, huccine rerum |