STA. J. Aco-> on l’examina pendant cinq années. » Il soutenoit serieusement qu'il fe» soit Roi & Pape, le faint siege de» vant être transferé aux Indes; que so Dieu lui avoit accordé une fainteso té, qui surpassoit celle des Apô» tres, & de tous les cheurs des Anges; que Dieu lui avoit même so offert l'union hypoftatique; mais qu'il ne l'avoit point acceptée ; qu'il devoit être le Redempteur so s du Monde quant à l'efficacité, Jesofus-Christ ne l'ayant été que quant s à la suffisance. Il pretendoit chan» ger la face de l'Eglise, donner des be loix douces & aisées , ôter la con feffion, difpenfer les Ecclefiafti» ques du Celibat , & permettre la pluralité des femmes. Il disoit touso tes ces extravagances avec tant » d'assurance , que nous étions surpris de lui voir la tête fi faine d'ail leurs. On nous fit disputer contre o lui pendant deux jours. Il nous » dit que sa doctrine étant infini» ment au-dessus de la raison, il ne » la pouvoit prouver que par l'Ecrio so ture Sainte & par les miracles; que > quant à l'Ecriture il avoit des pal STA x fages plus clairs & plus forts, que J. Acos ceux dont S. Paul s'est servi, pour sta. » prouver que Jesus-Christ eft le Mel lie. Il en cita effectivement par so cæur un très-grand nombre , & „ de très-longs tirés des Prophetes, so des Pfeaumes & de l'Apocalypse, » qu'il tourna fi bien en allegories, s pour les ajuster à fon systeme, qu'il nous caufoit en même temps de l'admiration & de la pitié. s Pour ce qui est des miracles, il » nous foutint qu'il en avoit fait plusieurs , & même d'aufli grands » que la refurre&tion de Jesus-Christ, > puifque lui-même étoit veritable ment mort & refuscité, & que per» sonne n'en pouvoit douter. Lörf» qu'on le conduisit à la mort , il le. » voit les yeux au ciel, dans l'espeo rance qu'il en descendroit un grand » feu , qui devoreroit tous les specta»teurs ; mais nous n'en vimes point que celui qui le reduisit en >> cendres. Acosta après dix-sept années de séjour en Amerique retourna en Espagne l'an 1588. & y gagna les bonnes graces du Roi Philippe II. d'autre STA. 'J. Aco-en l'entretenant au long de tout ce qui regardoit le nouveau monde. Il passa ensuite à Rome pour rendre compte des affaires de la Religion dans ces pays, à fon General Claude Aguaviva, qui le renvoya en Espagne en 1589. avec la charge de Visiteur de l'Arragon & de l'Andalousie. Les Jesuites Espagnols étoient alors divisés, & quelques-uns d'eux vouloient qu'il y eût un General particulier pour l'Efpagne. Acosta étoit assez bien en Cour, & avoit assez de merite d'ailleurs pour pouvoir. aspirer à cette dignité. Cependant il ne fit point d'autre demarche que de proposer à Aquaviva d'assembler un chapitre general, pour appaiser les esprits. Aquaviva , loin de goûter cette 5 proposition, se vangea d'Acofta qui la lui avoit faite, en l'excluant de la charge de Provincial, qui lui convenoit naturellement, & se conten-, tant de le faire Superieur de Valladolid. Il envoya en même temps en Espagne le P. Alphonse Sanchés pour faire goûter au Roi les raisons qu'il avoit de ne point assembler de J. Aco. Chapitre. Mais Acofta l'avoit pre STA. venu, & s'étoit adroitement faic nommer par ce Prince, pour aller à Rome folliciter de la part le Pape , de faire assembler ce Chapitre. Acosta partit donc brusquement pour Rome au commencement du mois d'Août 1592. & agit si puissamment auprès de Clement vni. que ce Pape ordonna qu'il se tint un chapitre general. Tout ce que put faire Aquaviva fut d'empêcher, que le celebre Jean Mariana n'y fût deputé, & que le {çavant Tolet , qui venoit d'être fait Cardinal, n'y presidât, comme il le souhaitoit. Il ne put réussir à exclure de l'assemblée Joseph Acofta ; mais il l'envoya loger à la Penitencerie de S. Pierre , ordonna qu’on ouvrît ses lettres,& lui fit tout le mal qu'il put. Cependant ayant eu le dessus dans le chapitre, il le continua par bienséance Superieur de Valladolid, où Acosta retourna en 1594. Il fut ensuite Recteur à Salamanque , & il occupoit ce poste, lorf, qu'il mourut lc is. Février 1600. STA. J. Aco-agé de 6o. ans. Alegambe avoit mis sa mort en 1599. mais Sotwel l'a placée une année plus tard. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Historia natural y moral de las Indias. En Sevilla 1590. in-4°. It. Revue & corrigée. Ibid. 1591. in-8°. It. Madrit 1608. 1610. in-4° Cette histoire est fort estimée , & a éré fouvent citée avec éloge. Antoio ne de Leon remarque dans l’Appendix de fon Abregé de la Bibliothe que Orientale & Occidentale, qu'Acosta a tiré beaucoup de chofes de deux Ouvrages Manuscrits de Didaee Duran , Dominicain , sur la Nouvelle Espagne. Son Ouvrage a été traduit en diverses langues. On en a une traduction Latine, qui est de Jean Hugues de Limfchot. Elle se trouve dans la ge partie des grands voyages. La traduction Françoise a pour ti• tre : Histoire naturelle e morale des Indes , traduite du Castillan de Josepilo Acosta, par Robert Regnault. Paris 1598. et 1606. in-8°. Ce traducteur dit dans la Préface , que les Espagnols avoient fait brûler par Edit tous |