1 berté contre des Citoyens tyrans ; ne faut pas touan. Les révolutions de ces petits Etats n'avoient qu'une très-légere influence sur le système général de l'Italie; tout dépendoit du sort des cinq grands Etats. Leur intérêt commun étoit d'écarter les Etrangers & d'entretenir dans le sein de l'Italie une balance exacte, qui contînt les grandes Puissances dans leurs limites & qui procurât la sûreté des petites ; déja cependant le Royaume de Naples étoit entre les mains des Arra INTÈODUCTION. 123 gonnois , & il sembloit n'en pouvoir sortir que pour tomber dans celles des François ; le sort des armes alloit peut-être encore mettre ceux-ci en possession du Milanès; alors prefsant l'Italie par les deux bouts , ils la menaceroient d'une servitude prochaine. Mais quand les Arragonnois sauroient se maintenir dans le Royaume de Naples & en défendre l'entrée aux François, l'Italie en feroit-elle plus heureuse, si les François s'établiffoient dans Milan? Ceux-ci ne respireroient-ils pas toujours la conquête de ce Royaume de Naples auquel ils avoient tant de droit ? Celleroient-ils d’employer l'intrigue & les armes pour le recouvrer? L'Italie ne feroit-elle pas toujours déchirée par les querelles de ces deux Puissances rivales, ne seroit-elle d'épouser leurs haines & de se diviser au gré de leurs intérêts ? Les Etats situés au centre de l'Italie, inceflamment traversés par des armées ennemies , exposés aux dévastations inséparables de ces passages', n'eussentils pas même été trop souvent le théâ pas forcée tre de la guerre ? La neutralité étoit Mais cet intérêt général se modi- Les dangers qu'on vient de dé- La puissance des Médicis, née du pas, & qu'elle forgeoit quelquefois elle-même par l'hommage qu'elle rendoit aux vertus des Médicis.L'illuf Guicciard. tre Côme fut honoré du titre de Pere & autres Aude la Patrie. Laurent & Julien ses pe- teurs. tits-fils, gouvernerent leur République en Citoyens, mais en Maîtres. La conjuration des Pazzy, qui fit périr Julien, rendit Laurent (1) son frere plus cher aux Florentins par le danger qu'il avoit couru; ses ennemis en voulant le perdre , ne firent qu'augmenter son pouvoir, il marcha sur les traces de Côme fon ayeul, & fit comme lui les délices de la République. Pierre son fils, moins habile & moins heureux, fit trop sentir le joug aux Florentins qui le secouerent avec indignation; les pas témé (1) Ce Laurenc de Médicis fut surnommé le Peres des Mufes. raires qu'il fit vers la Souveraineté, le rendirent odieux. Florence s’apperçut qu'elle n'étoit plus fibre & voulut le redevenir , elle fe fouleva & chasia Médicis qui ne put se rétablir. Le Cardinal Jean de Médicis (1), à force d'adresse & de courage, ramena sa Maison triomphante dans Florence, elle reparut à la tête du Gouvernement avec une autorité accrue par la persécution. Le Cardinal parvint au Pontificat à l'âge de 36 ans; il prit le nom de Léon X. C'est ce Pape à jamais célebre par la protection magnifique qu'il accorda aux Arts, par les talens de toute espece qu'il fit éclore en Italie. Une heureuse émulation les porta bientôt dans les Etats voisins, & Léon X fut le bienfaiteur de l'Europe. C'é toit ce grand Prince qui occupoit le Saint Siege , lorsque François I parvint à la Couronne. Le jeune Laurent de Médicis son neveu , étoit, sous la direction, véritable Souve (1) Oncle de Pierre. |