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France; mais dans les Traités entre . les deux Couronnes, on ftipuloit toujours que le Duc de Suffolk fortiroit de fon afyle, alors il fe retiroit en Allemagne ; il ne manquoit pas de reparoître auffi-tôt que la guerre fe rallumoit entre la France & l'Angleterre, il fervoit alors dans les armées

Françoifes, auxquelles il amenoit toujours quelques renforts d'Allemands.

Les Seigneurs de Poole n'avoient point de droit ouvert à la Couronne d'Angleterre ; car fi Henri VIII regnoit à titre de Lancaftre, ce titre leur étoit contraire, & s'il regnoit à titre d'Yorck du chef de fa mere. elle étoit fille d'Edouard IV, & la Maifon de Poole ne defcendoit que du Duc de Clarence, frere puîné d'Edouard. Cependant le Duc de Suffolk (1) étoit un instrument de trou

(1) Martin du Bellay qui parle dans fes Mémoi res de ce Duc de Suffolk qu'il avoit connu, avoit entiérement oublié ce qu'il étoit; il fuppofe que ce Seigneur étoit de la Maifon de Lancaftre, & Henri VII de la Maifon d'Yorck: il confond auffi les fignaux des deux Maifons; il donne la Rofe rouge aux Yorcks & la Rofe blanche aux Lancaf

ble que François I pouvoit dans l'occafion faire agir en Angleterre ; c'étoit une étincelle qui pouvoit y rallumer les anciens incendies. Henri VIII en étoit d'autant plus obligé d'entretenir la paix avec les François ; ceux-ci avoient encore un autre moyen de contenir ou d'inquiéter Henri VIII, & d'empêcher qu'il ne prît trop de part aux affaires del'Italie, c'étoit leur ancienne & continuelle alliance avec l'Ecoffe.

ECOSSE.

Depuis long-tems l'Angleterre s'efforçoit de réunir cet Etat à fa Monarchie; elle n'avoit pu encore y parvenir; les Ecoffois avoient toujours trouvé des refsources en France, & par un jufte retour, ils n'avoient prefque jamais manqué de faire d'utiles diverfions en Angleterre, quand celle-ci attaquoit la France.

La Maison de Stuart, qui depuis

tres; enfin tout fon récit annonce une affez grande ignorance des affaires d'Angleterre.

1371 occupoit le Trône d'Ecoffe, a mérité entre toutes les autres le

Buchanan. Rer. Scoticar. hiftor.

1437.

titre refpectable d'Infortunée, par une fuite de difgraces que le tems n'a point vu finir. Jacques I, après avoir été prisonnier dix-huit ans en & alii paffim. Angleterre, avoit été maffacré par fes propres fujets. Ses filles furent réduites à chercher un afyle en France, où une de leurs fœurs étoit Dauphine; c'étoit la premiere femme de Louis XI. Victime de la calomnie elle mourut à vingt ans, moitié de maladie, moitié de douleur; & déja laffe de la vie (1). Jacques II fut tué à 29 ans dans une expédition malheureufe. Jacques III n'avoit pas trente-cinq ans lorfqu'il fut tué dans une bataille par fes fujets rebelles. Jacques IV, gendre du Roi d'Angleterre Henri VII, ayant fait pour fervir la France une irruption dans les Etats de Henri VIII fon beaufrere, termina par une mort violente

(1) Son dernier mot fut: Fy de la vie, qu'on ne m'en parle plus. Elle mourut fous Charles VII, & ne fut point Reine,

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15137

une vie toujours agitée. C'eft par de telles infortunes que cette race augufte préludoit au détrônement, à la profcription, à l'échafaut qui lui étoient réservés.

Le Roi d'Ecoffe laiffa Jacques V fon fils en très-bas âge. Le Roi d'Angleterre crut avoir trouvé l'occafion de gouverner l'Ecoffe; il efperoit que fa fœur, comme mere du jeune Prince, en auroit la tutelle avec l'adminiftration du Royaume; mais Louis XII envoya en Ecoffe Jean Stuart Duc d'Albane, coufin-germain de Jacques IV, à qui les Etats du Royaume s'emprefferent de déférer la tutelle par l'horreur qu'ils avoient pour la domination Angloise: ce Duc d'Albanie trouva la même protection dans François I. Au refte lorfque François I parvint au Trône, la paix étoit nouvellement conclue entre la France & l'Angleterre; elle avoit été cimentée par le mariage de Louis XII avec Marie, fœur de Henri VIII. Il ne s'agiffoit que de l'entretenir; mais la guerre & la paix dépendoient alors d'un Miniftre avide

&

& ambitieux, toujours prêt à vendre l'une & l'autre à celui qui lui offriroit le plus d'honneurs ou d'argent; c'étoit l'orgueilleux Volfey. Il gouvernoit defpotiquement l'Angleterre, il difoit: le Roi & moi voulons. Cet homme, auquel beaucoup d'Hiftoriens ne donnent que des vices & refusent toute efpece de mérite, (ce qui paroît un peu exaggéré) étoit fils d'un Boucher d'Ipfwick dans le Duché de Suffolk; il avoit été Profeffeur de Grammaire dans l'Université d'Oxford: devenu fucceffivement Chapelain, puis Aumônier du Roi, Archevêque d'York, Grand Chancelier du Royaume, Cardinal, il ne voyoit plus au-deffus de lui que la Thiare, à laquelle il afpiroit, & c'étoit principalement en flattant cette efpérance ambitieufe, qu'on pouvoit compter fur lui.

ETATS DU NORD.

Les Etats du Nord n'avoient pref que point d'influence alors fur les affaires du refte de l'Europe; ils avoient leurs intérêts à part; les Tome L

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