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naturels dn Trône. Réunis fous uni Maître digne de leur commander, ils ne haïffoient que les ennemis de l'Etat, & ne connoiffoient d'autre gloire, que celle de le fervir.

MAISON D'ALENÇON.

Le premier parmi eux, étoit Charles, Duc d'Alençon, qui defcendoit de Philippe le Hardy par (1) Charles, Comte d'Alençon & du Perche, fils puîné de Charles de Valois. En 1414, Charles VI érigea le Comté d'Alençon en Duché Pairie

(1) Mezerai, dans fa grande Histoire dit, que la branche d'Alençon commença vers l'an 13.25, par un Prince de même nom, fils puîné de Philippe III, dit le Hardi. Cette expreffion très impropre feroit penfer que Philippe le Hardi, outre fes trois fils connus, Philippe le Bel, Charles de Valois, & le Comte d'Evreux, eut encore un autre fils, tige de la branche d'Alençon, ce qui eft faux. Ce prétendu fils puiné de Philippe le Hardi, du nom d'Alenfon, n'eft autre que Charles de Valois, qui n'a jamais porté le nom d'Alençon. Ileft vrai qu'en 1294 Philippe le Belfon frere lui donna en augmentation d'appanage les Comtés d'Alençon & du Perche; mais il conferva toujours le nom de Valois, fon premier & principal appanage : ce nom passa à Philippe fon fils aîné, depuis Roi de France, & le nom d'Alençon à Charles frere puîné de Philippe, & tige de la branche d'Alençon.

en faveur de Jean d'Alençon, bifaïeul de celui dont nous parlons.

Le Duc d'Alençon reftoit seul de fa branche. Ce Prince, dont la figure & le mérite répondoient affez mal à la dignité de fon rang, fut pourvu par François I, du Gouvernement de Normandie; il époufa Marguerite d'Angoulême, Princeffe d'une beauté rare, d'un efprit élevé, délicat, digne fœur de François I, par fon goût pour les arts, qu'elle aima toujours autant qu'elle méprifoit fon mari. (1)

MAISON DE BOURBON.

Les Bourbons s'approchoient alors du Trône qu'ils devoient remplir un jour avec tant de gloire. On fait qu'ils defcendoient de S. Louis, par Robert, Comte de Clermont en Beauvoifis, fon fixieme fils, qui avoit

(1) Elle époufa en fecondes nôces Henri d'Albret Roi de Navarre. C'eft cette célebre Reine de Navarre Marguerite, dont on a des Comédies & d'autres Ouvrages fous ce titre digne du goût du tems; Marguerite de la Marguerite des Princeffes, & des Contes dans le goût de Bocace, fi connus fous le titre de Nouvelles de la Reine de Navarre,

époufé Béatrix de Bourgogne, fille de Jean de Bourgogne, & de l'héritiere de Bourbon-l'Archambaud, dont les defcendans de Robert prirent le nom, lorfque, fous Charles le Bel, la Baronnie de Bourbon eût été érigée en Duché-Pairie, en faveur de Louis I, fils aîné de Robert.

La maifon de Bourbon étoit alors divifée en trois branches principales, celle de Montpenfier, celle de Vendôme & celle de Carency.

BRANCHE DE MONTPENSIER.

Charles l'aîné, de la branche de Montpenfier, & par conféquent de toute la maifon de Bourbon, étoit un Héros alors bien utile, depuis bien fatal à la France. Il étoit fils de ce malheureux Gilbert de Montpenfier, mort à Pouzzols, dans les guerres de Naples fous Charles VIII; il étoit frere de ce Louis de Montpenfier, à qui l'afpect du tombeau de fon pere avoit donné la mort. Ce n'eft point ici le lieu de parler du mariage du Duc de Bourbon, ni de la paffion invincible qu'il eut le mal

heur d'infpirer à la mere du Roi. Fran çois I, à fon avénement, lui donna l'épée de Connétable, que perfonne n'avoit portée (1) depuis Jean de Bourbon, mort en 1488.

Charles de Bourbon, nouveau Connétable, avoit un frere nommé François, qui éprouva auffi les bontés du jeune Roi; ce fut en fa faveur que le Vicomté de Châtelleraud fut érigé en Duché-Pairie, & non en faveur du Comte de S. Pol, comme le dit Mézeray.

BRANCHE DE VENDÔME.

L'aîné de la branche de Vendôme fe nommoit Charles de Bourbon, comme le Connétable. François I érigea auffi en fa faveur le Comté de Vendôme en Duché-Pairie, (2) &

(1) Varillas prétend que la Comtefle d'Angouléme eut à vaincre quelques répugnances de la part du Roi, mais qu'elle lui représenta: qu'il étoit important de faire voir à fes fujets qu'il n'avoit ni la Bassesse d'ame ni la timidité de fes quatre Prédéeffeurs, qui n'avoient ofé confier leur épée à des Prince de leur fang, de crainte de les redouter enfuite. Bévue d'autant plus finguliere que Varillas lui-même dans la vie de Charles VIII, obferve d'après tous les Hiftoriens, que ce Roi avoit fait Jean de Bourbon Connétable. D'ailleurs la baffeffe d'ame de Louis XII eft une expreffion bien étonnante.

(2) Au mois de Février 1515.

Duchefne, des Villes. En 115.

Recherches

lui donna le Gouvernement de l'Ifle de France & de la Picardie. Le Duc de Vendôme fut l'aïeul de Henri IV, il venoit d'époufer Françoise d'Alençon, veuve de François II, Duc de Longueville, mort en 1513.

François de Bourbon, Comte de S. Pol, frere du Duc de Vendôme, ne dégénéroit point de la valeur de fa maison; » car de cette race de Bour» bon, dit Brantôme, il n'y en a point » de poltrons, ils font tous braves & » vaillans «. François I l'aimoit tendrement, & l'admettoit à tous fes plaifirs: le Comte de S. Pol étoit plus Soldat que Général; il eût brigué avec plus d'empreffement l'honneur d'un coup de main, d'une commiffion périlleuse, que le commandement le plus glorieux. Il aimoit le péril pour le péril même, & le regardoit prefque comme le feul moyen d'acquérir de la gloire.

La branche de Vendôme avoit formé celle des Princes de la Roche-fur-Yon,depuis Ducs de Montpenfier, dont la tige étoit Louis de Bourbon, qui vivoit alors,

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