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jou, par l'adoption que fit la premiere Jeanne de Louis I, & par celle que la feconde Jeanne fit de Louis III.

Ce font ces droits qui ont passé à la Couronne de France.

DROITS DE LA MAISON DE LORRAINE.

Le teftament du Roi René appella le Comte du Maine fon neveu, & celui du Comte du Maine appella Louis XI au préjudice de René de Lorraine, petit-fils du Roi René par Ioland fa mere. Les droits de la Maifon de Lorraine refterent accablés fous la multitude des évenemens & des Traités poftérieurs. La feconde Maison d'Anjou vivoit en France, où les principes de la Loi Salique étoient plus développés, & fes avantages mieux connus depuis l'Ordon.nance de Philippe le Bel en 1314, & celle de Charles V en 1374; & quoique les Loix de l'Empire François fuffent étrangeres au Royaume de Naples, il n'étoit pas étonnant que des François cherchaffent à y étendre leurs ufages & leurs maximes.

C'eft par un effet de l'influence de la même Loi Salique, qu'après la mort de Charles VIII, les droits fur Naples, qui fembloient devoir appartenir à la Comteffe de Beaujeu fa fœur, puifque les deux Jeannes avoient regné fans conteftation à Naples, devinrent des droits de la Couronne & pafferent à Louis XII, fans qu'on daignât même faire attention aux droits qu'acquéroit la Maifon de Bourbon par la Comteffe de Beaujeu, & fans que cette Maison ofât les reclamer. Il eft vrai qu'elle étoit écartée par le teftament même du Comte du Maine, qui fubftituoit à Louis XI & à Charles VIII, tous les Rois leurs fucceffeurs. Nouvel effet bien fenfible de l'influence de la Loi Salique.

DROITS DE LA MAISON DE LA TREMOILLE.

Les droits de la Maifon de la Tremoille, comparés aux droits de la Maifon de France, femblent ne pas mériter plus de confidération; ils naiffent du mariage d'Anne de Laval, petite-fille de ce Fréderic (dés

trôné par Louis XII & Ferdinand) avec François de la Tremoille, Prince de Talmond.

Mais 1o. les droits de la Maison d'Arragon étoient-ils légitimes? 2o. Avoient-ils pu être transportés par Alphonfe I au bâtard Ferdinand, Pere de Fréderic?

Ce ne font en effet que des queftions que nous propofons & nullement des décifions que nous prétendions hafarder. Quelques foient ces droits de la Maifon de la Tremoille, il eft beau de les avoir, il eft jufte de les faire valoir par des proteftations, comme la Maison de la Tremoille l'a toujours fait aux Congrés de Munfter, de Nimegue, de Rifwick, d'Utrecht, de Bade, & en dernier lieu à la Paix d'Aix-la-Chapelle en 1748. Mais fur la comparaifon des droits refpectifs nous nous en tenons à la Lettre de Louis XIV aux Comtes d'Avaux & de Servien & à la réponse de ces Plénipotentiaires: Le véritable droit fur le Royaume de Naples appartient aux Rois de France; à la vérité fi les Prin

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ces de la Maifon d'Arragon y avoient quelque droit légitime, il appartiendroit aujourd'hui àM. le Duc de laTre

moille.

Dans le fait il n'y a eu de droits vraiment litigieux au Royaume de Naples, que ceux de la branche légitime d'Arragon, & ceux de la Maison de France; nous entendons ici par droits litigieux entre Souverains, ceux qu'ils foutiennent les armes à la main.

fuc

La difcuffion des droits de ces deux Maisons eft aujourd'hui trèsindifférente; car fi la branche légitime d'Arragon a eu des droits, ils appartiennent à préfent par ceffion, ainfi que par les traités, àla Maifon de France, héritiere de a branche aînée d'Autriche, qui l'étoit de la branche légitime d'Ar

ragon.

Tel eft l'état actuel de ces affaires; mais François I à fon avenement, avoit à exercer fur Naples les

(1) Lettre de Meffieurs d'Avaux & de Servien du 26 Janvier 1644, en réponse à la Lettre de Louis XIV, du 26 Octobre 1643.

Sleidan. Commentar. liv. 19.

droits de la Maifon de France, droits fur lefquels l'heureufe ufurpation de la Maifon d'Arragon avoit prévalu.

II. MILAN ET GÊNES.

Les droits fur le Milanès étoient propres à la Maison d'Orléans. Les Vifcontis, famille puiffante de Milan, avoient fçu profiter des troubles que les factions des Guelphes (1) & des Gibelins excitoient au quatorziéme fiécle dans toute l'Italie. Chefs du parti Gibelin, ils avoient chaffé les Guelphes de Milan, & s'étoient infenfiblement élevés à la SouveraiMAISON DE neté fous les titres de Vicaires de

Léandre Al

Berti.

VISCONTI. l'Empire, de fils de l'Empire, &c.
Le Roi de France Jean, pour
Corio. payer aux Anglois fa rançon, fut
Sabellicus. forcé de vendre Isabelle fa fille à
Raphael Jean Galeas Vifconti, qui dans la
Volaterran. fuite maria Valentine fa fille à Louis

Merula.

Duc d'Orléans, frere unique de Charles VI, tige commune des deux bran

(1) Dans les querelles du Sacerdoce & de l'Empire, les Guelphes étoient les partisans du Pape, & les Gibelins ceux de l'Empereur.

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