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ne l'eft pas,

tête de cet ouvrage-ci, mais je ne l'entreprendrai point. La matière semble épuisée & elle a été traitée par une multitude d'Auteurs, tant anciens que modernes, parmi lefquels on en compte plufieurs d'illuftres. Denys d'Halicarnaffe dans le Parallèle qu'il a fait de Thucydide avec Hérodote, de Philifte & de Théopompe avec Xénophon, a préfenté des vûës générales propres à perfectionner l'Hiftoire. Lucien en reprenant avec cette liberté ingénieufe & hardie, qui fait fon caractè re, les défauts qu'illappercevoit dans les Hiftoriens de fon temps, a donné d'excellentes leçons fur les devoirs de l'Hiftorien, & a mis dans tout fon jour la difficulté de les remplir. Ciceron & Quintilien, quoiqu'ils n'ayent traité directement de l'Hif

pas

toire, font pleins d'excellentes maximes fur ce genre. Chez les •Modernes Voffius l'a traité avec l'érudition qui lui eft propre. Parmi nous Gomberville, la Mothe le Vayer, le P. le Moine, M. de Cordemoy, le P. Rapin, M. de Fénélon, l'Abbé de S. Réal, &c., ont, ou donné des préceptes, ou expofé des vûës fur le Genre hiftorique. Tous méritent d'être lûs & médités; je n'en excepte pas même le P. le Moine, quoique fon Traité de l'Hiftoire foit rempli d'idées finguliéres & hazardées, qu'on ne peut adopter fans reftriction. Le P. Rapin a fondu dans fes Refléxions fur l'Hiftoire, celles qu'il a trouvé répanduës dans divers Auteurs modernes, tant Italiens qu'Efpagnols, tels que les Patrici, les Marucci, les Mafcardi, les

Beni, les Cabrera, &c. En refondant encore tous ces Auteurs, en modifiant les Anciens par les Modernes, les Nationaux par les Étrangers, en faifant paffer toutes leurs idées par le creufet de la Philofophie, en y joignant des idées nouvelles, en les produifant toutes dans un ordre convenable, on pourroit parvenir à faire un Traité lumineux, méthodique, peut-être néceffaire, qui manque encore, & qui feroit la véritable Poëtique de l'Hiftoire. Cette entreprife paffe mes forces, d'ailleurs ce feroit encore un ouvrage, & le public en a bien assez de celui que je lui préfente.

Je me bornerai donc à lui rendre compte de la forme que j'ai cru devoir donner à cette Hiftoire.

1. Je n'ai point mêlé ensem

ble les événemens d'un ordre différent; l'Hiftoire Eccléfiaftique avec l'Hiftoire Civile 1'Hiftoire Littéraire avec l'Hif toire Politique - Militaire; j'ai traité toutes ces parties féparément, fans pourtant négliger de montrer leur connéxité & leur influence réciproque dans de certains cas.

C'est la partie Civile, Politique & Militaire qui paroît aujourd'hui, elle forme elle feule la portion la plus confidérable de l'ouvrage entier. L'Hiftoire Eccléfiaftique, l'Hiftoire des Lettres & des Arts, les Anec-dotes, c'est-à-dire, l'Hiftoire des Femmes, des Maîtreffes, & de la vie privée de François I., formeront auffi trois morceaux féparés, mais qui paroîtront enfemble, & qui feront comme la feconde moitié de l'ouvrage;

mais cette feconde portion aura moins d'étenduë que la première.

2o. Dans cette première partie, les grands événemens qui comprennent plusieurs années, comme l'affaire de Semblançay, la défection & le Procès du Connétable, &c., forment des Tableaux entiers & fuivis, fans interruption, fans mêlange d'autres faits, quoiqu'à fuivre l'ordre chronologique à la rigueur, ces divers faits euffent dû être entrelaffés.

Par une conféquence naturelle de cette méthode, les expéditions Militaires qui fe font en divers pays dans le même temps, ne font point mêlées ensemble, mais traitées féparément dans des chapitres particuliers.

Pour juftifier cette méthode, qu'il me foit permis de raffem

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