terré dans le Monaftere dont il étoit CONSTANTIN fondateur. VII. Ce Prince auquel l'élévation de fa Ann. 945. famille avoit coûté tant de travaux, VI. autres en Sort des & même des crimes & des perfidies, fans de Ro- en vit périr une partie de son vivant ; main. le refte s'éteignit bientôt après lui Joël p. 180. fans laiffer de trace. Romain fils de fam. By. Chriftophe étoit mort avant fon Zon. p. 193. 147. pere. Michel fon autre fils qui avoit reçu le privilege de porter la robe impériale, en fut dépouillé, & réduit au rang des clercs. Leur mere Sophie déja chaffée du palais, fut enfermée dans un cloître. On fit eunuque Romain fils d'Etienne, auffi bien que Bafile bâtard de Lécapene. Ce fut ce Bafile qui vêcut le plus long-temps & qui fe diftingua davantage. Il furvêcut à Romain furnommé Mofele, fils de Conftantin Lécapene; ce Romain accompagna Zimiscès dans fon expédition de Ruffie. Le patriarche Théophylacte, le plus jeune des fils de Romain Lécapene, continua encore pendant huit ans à déshonorer la mémoire de fon pere & à profaner le fiege de Conftantinople par fes déréglemens. Ann. 945 VII. Fin mal heureufe de , ceux qui trôné Ro L'hiftoire n'a pas oublié d'obferver que tous ceux qui avoient prêté CONSTANTIN leurs mains à la violence exercée VII. contre Romain, eurent une fin tragique.Nous verrons fous le regne du fils de Porphyrogenète Bafile l'Oiseau principal auteur d'une conjuration, avoient démourir miférablement dans l'ifle de main. Proconèfe. Marien fut écrafé fous Incert. contin. p. 272 a une planche qu'une femme lui jetta 273. du haut d'un fenêtre. Le général Diogene fut tué par deux Negres qui étoient au service d'un de fes ennemis. Curtice fit naufrage en allant en Crete & fut englouti dans les eaux. Cladon, Philippe & plufieurs autres eurent le nez & les oreilles coupés pour s'être engagés dans une révolte. Conftantin âgé de quarante ans, régnoit depuis trente-quatre ans, fi de Conftan l'on fait commencer fon mort de fon tin. VIII. Caractere Zon. p.193. à la regne Cedr.p.635, pere. Mais on peut dire 636. que jufqu'à l'expulfion de Romain, Glycas pag. ce Prince avoit été perpétuellement 301. en tutelle, & qu'il n'avoit porté que tin. p. 277 2 le nom d'Empereur. D'abord fon on- & feqq. cle Alexandre, enfuite fa mere Zoé & une foule de tuteurs, prefque tous Incert. con VII. Ann. 945. auffi méprifables qu'elle, avoient abuCONSTANTIN fé de fon enfance pour déchirer & piller l'Empire. Il n'avoit encore que quinze ans, quand Romain Lécapene s'empara du trône. Ce collegue hautain & jaloux le tint comme captif, fans lui donner aucune part aux affaires; enforte que devenu feul Empereur, il fe trouva fans expérience, dans l'âge où tous les talens ont leur énergie & toutes les vertus leur maturité. Son inutilité s'étoit tournée du côté de l'étude. La géométrie, l'astronomie, la mufique remplirent les momens qui devoient être confacrés à s'inftruire de l'art de régner. Dans un temps où le goût des lettres étoit prefque entiérement éteint, il embraffa tout le fyftéme de la littérature. Après avoir rafsemblé une bibliotheque nombreuse qu'il rendit publique, il travailla luimême & fit travailler fous fes yeux à extraire de cette multitude d'ouvrages ce qu'il y avoit de plus utile. C'est à fes foins & à fes ordres qu'on eft redevable des livres d'agriculture intitulés Geoponiques, des traités VII. de la médecine vétérinaire nommés Hippiatriques. Mais l'ouvrage le plus CONSTANTIN confidérable qui ait paru fous for Ann. 945 nom, eft le grand recueil, où il avoit raffemblé fous cinquante-trois titres tout ce qu'il avoit trouvé de plus mémorable dans les Anciens fur les différentes matieres. On auroit pu nommer ce recueil les Pandectes Hiftoriques. Il n'étoit extrait que des auteurs Grecs; car les écrits des Latins n'eurent jamais de cours parmi les Grecs qui n'eftimoient que leur langue & leurs productions. Il ne nous refte de ce recueil que deux articles, le vingt-feptieme qui traite des Ambaffades, & le cinquantieme, des vertus & des vices. Le reste a fubi le même fort, que les originaux qu'il a fait perdre; & c'eft en général le mauvais fervice que ces abrégés rendent à la littérature; l'ignorance pareffeuse trouve dans ces ouvrages de quoi fatisfaire une vanité fuperficielle, qui aime à s'inftruire à peu de frais, pour difcourir de tout fans rien favoir. Il n'eft pas certain que Conftantin foit lui-même l'auteur de tou's CONSTANTIN ces écrits; mais ceux qui lui appar tiennent comme fortis de fa plume & Ana. 945. qui font parvenus jufqu'à nous, font les deux livres qui contiennent la defcription géographique des provinces de l'Empire tel qu'il étoit alors; ces provinces fe nommoient Themes; & le traité de l'administration de l'Empire, qui entre beaucoup de réflexions fenfées fe reffent cependant de la fuperftition & de l'ignorance de fon fiecle: l'origine, le génie, les forces des nations voisines y font développées avec affez d'étendue, quoiqu'avec quelque confufion; & l'on y trouve des traits qu'on chercheroit vainement ailleurs. On a encore de lui une vie de fon ayeul l'Empereur Bafile, une hiftoire peu critique de la fameufe image d'Edeffe un fragment de Tactique, dont le manufcrit complet fe trouve dans la bibliotheque du Roi, auffi bien qu'un difcours fur la tranflation du corps de faint Jean Chryfoftome. Zonaras lui attribue des ouvrages de poéfie, dont il paroît par fon ftyle que la perte n'eft pas beaucoup à regretter. |
