Imágenes de páginas
PDF
EPUB

BONSTANTIN

VIII.

de nouveaux embarras à l'EmpeCASILE II. reur. En effet tous les partifans de Phocas vinrent fe ranger auprès de Ann. 989. Sclerus, & il fe trouvoit en état de continuer la guerre. Mais las de tant de traverses, & défirant trouver enfin quelque repos dans fa vieilleffe après une vie fi agitée, il employa. fon fils auprès de l'Empereur pour obtenir le pardon du paffé, & l'affurance d'un traitement honorable pour l'avenir. L'Empereur ne fe rendit pas difficile. Il fit dire à Sclerus qu'il étoit temps de ceffer de répandre le fang des Chrétiens, dont il rendroit compte au tribunal de leur maître : qu'il devoit enfin reconnoître la volonté de l'arbitre fouverain des Empires, qui donnoit la victoire à ceux qu'il avoit choifts pour Empereurs; que pour lui loin de le punir de fa révolte, il lui, conféreroit la dignité de Curopalate, s'il rentroit de bonne foi dans fon devoir. Sclerus après avoir fait tant d'efforts inutiles pour parvenir à la premiere place de l'Empire, fe trouva trop heureux de s'affeoir à la feconde, que l'Empereur vouloit bien lui offrir. Il fe mit

en chemin pour aller faire fa foumif

VIII.

fion au Prince. Bafile étoit affis fous BASILE II. une tente, qu'il avoit fait dreffer fur CONSTANTIN le rivage. Voyant venir Sclerus qui Ann. 989. marchoit avec peine appuyé fur deux écuyers à cause de sa vieilleffe & de la pefanteur de fon corps, (quelquesuns difent même qu'il étoit devenu aveugle dans ce voyage) il fe tourna vers fes courtifans; voilà donc, leur dit-il, celui qui nous donnoit tant d'al larmes. Vanité de l'ambition! hier cet homme fe croyoit en état de gouverner l'Empire; aujourd'hui il a befoin de deux conducteurs. Sclerus avoit quitté les ornemens Impériaux; mais il avoit oublié de fe défaire de la chauffure de couleur de pourpre. L'Empereur l'ayant remarqué, détourna les yeux, & lui fit refufer l'entrée jusqu'à ce qu'il s'en fût dépouillé. Alors il fe leva pour le recevoir, lui préfenta la main, s'entretint avec lui, le fit affeoir à sa table & boire dans la même coupe. Au fortir du repas il le revêtit de la dignité de Curopalate. Non-feulement il fit grace à tous ceux qui avoient fervi Sclerus ; il leur

conferva même les biens & les titres

BASILE II. qu'ils en avoient reçus. Sclerus mouVIII. rut peu de temps après.

CONSTANTIN

XXX.

Ann. 989. Pendant le cours de cette guerre Affaires d'I-les Sarafins de Sicile firent plufieurs talie. defcentes en Italie. Dans Bari le peuLup.protofp. Chron. Bar. ple foulevé contré Sergius Protofnala pate, c'eft-à-dire premier Capitaine, Tom. V. p. le maffacra. Les Sarafins profitant 481,485. de ces troubles, vinrent dépeupler

Murat. an

d'Ital.

le territoire de cette ville, & emme

nerent les habitans en Sicile. Deux ans après le patrice Jean Ammiropule envoyé par l'Empereur, entra dans la ville, & pour punir la révolte fans répandre trop de fang, il ne fit mourir que trois des principaux habitans, qui fe trouverent les plus coupables. Au bout de quelquetemps le comte Afton apprenant que les Sarafins étoient defcendus près de Tarente, marcha contre eux avec des troupes levées dans Bari. Sa hardieffe ne fut pas heureufe; il perdit la vie dans le combat, & fa petite armée fut taillée en pieces.

Bafile délivré des inquiétudes d'uAnn, 99o ne guerre civile, s'occupa de la dé

gares.

CONSTANTIN

fense de ses Etats contre les barbares. Il fongea d'abord à réprimer les Bul- BASILE II. Le mauvais fuccès de la pre- VIII, miere expédition avoit accru leur au Ann. 990. dace, & pendant les troubles de l'Em- XXXI. pire ils n'avoient ceffé de faire des Voyage en courses en Thrace & en Macédoine Cedr. p.701. Zon. T. II.

Macédoine.

Du Cange

jufqu'aux portes de Theffalonique. p. 223. Bafile alla vifiter ces provinces, pour fam. p. 1734 en affurer la tranquillité & mettre les 315. places en état de défense. Arrivé à Theffalonique il rendit fes hommages au faint Martyr Démétrius, patron de cette ville, auquel il avoit une finguliere dévotion; & après avoir réparé les fortifications de cette place importante, il y laiffa pour gouverneur Grégoire le Taronite. C'est ainsi qu'on nommoit les defcendans de ces princes de Taro, qui fous les régnes précédens avoient fait présent aux Empereurs des domaines qu'ils poffédoient entre l'Euphrate & le mont Taurus, & étoient venus s'établir à Conftantinople, où ils fonderent une famille illuftre par fes dignités & par fes alliances. Quelques Taronites avoient suivi le parti de

CONSTANTIN

VIII

Sclerus; mais l'Empereur perfuade BASILE II. de la bonne-foi de ceux auxquels il avoit pardonné, comme ils le furent Ann. 990. auffi de la fienne, ne craignit pas de les employer, & jamais il n'eut occafion de s'en repentir. Ils ne fe fouvinrent de leur faute, que pour la réparer par leurs fervices.

Ann. 991.

L'année fuivante fournit un événement mémorable. David roi d'IbéXXXII. rie, qui portoit felon l'ufage le titre née à l'Em- de Curopalate de l'Empire, étant

L'Iberie don

pire.

XXXIII. Relation des

près de mourir, légua par teftament fes Etats à l'Empereur. Bafile se transporta dans le pays pour en prendre poffeffion. David ne laiffoit point de fils mais George fon frere n'étoit pas content d'une difpofition, qui lui enlevoit une couronne. Bafile jugea plus à propos d'entrer en accommodement avec lui & de céder une partie, que d'expofer le tout au hafard d'une guerre. Il lui abandonna l'Ibérie Septentrionale, à condition qu'il n'entreprendroit rien fur le refte; & pour fûreté du traité, il reçut en otage le fils du nouveau Roi.

La république de Venise, quoique

« AnteriorContinuar »