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à la fuite de fon char les prifonniers chargés de chaînes.

CONSTANTIN

VII.

guerres en

Incert. con

d'Ital. tom.

391.

P. 706,715.

Le traité de paix, conclu par Zoé Ann. 957. avec le Calife d'Afrique en 916 & XXXI. confirmé par Romain en 923, fub- Autres fiftoit en fon entier malgré quelques Sicile & en infractions de part & d'autre. La Italie. guerre recommença cette année, & tin. p. 283. voici quelle en fut l'occafion.Les Sara-Murat. ann. fins de Cyrene révoltés contre le Ca- V. p. 389, life d'Afrique lui faifoient une guerre Abrégé de opiniâtre, & ravageant tout le pays, l'hift. d'Ital ils réduifoient leurs ennemis à une Cedr. p.6522 extrême difette. Pafchal Crénitas,653. gouverneur de Calabre, homme fort avare, faifit cette conjoncture pour s'enrichir. Il força les Calabrois à lui vendre à très-bas prix tout le bled de la province, & le revendit fort cher aux Sarafins. L'Empereur averti de ce cruel monopole, rappella Crénitas, le dépouilla de fa fortune fi injuftement acquife ; & ce miférable ne retira d'autre fruit de fes vexations que la honte & l'indigence. Pendant la durée de cette guerre civile entre les Sarafins, les Grecs cefferent de payer le tribut, & ne fe firent aucun fcru

VII.

Ann. 957.

pule de recevoir chez eux les déferCONSTANTIN teurs; les Sarafins n'oferent s'en plaindre, pour ne pas le priver des fecours de vivres qu'ils recevoient d'Italie. Mais la guerre étant finie, ils redemanderent le tribut & les transfuges ; & fur le refus des Grecs, ils vinrent infefter la Calabre. L'Empereur envoya le patrice Malacene avec des troupes de terre ; Macrojean commandoit la flotte qui devoit agir de concert. Ces deux Généraux arrivés en Italie, y firent plus de ravages que les ennemis. Abhorrés des habitans qui les trahiffoient en toute rencontre, ils furent taillés en pieces dans la premiere bataille; & n'échapperent eux-mêmes qu'avec peine. L'Empereur confterné de cette défaite, envoya le fecrétaire Jean Pilate, pour faire aux Sarafins des propofitions de paix. Il n'en put obtenir qu'une trêve de quelques mois, & dès qu'elle fut expirée Ammar général Sarafin paffa d'Afrique en Sicile. Au printemps fuivant il defcendit en Calabre. Pendant qu'il la ravageoit Bafile devenu célebre par fa victoire,

fut

VII.

fut envoyé en Sicile, pour s'oppofer de ce cóté-là aux entreprises des Sa- CONSTANTIN rafins. A son arrivée il prend Taor- Ann. 957 mine, & s'étant avancé dans le pays, il va chercher Affan que le Calife d'Afrique avoit revêtu du domaine de la Sicile en fief fouverain. Il le trouve rangé en bataille dans la val→ lée de Mazare. Le combat fe livra auffitôt, & Affan fut entiérement défait. Après cette victoire Bafile fe rembarque & vogue au-devant d'une flotte, qui partoit des côtes d'Afrique, pour venir au fecours de la Sicile. Il la rencontre en pleine mer; & profitant d'un vent favorable, il fond deffus avec la rapidité d'un oifeau de proie, brife & coule à fond la plupart des vaiffeaux.

Ann. 958.

Bons & mauvais fuc

Marien Argyre qui commandoit en Italie, travailloit à réduire plu- xxx. fieurs villes d'Apulie & de Calabre, qui ayant fecoué le joug de l'Empire, cès de Mas'appuyoient de l'alliance des Sara- rien en Ita fins. Les Néapolitains mêmes, jusqu'alors fidéles, quoique prefque indépendans, s'étoient déclarés ennemis des Grecs, dont ils ravageoient Tome XVI.

C

lie.

les terres & attaquoient les places. CONSTANTIN Marien mit le fiege devant Naples Ann. 958. par terre & par mer ; il ruina & brû

VII.

XXXII' Exploits de

la tous les environs du côté de la

terre, & ferma par mer toute entrée aux fecours & aux convois. Les habitans réduits à la famine, furent obligés de demander grace. On leur permit d'envoyer à l'Empereur pour implorer fa clémence. L'exemple de leur foumiffion fit rentrer dans le devoir les autres villes révoltées > & Marien fe félicitoit de cet heureux fuccès, lors qu'un revers fâcheux vint flétrir toute fa gloire. Affan joint à fon frere Ammar, qui amenoit d'Afrique une nouvelle flotte, furprit près d'Otrante celle de Marien qui prit honteusement la fuite. La flotte victorieufe retournant au mois de Septembre en Sicile, périt prefque toute entiere dans une tempête. Cette viciffitude de bons & de mauvais fuccès fatigua également les deux nations. La paix fut renouvellée & fubfifta jufqu'au régne de Nicéphore.

Chabdan étoit alors l'ennemi le

VII.

Zon. p. 195.

288.

plus redoutable. Prefque toujours vainqueur, fon nom feul jettoit la CONSTANTIN terreur dans l'armée Grecque, & Ann. 958. elle étoit à demi vaincue avant que Nicéphore. d'être attaquée. Nicéphore avoit Cedr. p.640. éprouvé les effets de cette impref- Incert. confion funefte, & il attribuoit fa défaite tin. p. 287, beaucoup plus à la lâcheté de fes Elmacin. foldats qu'à leur foibleffe. Il réfolut de réparer fon honneur, & fe perfuada que pour mettre les troupes en état de vaincre, il s'agiffoit moins de les multiplier, que de les former à la difcipline. Rien n'étoit plus commun que les défertions; les foldats le débandoient fans ceffe, fur les terres de l'Empire pour piller, dans le pays ennemi pour fuir ; & dans un jour d'affaire l'armée fe trouvoit réduite à la moindre partie. Il réforma ce défordre, plus encore en fe faifant aimer qu'en fe faifant craindre. La récompenfe marchoit de pair avec le châtiment ; & la févérité étoit fi raifonnable, que ceux mêmes qui l'éprouvoient n'ofoient s'en plaindre, En de peu temps il fit tomber la terreur & infpira le courage. Chab

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