Imágenes de páginas
PDF
EPUB

AN. 1268.

LXIII. FindeConradin.

p. 623.

Stero. annal.

1268.

Ptol. Luc. Duchêne p. 893.

82.83.

leurs droits, par un jugement injufte ou precipité: ou qu'ellen'apas obvié à des cas fortuits que la prudence ne peut détourner ? files électeurs faifoient ces reflexions, ils auroient honte de penfer à une troifiéme élection; pendant que le jugement de celle qu'ils ont faite eux-mêmes eft encore en fufpens. Il conclud en leur défendant de proceder à cette nouvelle élection, & la déclarant nulle par avance. La lettre eft du feptiéme de Novembre 1 268.

Conradin cependant avoit fait de grands progrès & ayant traverfé la Lombardie & la Toscane, it Mon. Batav. s'étoit avancé jufques à Rome, où il fut reçû par le fenateur Henri de Caftille & par le peuple, comme s'il eût été empereur, avec une extrême joie. Enfuite il paffa en Poüille, où le roi Charles vint s'oppoRic. Malepf. c. fer à lui, & les armées s'étant rencontrées près de Tagliacozzo, il y eut un fanglartte bataille, où Conradin fut défait le jeudi vingt-troifiéme jour Rain n. 32. d'Août 1268.Le roi Charles en donna avis au pape le même jour : ne fçachant encore ce qu'étoient devenus Conradin & le fenateur Henri. Ils avoient fui tous deux, mais ils furent pris & plufieurs auDuchêne p. 893. tres, & le roi Charles les fit conduire à Naples en prifon. En action de graces de cet heureux fuccès, il fonda fur le lieu de la bataille un monaftere de l'ordre de Cîteaux, fous le nom de fainte Marie de la Victoire, & il fubfiftoit plus de quarante ans après, mais il fut ruiné par un tremblement de terre. Pour juger les prifonniers Charles affembla à Naples les plus fçavans jurifconfultes, qui les condamnerent à mort, comme criminels de léfe-majefté, &

bd. p. 38.2.

ennemis de l'églife. Charles donna la vie à Henri AN. 1268. de Castille, tant à caufe de la parenté,que parce que l'abbé du mont-Caffin qui l'avoit pris, ne l'avoit rendu qu'à cette condition, craignant d'être irre- . gulier. Conradin, fon coufin le duc d'Autriche,& quelques autres furent executez à mort; mais auparavant on les mena dans une chapelle où on leur fit entendre une meffe des morts pour le repos de leurs ames, & on leur donna le tems de fe confeffer. Enfuite on les conduifit au marché de Naples, où ils eurent tous la tête tranchée le vingt-fixiéme d'Octobre. La mort de Conradin fut défaprouvée de plufieurs, & rendit odieux le roi Charles, quien fut repris fortement par le pape & les cardinaux; & en ce jeune prince finit la maifon de Soüabe.

Malafp.

LXIV. Mort de Cle

ment IV. Rain. n. 54•

Le pape Clement IV. étoit toûjours à Viterbe, où il mourut la veille de faint André vingt-neuviéme jour de Novembre 1268. après avoir tenu Papebr. conate le faint fiége trois ans, neuf mois & vingt-quatre P-53, jours. Il étoit d'une grande prudence, excellent jurifconfulte, habile prédicateur, & prêchoit fouvent à Viterbe étant pape, pour fortifier le peuple dans la foi catholique: Il chantoit même fort bien. Pendant long-tems il ne mangea point de viande, coucha fur un lit très dur, & ne porta point de linge:

fa vie étoit très-pure. Il fût enterrée à Viterbe dans l'église des freres Prêcheurs, où l'on voit encore fon tombeau, orné de l'image de fainte Hedvi- sup liv. LXXXI. ge de Pologne qu'il avoit canonifée. Après fa mort le faint fiége vaqua deux ans, dix mois & vingtfept jours,

n. 45.

[ocr errors][merged small][merged small]

De fon tems les confreres du Gonfanon, affociez à Rome en l'honneur de la fainte Vierge, s'engagerent à fe confeffer & communier trois fois l'année, & le pape Clement autorifa cette dévotion par une bulle, leur accordant cent jours d'indulgence à chaque fois qu'ils recevroient les facremens: ce qui fait juger qu'ils étoient peu frequentez alors. On dit que cette confrerie fut la premiere & le modele de toutes les autres; & elle prit fon nom de la baniere qu'elle portoit au pro ceffions.

[ocr errors][merged small]

133

L

LIVRE LXXXVI.

AN. 1269.

I.

Pragmatique de

.S. Louis.

୨e7.

E roi faint Louis fe préparant à fon voiage, voulut pourvoir à la tranquilité de l'églife de fon roiaume pendant fon absence, & attirer fur lui to. 11. conc. p. la protection de Dieu; c'eft pourquoi il fit une or- Duboulai.359. donnance fameufe, connue fous le nom de Pragmatique fanction,& divisée en fix articles, qui portent: 1. Les églifes, les prélats, les patrons & les collateurs ordinaires des benefices,jouiront pleinement de leur droit, & on confervera à chacun fa jurifdiction. 2. Les églises cathedrales & autres auront la liberté des élections, qui feront entierement effectuées. 3. Nous voulons que la fimonie, ce crime fi pernicieux à l'églife, foit entierement bannie de notre roiaume. 4. Les promotions, collations, provifions & difpofitions des prélatures, dignitez & autres benefices ou offices ecclefiaftiques, quels qu'ils foient, fe feront fuivant la difpofition du droit commun,des conciles, & des inftitutions des anciens peres. 5. Nous renouvellons & approu vons les libertez, franchises, prérogatives & pri-vileges accordez par les rois nos prédeceffeurs, & par nous aux églifes, monafteres & autres lieux de pieté, auffi-bien qu'aux perfonnes ecclefiaftiques. 6. Nous ne voulons aucunement qu'on leve ous qu'on recueille les exactions pecuniaires, & les charges très-pefantes que la cour de Rome a impo

AN. 1269.

fées ou pourroit impofer à l'églite de notre roïaume, & par lesquelles il eft miferablement apaùvri, fi ce n'eft pour une cause raifonnable & trèsurgente, ou pour une inévitable neceffité, & du confentement libre & exprès de nous & de l'églife. Cette ordonnance eft datée de Paris l'an 1268. au mois de Mars, c'eft-à-dire 1 269. avant Pâque. Quelques exemplaires n'ont point le fixiéme article contre les exactions de la cour de Rome: mais on croit avec raison qu'il en a été retranché. Car encore que la cour de Rome ne foit pas nommée dans les autres articles de cet ordonnance, on voit bien qu'elle tend principalement à reprimer les entreprises des papes fur les droits des ordinaires pour les élections, les collations de benefices & la jurifdiction contentieufe: quoique le faint roi puifse auffi avoir eu en vûe les entreprises des feigneurs & des juges laïques. Depuis quelques années il aSup. liv. LXXXV. voit eu des differends fâcheux avec le pape Clement quoique d'ailleurs fon ami, au fujet des benefices vacans en régale dans les églifes de Reims&de Sens; & il étoit de fa prudence de prévenir de pareilles conteftations.

n. 44. 58.

II.

Apologie des pauvres par S. Bonaventure.

Un docteur de Paris, nommé Girard d'Abbeville, prenant le parti de Guillaume de faintAmour, attaqua de nouveau les freres mendiants, par un écrit auquelS.Bonaventure oppofa pour réVading. 1169.n. ponfe l'ouvrage intitulé: Apologie des pauvres,puto. 2. 395. edit. blié comme l'on croit cette année 1269.Il n'y nomParif. 1647. me point l'auteur qu'il refute, foit qu'il ne le con

6. Bonav. opuf,

« AnteriorContinuar »