L Des Pairs de France. A qualité de Pair de France eft une Dignité annexée à une Terre & Seigneurie, tenuë en fief du Roy, à caufe de fa Couronne en conféquence de laquelle ceux qui poffedent cette Terre, font Officiers de la Couronne, tiennent rang au Sacre des Rois, & ont féance au Parle ment de Paris, où ils prêtent ferment. Ils jouiffent de plufieurs honneurs & Tome III. A prérogatives; & font jugez par le Parlement, qui eft fen! Juge de leurs perfonnes & de leurs Pairies. Leur inftitution eft fort incertaine. Quelques-uns de nos Histoiriens l'attribuent à Charlemagne, ou à Hugues Capet; d'autres prétendent qu'on ne les a connus diftinctement qu'au Sacre de Philippe Augufte, le Jeudi Fête de la Touflaints 1179. Mais laiffant à part cette queftion, qui feroit la matiere d'une grande differtation, il faut fe contenter d'obferver, qu'à la verité cette qualité de Pairie a été réünie & attachée plus Oniverfellement à des Terres portant titre de Duché, mais qu'elle a auffi été unie à des Comtez, à des Baronies & à de fimples Seigneuries. Et comme elle eft la premiere dignité, à laquelle la Nobleffe puiffe afpirer, & que les Princes du Sang Royal la portent, l'on donnera ici une énumeration chronologique des Terres qui en ont été décorées, fuivant la date des érections, fans diftinction de Duchez,& de Comtez, de Baronies & autres Seigneuries, foit que les Lettres d'érection ayent été enregistrées au Parlement; de Paris, ou en d'autres Parlemens; foit qu'elles n'ayent été registrées en aucune Cour, & de celles de cette efpece, il en fera fait mention en caracteres Italiques. Quoique l'on place ces Pairies en l'année de leur érection, il faut pourtant remarquer qu'elles ne prennent rang que du jour de leur enregiftrement: & même depuis l'Edit de 1711. dont il fera parlé, Article II. de ce Chapitre, les Pairs n'ont rang entr'eux, que du jour de la premiere prêtation de ferment au Patlement, après cet enregistrement. L'on a crû devoir rapporter à chaque Pairies toutes les différentes mutations, pour fatisfaire tout d'un coup la curiofité du Lecteur; mais l'on a marqué dans l'ordre chronologique les réérections de ces mêmes Pairies, avec un renvoi à l'article principal où il en a été traité. Quoiquil ne paroiffe pas certain, que, à l'exception des douze anciennes Pairies, il y ait eu des Terres honorées de ce titre avant l'an 1297. l'on a cru pouvoir en rapporter quelques-unes anterieures, comme Mortain, Clermont, Aumale, &c. fe conformant en cela à quelques Auteurs, qui les ont qualifiées Pairies, parce qu'elles furent alors données en appanage à des Fils de France. & qu'il eft conftant que dans la fuite elles eurent ce titre. Na. Pour abreger, l'on indiquera communément les Duchez-Pairies, par ces lettres initiales, D. P. & les Comtez-Pairies par celles-ci, C. P. QUQYQUDUQU QU QU QEU QUYQUDUDUQY ARTICLE PREMIER Pairies de France fuivant l'ordre de leur OURGOGNE, D. P. réüni au Do Bmaine la Nouronne, pat Letties Patentes du mois de Novembre 1361. |