tions étoient trop limitées pour entrer dans une négociation f importante; Selim le renvoya accompagné d'un de fes Bachas, pour faire entendre au Roy fes intentions. Les Hongrois ne reçûrent pas mieux cet Envoyé, que Selim avoit reçû leur Ambaffadeur. Cet Empereur irrité mit fur pied une groffe armée pour fatisfaire fon reffentiment & fon ambition, mais la providence détourna cet orage; car dans ce même temps Selim fut obligé de porter les armes contre Ifmaël Sophi de Perfe. L'heureux fuccez de cette guerre l'engagea à tourner fes forces contre la Sy rie, la Palestine, l'Egypte & l'A rabie, qu'il foûmit à fon Empire. Enfin revenant de ces conquêtes, dans le deffein d'attaquer la Hongrie, par un jufte jugement, il mourut d'un charbon, dans le même lieu où il a → B 1520. voit empoifonné fon cepter, 1 1 1522. en peu de temps, & fa perte entraîna celle de la Hongrie. Soliman maître de la place qui couvroit les Royaumes Chrétiens du côté de la terre, réfolut d'emporter celle qui les couvroit du côté de la mer. L'année fuivante, il affiegea la fameuse ville de Rhodes, & l'emporta avec le même bonheur mais avec une plus glorieufe défense. Enfuite il revint en Hongrie pour achever de fatisfaire fa vengeance. Louis, âgé feulement de 22. ans avoit à 12. fuccedé à Ladillas fon pere. Ce jeune Prínce étoit des mieux faits de fon temps, & de corps & d'efprit; il avoit toutes les inclinations Royales, mais par fon peu d'experience, & par la paix profonde dont fon Royaume avoit joüi pendant fon régne, fes Miniftres & fes Officiers avoient pris tant d'autorité, qu'il ne lui reftoit que le nom de Roy: cependant fe voyant menacé de l'irruption des. Turcs, il implora, mais inutilement, le fecours des Princes Chrétiens, divifez entre cux pour leurs propres interêts. Réduit à fes feules forces, les Hon-. grois amolis dans les délices de l'abondance & du repos, eurent bien de la peine à mettre tren te mille hommes fur pied; armée trop foible pour oppofer à Soliman, qui venoit les attaquer à la tête de deux cens mille. Si le Roy avoit fuivi fon propre fentiment & celui de fes plus fages Capitaines, en attendant qu'il eut levé de plus grandes forces auroit jetté une partie de fes troupes dans les places expofées & mis les autres à la défense des défilez & des paffages difficiles; mais par un aveuglement déplorable, & une confiance téme il |