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EALE,

E

de Pline. On doit préfumer que c'eft le rhinocéros d'Afrique. Voyez RHINOcéros.

EAU, Aqua. Eft un corps fans couleur, tranfparent, volatil, rarefcible, infipide, inodore, qui a la piopriété de mouiller tout ce qu'il touche, & qui cft ordinairement fluide.

Telles font du moins les propriétés de l'eau pure; car nous verrons plus bas, que la Nature nous préfente quelquefois de l'eau chargée de matieres étrangeres qui lui donnent de l'odeur, de la couleur, de la faveur; & que l'eau eft auffi quelquefois dans un 'état de folidité.

Differences des EAUX.

Leurs différences font d'être froides ou chaudes

fimples ou compofées, concretes ou fluides.

Tome V.

A

L'état naturel de l'eau dans les climats tempérés, eft d'être fraîche & fluide; dans la zone glacée, l'état naturel de l'eau eft d'être froide & folide, & ce n'eft que par accident qu'elle devient chaude, compofée.

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Dans le premier cas, on l'appelle eau proprement dite; dans le fecond, elle prend le nom, ou de glace, ou de neige, ou de grêle; & dans le dernier cas on la défigne fous le nom d'eau thermale: difons maintenant que des Phyficiens du premier rang prétendent que l'état le plus naturel de l'eau eft celui de folidité, & qu'elle n'eft en forme fluide que par l'effet de la fufion occafionnée par les parties du feu qui y circulent & y font interpofées. On compte prefque autant d'efpeces d'eaux fluides, qu'il y a de matieres que l'eau peut tenir en diffolution, foit par elle-même, foit au moyen de quelque corps qui ferve d'intermede. Sous ce rapport, les eaux font, ou favonneufes, ou fulfureufes ou bitumineufes ou alumineufes, ou vitrioliques ou muriatiques, ou minérales métalliques, c'est-àdire, pyriteuses, ainfi qu'on le verra par les détails fuivans.

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La recherche des eaux fe fait ordinairement en Août, en Septembre & O&tobre, parce que la terre eft alors plus feche, & que l'eau qui s'y trouve peut s'appeler Jource. Pour découvrir des eaux il faut d'abord exa

miner l'afpect du terrain, la fituation du lieu & la nature des terres; quand on trouve une terre couverte de rofeaux, de creffons, de menthes, de lierre terreftre, de joncs & d'autres plantes aquatiques, on reconnoît aisément qu'il y a de l'eau fous l'humus, & fa profondeur s'étend jufqu'au lit de glaise qui

la retient.

Nous fuivrons ici la divifion générale des eaux qu'on lit dans notre Minéralogie, T. I. Edit. de 1774. Nous les confidérerons comme fimples, & conime compofées.

EAUX fimples.

Comme eaux fimples, elles font réputées ne contenir aucunes fubftances étrangeres à celles qui conftituent l'élément aqueux mais les Chimites, en les analyfant, ont toujours trouvé quelque réfidu falin ou terreux, &c. qui fait conclure que la fimplicité qu'on leur attribue, eft une fimplicité purement relative. MM. Boerhaave & Marcgraff ont auffi prouvé que l'eau la plus pure en apparence, à l'odeur & à la faveur, donnoit encore, après la diftillation la plus fcrupuleusement rectifiée, des parties hétérogenes. M. Lavoifier, de l'Académie des Sciences, a lu à la rentrée publique, le 14 Novembre 1770, une excellente Differtation dans laquelle il traite & difcute avec clarté cette queftion: L'eau la plus pure contientelle de la terre,& cette eau peut-elle être changée en terre? M. Lavoisier conclut que l'eau diftillée feulement une fois ou deux à une chaleur douce & lente, eft prefque abfolument pure; qu'elle ne change point de nature par la diftillation, & n'acquiert aucune nouvelle propriété par des diftillations réitérées, & que la terre que les Chimiftes ont imaginé retirer de l'eau, n'étoit que des débris du vafe, c'eft-à-dire, de l'alambic dont on s'étoit fervi, rapprochés par l'évaporation.

MM. Lavoifier & Meufnier ont lu, à la rentrée de la même Académie, le 21 Avril 1784, un Mémoire tendant à prouver par la décompofition de l'eau, que ce fluide n'eft point une fubftance fimple, & qu'il y a plufieurs moyens d'obtenir en grand l'air inflammable qui y entre comme principe conflituant.

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Hartfoecker a obfervé qu'une eau de fontaine (non préparée) très limpide, exposée à l'air libre eft remplie d'une infinité d'animaux, avec lesquels ceux de l'air s'accouplent, qui multiplient prodigieufement en très-peu de temps, & deviennent enfuite de petits infectes volans. Ces infectes proviennent

d'oeufs ou de vers qui y exiftoient, ou qui y font furvenus par différens moyens. Vanhelmont rapporte, & c'eft un fait très-connu à préfent, que l'eau (non diftillée) la plus pure en apparence, celle dont on approvifionne nos navires, éprouve fous la ligne une véritable putréfaction; qu'elle devient roufsâtre, enfuite verdâtre, & enfin rouge: que dans ce dernier. degré d'altération elle répand une puanteur infupportable, & qu'elle fe rétablit enfuite d'elle-même en peu de jours: cette altération eft due à des corps. étrangers à l'eau. Le célebre Docteur Alfton d'Edimbourg, a propofé, il y a quelques années, la méthode de conferver l'eau douce en mer elle confifte à mettre dans un tonneau une certaine quantité d'eau de chaux, qui, par fa propriété antifeptique, produit l'effet défiré. Pour ne pas mêler de la chaux à l'eau, à l'inftant qu'on en doit ufer, le Docteur Alfton propofa la précipitation de la chaux, par l'addition d'une certaine quantité de magnéfie blanche. M. Henri, dans le deffein de rendre ce procédé moins difpendieux, propofe de précipiter la chaux par le moyen d'une terre calcinée & de l'acide vitriolique. En 1770, un Tonnelier de Marfeille, dans la vue de conferver toujours l'eau claire & exempte de corruption, n'employoit que des futailles qui avoient d'abord été combugées & remplies d'eau douce, dans laquelle on mettoit (pour chaque futaille ) ce que les deux mains peuvent contenir de chaux très vive; les futailles reftoient en cet état pendant cinq à fix jours; on en rejetoit l'eau, on les rinçoit à deux fois, & on les rempliffoit enfin de l'eau deftinée à faire le voyage. Le trou de la bonde étoit couvert d'une toile, & on y appliquoit une plaque de fer-blanc légérement arrê tée, uniquement pour empêcher les rats de fe jeter dans les futailles; on nous a affuré du fuccès de ce procédé fi fimple, qui forme contre les parois intérieures de la futaille, un très-léger enduit.

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