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lien même, depuis quelques années, transporte chaque jour dans fon païs. L'Auteur entre fur tout cela dans des détails inftru&tifs.

De l'Eloquence des Orientaux.

La plus ancienne forme de l'Eloquence des Orientaux, eft celle que ces Nations cultivent encore aujourd'hui. Elle eft de deux fortes. Le premier ftile eft fententieux, métaphorique, rempli de paraboles, de comparaifons & d'images éfevées. L'autre eft doux, fleuri, coupé, rempli d'antithèses, & de contraftes piquans. Cette Eloquence a des rapports marqués avec les organes de ces Peuples. Ils reçoivent des impreffions trèsvives des objets les moins confidérables, & perfuadent autant par l'extérieur & l'impreffion fenfible, que par l'évidence des raifons.

Du génie des Orientaux dans la Peinture & la Poefie.

L'Auteur ne donne pas une idée fort avantageufe du talent de ces Peuples dans la Peinture. Leur imagination eft trop forte pour les plus belles parties de cet Art. Jamais leurs Peintres ne purent fuivre cet ordre & cette proportion admirables, qui règnent dans les Ouvrages des Grecs & des Romains. Quant à leur Poéfie, le fond en eft le même qui a rendu celle d'Homère les délices de tous les fiècles. La fcène des Tableaux d'Homère reffemble à ces Païfages héroïques en Peinture; c'eft la Nature & la Campagne, ornées des figures des Perfonnages illuftres.

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De l'Eloquence des Peuples modernes.

Les François remportent ici la palme fur tous fes autres Peuples de l'Europe. L'Auteur leur donné à cet égard les plus grands éloges.,, Pôle

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,, avancer, dit-il, que depuis les Grecs du beau fiècle, & les Latins du fiècle des deux premiets », Césars jusqu'à celui de Louis XIV. l'Art d'écrire avoit été perdu...La France renferme les formes de tous les Efprits. Cette flexibilité fi connue du caractère & de l'extérieur se ,, transforme en tous les ftiles, comme en tous ,, les goûts. Cet Art admirable de dire ce qu'il faut & de ne dire que ce qu'il faut, a été refervé à la France. La mefure de l'enthousiasme eft jufte, fans nudité, fans être trop chargée d'ornemens. La Profe, cavalière & philofo phique, marche avec légèreté, mais fans précipiter fon cours. L'Orateur François a rendu à la Chaire de Vérité toute fa nobleffe, en l'épurant des citations prophanes, en releguant les comparaifons, les hiftoires, & la familiarité de l'Eloquence Italienne, Tout marche à fon but, tout eft inarqué, dans le détail même ,, des expreffions, au coin du ftile Apoftolique, & au goût de l'Antiquité Eccléfiattique. Les bienféances, du confentement de toute l'Eu,, rope, font l'appanage des Ecrivains François. "Il femble que ce grand goût, fi célèbre dans la Peinture, & qui choifit les belles expreffions de la belle Nature, auroit pu fe former indifféremment fur Racine, ou fur les belles Anti,, ques. Jamais la douleur, ni la joie ne grimacent fur nos Théatres, chez le Poëte, ou chez l'Acteur. Les beaux Ouvrages de la France reffemblent à ces Statues incomparables de Rome, qui n'ont dans le travail, ni trop de ma◄ nière, ni trop de recherche".

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Je ne tranferis qu'une partie du magnifique

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éloge que fait l'Auteur du bon goût des François, & qu'il finit en difant: Le Livre parfait n'eft donc qu'en France; il manque toujours quelque chofe à la forme & au goût, ailleurs. De la Poefie.

L'origine de la Poéfie eft dans l'Orient; mais elle n'a jamais, chez ces Peuples, formé les grandes compofitions du Poême Epique, ou de la Tragédie. L'Auteur ne traite guère dans ce Chapitre, que de ce qui a rapport au Théatre, quieft le fpectacle des Mours; & dans les deux Chapitres fuivans il traite de la Scène comique, de la différente espèce d'Action fur les Théatres, de l'amour des Spectacles, & de la profeffion des Acteurs.

Lerefte de l'Ouvrage, qui contient encore un grand nombre de Chapitres intéreffans, roule particulièrement fur la Philofophie ancienne & moderne, fur les Mours, fur les Femmes, fur l'Amour chez les Peuples modernes de l'Europe, fur le génie des Barbares, fur les caufes de la décadence du Génie & des Arts, fur les com-. penfations dans les Vertus & dans les Arts,parculières aux fiècles & aux Nations différentes, &c,

Le dernier morceau eft un hors-d'œuvre, où l'Auteur donne le portrait du caractère des Nations, dans les termes & fuivant le génie de la Peinture. Cette petite Pièce eft ingénieufe, & paroît fort bien exécutée. Mais le Portrait eft formé fur un Deffein où les Etrangers trouveront peutêtre quelques défauts de jufteffe, parce qu'ils croiront y voir de la prévention. On eft jaloux du mérite d'autrui, & on n'aime pas qu'on l'éale avec pompe, Mais fi l'Auteur n'a dit que ce

qui eft, s'il n'a rien exagéré, les coups retomberont fur ceux qui l'attaqueront. In ftolidum recidunt fpicula mia caput.

ARTICLE VI.

RECUEIL de Pièces concernant l'OPE'R ATION de la TAILLE, qui contient la defcription de plufieurs LITHOTOMES compofés; cel le d'une TENETTE à brifer la PIERRE; celle des diverfes fituations du Pierreux dans l'Opération de la Taille; leurs avantages & leurs inconvéniens, difcutés par des Critiques réciproques, où fetrouve la REPONSE aux derniers Ecrits de l'Anonyme, Auteur de Recueil in 12. des Pièces importantes fur l'Opération de la Taille, faite par le Lithotome caché. Par Mr. CLAUDE-NICOLAS LE CAT. Grand 8. de 450 pages pour le corps de l'Ouvrage, & de 28 pour les Pièces préliminaires. A Rouen chez Laurent Dumefnil, 1751.

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NAnonyme (a), qui n'est ni Médecin, ni Chirurgien, ayant publié un nouveau Lithotome cache, ne fe contenta pas d'en faire l'éloge, mais il traita en même tems toutes les autres Méthodes de tailler, & la latérale même, avec une hauteur, un mépris, qui devoient naturellement lui fufciter des Adverfaires. C'étoit débuter affez mal. Mais ce bon Frère n'avoit appris dans fon Ordre ni les règles de la bienséan ce, ni celles de la politeffe & de la modeftie. Mr.

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(a) Il eft défigné en plufieurs endroits de l'Ouvrage fous le nom de Frère Come

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Le Cat, en particulier, fut très-fenfible à cette violente fortie. C'étoit en quelque forte l'attaquer perfonnellement, que de fronder l'Appareil latéral, qu'il exerçoit lui-même, & auquel il a donné de nouveaux degrés de perfection. Notre caufe, dit-il, eft commune, & en gar99 dant le filence, je fuffe devenu un ingrat envers cette Méthode qui m'a fi bien fervi, je fuffe devenu le complice des erreurs & des fuites funeftes attachées au projet de l'Anonyme. L'Anonyme a fu faire déclarer en fa faveur des perfonnes de mérite, quelques Savans, des Journalistes, la plupart très-peu en état de bien juger de l'état de la queftion, & qui féduits par de fauffes apparences, ont fait tout le contraire de ce qu'on devoit naturellement attendre d'eux. Mr. Le Cat produit de fon côté les témoignages de Juges compétens dans cette affaire, d'habiles Médecins, & de Chirurgiens très-expérimentés, qui lui donnent unanimement gain de caufe,,, Il ,, oppofe, difent deux d'entre eux (a), aux er,,reurs de Frère Côme, des principes & des rè

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gles fures, pour fe bien conduire dans cette ,, opération, appuyées de raifonnemens justes & folides. Il prouve inconteftablement l'infuffi fance du Lithotome caché de cet Anonyme, & le danger de s'en fervir, quoique mis entre les mains des plus habiles Lithotomiftes. Ily démontre folidement que la fituation oblique. du

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(a) Mrs. de la Croix & le Blane, le premier, Chirur gien en Chef de l'Hôtel-Dieu d'Orléans, & PenGonnaire Lithotomifte de S. A. S.Monfeigneur le Duc d'Orléans; le fecond Maître en Chirurgie à Orléans, & Lithotomiste de l'Hôtel-Dieu de la même Ville.

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