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sp. 60.

de Chartres confulta Hildebert s'il devoit le rétablir. Hildebert répondit, qu'il n'en étoit pas d'avis, quoiqu'il n'eût tué que pour défendre fa vie: alleguant fur ce fujet l'autorité de faint. Off ca Ambroife.

4.

Ser. 38..

4226

Les fermons d'Hilde bert contiennent plufieurs points remarquables de doctrine & de difcipline. Quoiqu'il eût été difciple de Berenger, il parle très correctement de l'eucharistie, & dit: Nous ne devons pas douter que par les paroles facrées de la benediction du prêtre, le pain ne foit changé au vrai corps de nôtre Seigneur; en forte que la fubftance du pain ne change point. Ser.934 på Ilfe fert même du mot de tranfubftantiation; 689. & on ne trouve perfonne qui l'ait emploïé avant

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772.

16. p. st.. Lib. i. epi

Touchant la grace il dit : Etant reparé & re... Ser. 11ta på concilié par la grace du nouvel homme ; tu tombes tous les jours, & toutefois la grace fecou rable ne t'abandonne point Et ailleurs: La grace de Dieu eft tres officieufe envers les hommes, & comme engagée par ferment à les fecourir. Et enfuite: Si la créature n'est pas juste, c'est sa faute, & non celle de Dieu. Il veut que tous les hommes foient fauvez; & pour ôter toute excafe, il leur prepare fa grace qui les foûtient il diftribue des moiens pour les aider, il offre des recompenfes pour les exciter, il menace pour les intimider.

Sur la penitence il dit, que l'on doit fe confeller avant que de commencer le jeune du carê me, parce que c'eft renverfer l'ordre, de punir les pechez avant que de les confeffer, que penitens demeuroient hors de leurs maifons: que quelquefois on les reconcilioit avant la fin de penitence, , pour communier à Pâques avec le refte des fideles. Il marque qu'on jeûnoit le jour de Trépaffez.

leur

Ser. 18. p.

301.

eod. p.298.

Serm. 34.

P. 394.
Serm. 89.

p. 650.

p. 1009.

Entre les traitez d'Hildebert le plus confide rable eft celui qui contient en abregé un corps entier de theologie, & qui femble avoir fervi de regle & de modele à ceux qui ont enfuite traité cette fience par methode. Il est divifé en quarante-un chapitrés, & l'auteur y traite premierement de la foi, puis de l'existence & de l'unité de Dieu, de la trinité & des princi6. ii. paux attributs. Delà il paffe à l'incarnation, puis aux anges & à l'ouvrage des fix jours: en24. fuite à la creation de l'homme, à fon premier état, & fa chute, puis au peché en gencral. Enfin il vient aux facremens: mais la fin y man& nous n'avons pas ce qu'il avoit dit des facremens en particulier. Ce traité eft compofé avec beaucoup de netteté & de précifion, & les preuves y font bien choifies.

6.40.

Cifteaux.

Petr. Clun

1. epift. 8.

ep.25. tom 3. Spicil. * 152.

que,

l'une

xx. Le pape Innocent aïant fejourné en France Exemption environ dix-huit mois & impofé une collecte de dimes à d'argent pour les frais de fon voïage, reprit le chemin d'Italie au printems de l'année 132. Il celebra à Clugni la fête de la purification de Nôtre-Dame, & y reçut les letttres d'obedience de Guillaume patriarche de Jerufalem. Il com firma les privileges de Clugni, particulierement l'immunité du lieu & la fureté contre les violences comme il paroît par deux bulles, adreffée à l'abbé Pierre, datée de Vienne le fecond jour de Mars, l'autre datée de Valence le huitième du même mois, & adreffée à tous les évêques Mais en même tems ce pape accorda à faint Bernard en confideration des fervices qu'il avoit rendus à l'églife pendant ce fchifme, un privilege tant pour la maifon de Clairvaux, que pour tout l'ordre de Cifteaux, où il dit entre autre chofes: Nous ordonnons que perfonne ne préfume de vous demander ou recevoir de vous les dîmes des terres que vous & tous les

ap. Bersi ep's 352.

freres de vôtre congregation cultivez de vos propres mains & à vos dépens, ni les dimes de vos beftiaux. Ce privilege eft daté de Lion le dix-fept de Février 113 1. & caufa dans la fuite de grands differens entre les moines de Cifteaux & les autres particulierement ceux de Clugni. L'abbaie du Miroir, fille de Cifteaux dans le diocefe de Lion, aiant été fondée la même anne 1131. les moines de Gigni, un des principaux membres de Clugni, leur demanderent les dines; & comme ils les poursuivoient à cet effet, le pape Innocent menaça d'interdire l'église de ceux de Gigni, s'ils ne fe defiftoient dans quarante jours, & en écrivit à l'abbé de Clugni. L'abbé fe plaignit au pape que cette conduite Lib. 1. ep étoit extraordinaire & préjudiciable à fon ordre. 33. Nous païons, dit-il, les dîmes non- feulement à des moines & à des chanoines, mais à des curez & à des gentilhommes; pourquoi ne les recevrons-nous pas auffi des autres? J'en ai donné en quelques lieux aux freres de Cifteaux : mais Dieu merci eux & les autres religieux font tellement augmentez par tout notre voifinage, que nous leur remettons à tous les dîmes, il faut perdre la dixième partie de nos religieux, ou même en quelques lieux abandonner nos maifons. Nous vous fupplions donc que vos nouveaux enfans ne chaffent pas les anciens: autrement fi nôtre églife perd fes droits, elle ne me gardera pas non plus.

Il écrivit encore plus fortement fur ce fujer 1. ep. 34. au chancelier Aimeri. Il lui reprefente la dignité du monaftere de Clugni & la protection finguliere qu'il a reçue du faint ficge depuis fa fondation; puis il ajoûte: Qui a jamais oui dire que le pape ait dépouillé de fon droit, je ne dis pas une telle églife, mais la moindre femme par fa feule volonté fans connoiffance de caufe?

#pift. 35

v. Bern.
ep. 283.
v. Mabill.

Pref. n S.
Bern.

48.

& que l'on ait fait paffer le bien des uns aux au tres fans le confentement des proprietaires? Si les Cifterciens ont quelques nouveaux privile ges, nous en avons de la même fource de plus anciens & en plus grand nombre. Mais, dit-on ils font pauvres, & vous êtes riches. Que l'or compare nos revenus & nos dépenfes, & que l'on juge qui font les plus riches. Mais foit, s'il ont befoin d'aumônes, s'enfuit-il qu'ils doiven prendre le bien d'autrui? Je leur ai donne quelques dîmes quand ils les ont demandées pa charité, mais autre chofe eft de nous les ôte par force. Et enfuite, parlant du pape Ses en. nemis nous infulteront comme ils ont commen cé de faire; & nous diront: Voilà vôtre pape que vous avez choifi au préjudice de vôtre con frere. Gardez-le bien vous avez la recompenf que vous meritez. Ce confrere eft Pierre de Leon qui avoit été moine de Clugni.

L'abbé Pierre écrivit auffi fur ce fujet au cha pitre general de Cifteaux. Il commence par leu reprefenter l'eftime & l'affection qu'il a toûjours eue pour leur congregation naiffante, puis il repond à leurs objections: il n'eft pas jufte, ditesVous , que des étrangers prennent les dîmes de nos travaux. Mais nos peres en ont toûjours ufé ainfi ce ne font pas feulement les laïques qui païent les dîmes, les églifes les païent aux églifes, les monafteres aux monafteres; & non feulement du travail des païfans, mais du leur. Vous perdrez plus, ajoûte-t-il, par la diminution de vôtre reputation, qu'en abandonnant un fi petit profit: tout le monde vous admiroit, & vous pafferez pour intereffez. Il vaudroit mieux fouffrir vôtre pauvreté, qu'exciter ce fcandale & alterer la charité. Ces lettres furent fans effet: l'affaire particuliere de Gigni & la querelle generale des dîmes s'aigrirent de plus en plus, & eurent de fâcheufes fuites.

XXI.

Chr. Maga

Le pape Innocent aiant paffé à saint Gilles en Provence, entra en Lombardie par les monta- Le pape en Italie. gnes de Gênes, & celebra à Aft la fefte de pâacta. ap. ques, qui cette année 1132. étoit le dixième d'ABar. 1132. vril. De-là il vint à Plaisance, où il appella leş évêques & les autres prelats de Lombardie, de la province de Ravenne & de la baffe Marche & tint avec eux un concile. Cependant le roi Lothaire vint en Lombardie avec une armée, comme il avoit promis, & celebra la fête de Noël à Meduine dans la Marche Trevifane. Il menoit avec lui faint Norbert: qui en ce voiage fit la fonction de chancelier d'Italie; parce que le fiege de Cologne étoit vacant. Lo thaire tint à Roncaille une affemblée generale avec le pape & les Lombards touchant l'état de l'églife & de l'empire. Le pape paffa outre, & entrant en Tofcane il vint à Pife, où aïant appellé les Genois il les accommoda avec le Pifans: leur faifant faire ferment de part & d'autre qu'ils s'en tiendroient à fon jugement touchant laguerre qui s'excitoit entre eux; & il leur ordonna de vivre deformais en paix. Saint Bertard qui avoit fuivi le pape en ce voïage, fut le mediateur de cette paix, pour laquelle il fut envoie à Genes, & y parla fi efficacement, qu'il conclut l'affaire prefque en un jour. Il refusa alors encore une fois l'évêché de Genes.

Pour éteindre entierement cette guerre & Recompenfer la fidelité de la ville de Genes, le pape Innocent l'érigea en archevêché: accordant le pallium à Syrus fon évêque, lui donnant pour fuffragans trois évêques de l'ifle de Corfe, &l'affranchiffant lui-même de toute fujetion, ceft-à-dire de la jurifdiction de l'archevêque de Milan, dont jufques alors il avoit été fuffragant: en forte le nouvel archevêque de Genes ne dépendroit que du pape, & ne feroit facré que

que

deb. M. S.

Bern, po 129.

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