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gardée même comme une Table des Matières, puifque outre l'ins dication des Lettres qui y font contenues, on y trouve encore le fujet que traite chaque Lettre.

Indépendamment de ces Tables particulières, placées les unes au commencement & les autres à la fin de chaque volume, pour faciliter davantage le Lecteur, nous mettons encore à la fin de ce dernier Tome, une Table générale de l'ordre & de la diftribution des Matières, qui font contenues dans chaque volume, ce qui le mettra à portée de trouver fur le champ, & fans difficulté, les différens objets qu'il fera bien aife de confulter. Nous avons penfé que cette Méthode étoit la plus claire, & la feule que nous puf fions adopter, pour éviter l'inconvénient que préfentoit une Table générale.

Il nous refte à rendre compte du retard qu'a éprouvé la livrai fon de ce volume, & ce retard vient uniquement de l'Editeur, qui nous a fait attendre plus de trois mois l'Extrait de la Relation des Grands Jours d'Auvergne, qui termine ce même volume & notre Collection. Nous fommes d'autant plus fâchés de ce retard, que cette Pièce n'a pas rempli notre attente, & que par la manière dont l'Editeur la donne, elle eft moins l'Ouvrage de M. Fléchier que le fien. Il ne nous convient point, par déférence pour l'Editeur & par refpect pour le Public, de porter ici notre jugement fur cette Pièce; mais nous pouvons dire que nous ne l'inférons dans la Collection que parce qu'elle a été annoncée dans le Profpectus ; & crainte que fa fuppreffion ne nous attirât des plaintes, que nous voulons éviter par notre fidélité à remplir nos engagemens : nous l'avons placée d'ailleurs de manière que MM. nos Soufcripteurs pourront la fupprimer, ou la conferver, felon l'opinion qu'ils s'en formeront.

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On trouvera dans ce volume quelques Pièces nouvelles, (qui avoient vraisemblablement échappé aux recherches de l'Editeur) que nous avons eu le bonheur de recouvrer, parmi lesquelles fe trouve une Differtation Hiftorique fur la ville de Nîmes & fes Antiquités (1). Enfin nous n'avons négligé ni foins ni dépenfe, pour rendre cette Collection digne du Public & de fon illuftre Auteur ; mais comme le témoignage que nous en rendons ici pourroit paroître fufpect, nous croyons devoir y joindre celui de M. l'Abbé RIBALLIER, Cenfeur Royal, qui, ayant lu l'Ouvrage avec l'attention qu'exigeoit fon minifière, peut en être regardé comme le plus jufte Appréciateur.

(1) Voyez la Note au bas de la page 375 de ce volume.

APPROBATION GÉNÉRALE.

J'AI lu, par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux,

un Ouvrage qui a pour Titre : Collection Complète des Euvres de M. FLECHIER, Évêque de Nîmes. On a cru rendre service au Public en raffemblant toutes les différentes productions forties de la plume de ce grand Évêque, & capables de justifier la haute réputation qu'il s'eft acquife par fon éloquenfes talens littéraires, & la pratique la plus exacte des vertus épifcopales. On trouvera dans ce Recueil plufieurs Pièces qui n'avoient pas encore paru, & qui ferviront à faire connoître de plus en plus le mérite & les qualités perfonnelles d'un Prélat qui a tenu avec juftice un des premiers rangs parmi les Hommes illuftres du beau fiècle de Louis XIV. A Paris, le 15 Juin 1781.

ce,

RIBALLIER, Cenfeur Royal.

PRIVILÉGE DU ROI.

LOUIS,

VOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France & de Navarre, à nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenans nos Cours de Parlemens, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, GrandConfeil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra : SALUT. Notre bien amé le Sr. Abbé DUCREUX, nous a fait expofer qu'il défireroit faire imprimer & donner au Public les Euvres complètes de M. FLECHIER, s'il nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Privilége à ce néceffaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter l'Expofant, nous lui avons permis & permettons de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui femblera, & de le vendre, faire vendre par-tout notre Royaume. Voulons qu'il jouiffe de l'effet du présent Privilége, pour lui & fes hoirs à perpétuité, pourvu qu'il ne le rétrocéde à perfonne; & fi cependant il jugeoit à propos d'en faire une ceffion, l'Acte qui la contiendra fera enregistré en la Chambre Syndicale de Paris, à peine de nullité, tant du Privilége que de la ceflion; & alors par le fait feul de la ceffion enregistrée, la durée du présent Privilége fera réduite à celle de la vie de l'Expofant, ou à celle de quinze années à compter de ce jour, fi l'Expofant décède avant l'expiration defdites quinze années. Le tout conformément aux articles IV & V de l'Arrêt du Confeil du trente Août 1777, portant Règlement fur la durée des Priviléges en Librairie. FAISONS défenses à tous imprimeurs, Libraires & autres perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impreffion étrangère dans aucun lieu de notre obéiffance; comme auffi d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdits

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Ouvrages, fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans ta pera miflion exprefle & par écrit dudit Expofant, ou de celui qui fe représentera, à peine de faifie & de confifcation des exemplaires. contrefaits; de fix mille livres d'amende, qui ne pourra être modérée, pour la première fois; de pareille amende & de déchéance d'état en cas de récidive, & de tous dépens, dommages & intérêts, conformément à l'Arrêt du Confeil du 30 Août 1777, concernant les contrefaçons. A la charge que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion dudit Ouvrage fera faite dans notre Royaume & non ailleurs, en beau papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie > à peine de déchéance du préfent Privilége qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudit Ouvrage fera remis dans le même état où l'Approbation y aura été donnée ès mains de notre très-cher & féal Chevalier Garde des Sceaux de France, le fieur Hue de Miroménil, qu'il en fera enfuite remis deax Exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Chancelier de France le fieur de Maupeou, & un dans celle dudit fieur Hue de Miroménil; le tout à peine de nullité des Préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant & fes hoirs pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. VOULONS que la copie des Préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, folt tenue pour dûment fignifiée & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. COMMANDONS au premier notre Huiflier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. Donné à Paris, le deuxième jour d'Août, l'an de grâce mil fept cent quatre-vingt, & de notre Règne le feptième.

Par le ROI en fon Confeil.

LE BEGUE.

Je fouffigné, ai cédé & transporté mon droit au préfent Privilége à M. PIERRE BEAUME, Imprimeur-Libraire à Nîmes, pour en jouir en mon lieu & place, conformément aux conventions faites entre nous. A Paris, ce quatre Août, mil fept cent quatre-vingt.

L'Abbé DUCREUX.

Regiftré le préfent Privilège, enfemble la ceffion y mentionnée, fur le Regiftre XXI de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 2079, fol. 349, conformément aux difpofitions énoncées dans le préfent Privilége; & à la charge de remettre à ladite Chambre les huit Exemplaires prefcrits par l'Article CVill du Règlement de 1723. A Paris, ce 4 Août 1780.

LE CLERC, Syndic.

LETTRES

LETTRES

DE

M. FLÉCHIER.

LETTRE PREMIÈRE.

De confolation & de piété à Madame fa Sœur, Religieufe de fainte Claire à Béziers, fur la mort de leur Mère.

MA TRÈS-CHÈRE SŒUR,

Si je n'étois affure de votre vertu, & de la fainte conftance de votre efprit, j'appréhenderois de vous renouveler une affliction qui ne vous peut être que très-sensible, en vous confolant après la mort de notre très-honorée Mère ; mais je fai que vous avez un cœur tout religieux, & que vous favez adorer la conduite & les jugemens de Dieu dans les occafions les plus funeftes. Ce n'eft pas que je condamne ces douleurs modérées, qui font des effets d'une piété naturelle, & non pas des défauts de résignation; il faut donner quelque chofe à nos affections; & la grâce de la vocation, qui nous fait vivre felon l'Esprit de Dieu, ne nous ôte les fentimens raisonnables du fang & de la nature; nous pas devons néanmoins plutôt confidérer les ordres du Ciel, que la violence de nos mouvemens; & quoique notre perte foit très-fâcheuse, nous devons être fort modérés à la reffentir: il faut que les prières foient les plus fidelles interprètes de nos cœurs devant Dieu; & notre trifteffe feroit indifcrète & mal réglée, fi elle ne commençoit par ce devoir de re Tome V. Seconde Partie.

B

connoiffance. Pour moi, je vous avoue que je fus extrêmement furpris, lorfqu'on me donna des nouvelles fi défavantageuses à notre maison; une mort fi inespérée ne me permit pas de faire réflexion fur mon état, & je fuivis peutêtre un peu trop la force des inclinations naturelles ; mais je crois que je ne fuis coupable que par furprife; & après m'être confolé avec Jefus-Chrift je fuis de ce fentiment, qu'il falloit baifer la main qui nous afflige, & que Dieu ne fauroit être que très-doux dans fes plus rudes châtimens, & dans la plus fenfible difpenfation de fes amertumes. En effet, je m'imagine qu'il a voulu récompenfer la vertu de notre très-honorée Mère, & donner un petit exercice à la nôtre : il faudroit ne l'avoir pas connue pour douter de fon falut; tous ces beaux actes de patience qu'elle a pratiqués, me donnent quelque forte d'affurance qu'elle nous fervira dans le Ciel, & pour notre avancement spirituel, & pour la profpérité de toute fa famille ; & nous avons tous les fujets du monde de croire qu'elle a été choifie pour le Ciel, puisque sa vie ne fut qu'une préparation continuelle à bien mourir; fi bien que nous pouvons dire, que nous avons encore notre mère, mais qu'elle ne doit plus rien à la nature; & qu'elle eft vivante d'une façon plus parfaite & plus affurée que nous qui fommes encore dans les dangers & dans les attaques continuelles de nos paffions; & certes, peut-être que Dieu nous veut priver des perfonnes fi chères, pour nous avertir de fuivre fes lumières avec plus d'amour & de fidélité; c'est peut-être une punition de nos fautes, ou une incitation à une plus haute perfection. Le Seigneur fait fi bien nous attirer à lui par des petites croix, des afflictions inespérées, des accidens fubits & des mortifications quelquefois fanglantes. Il dégage de la façon les attachemens du monde ; & fi nous prenons garde aux intentions adorables de notre bon Dieu, nous trouverons qu'il nous appelle à foi; & ces occafions fi fatales à nos désirs, font des voix fortes, dont il fe fert pour nous exciter à son service, & des inftructions qui ne peuvent que nous toucher, puifqu'elles viennent de fi près. Vous m'excuserez,MA TRÈS-CHÈRESœur, fi je vous parle des chofes que vous pourriez m'enseigner depuis long-temps; vous avez trop de charité pour n'agréer pas la liberté que je prends. Je voudrois avoir plus de commodité de vous témoigner mes refpects; les maladies que

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