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* Adige.

& que par une défaite fi generale, Orofl. 5. cette nation barbare fut prefque é- c. 16. teinte. Les Cimbres plus heureux Flor. 1. 3. d'abord, avoient franchi les Al- c. 3. Liv. epit. pes, pes, & penetré jufque dans la Gau- 1. 68. le Cifalpine. Catulus les attendoit aux bords de* l'Athefis: mais comme il n'avoit que vingt-mille hommes à oppofer à une armée innombrable, la confternation s'empara de l'efprit de fes foldats ; plufieurs s'enfuirent avant que d'avoir vû l'ennemi, & le General Romain fut obligé pour fauver le ref te, d'abandonner les bords de la riviere, & de fe camper dans des défilez où il ne put être forcé. Marius à l'entrée de fon cinquiéme Confulat, vint à fon fecours avec fon armée victorieuse. Les deux Generaux ayant joint leurs forces, donnerent bataille aux Cimbres, Plut. dans les pleines de Verceil. Ces Mario & barbares furent défaits, & les Ro- Sylla. Oros. l. 5. mains remporterent une victoire fi complette, que fi on en croit leurs vell. 1. 2. Hiftoriens, il y eut cent vingt mille Cimbres qui demeurerent fur le champ de bataille, fans compter foixante mille prifonniers.

C. 16.

in

Marius & Catulus triompherent conjointement de la défaite de ces barbares, & Marius infatiable d'honneurs , brigua un fixiéme Confulat avec autant d'ardeur qu'il avoit fait le premier. On prétend même qu'il l'acheta par de l'argent que fes émiffaires répandirent fecrettement parmi ceux qui avoient le plus de credit dans les Tribus ; Plut. in & qu'il fe fervit en même temps de cet indigne moyen pour faire donner l'exclufion à Metellus, que fes vertus, fon experience, & les voeux de tous les gens de bien, appelloient au gouvernement de la République. On lui prefera Valerius Flaccus, qui fut moins le Collegue que l'esclave de Marius.

Mario.

Cet homme fi grand par fa valeur, & qui avoit été fi utile à fa patrie pendant la guerre, en devint le tiran durant la paix. Dans. ce haut point de gloire où fes victoires l'avoient élevé, la prefence feule de Metellus plus eftimé que lui par fes vertus, lui étoit infupportable. Non content de l'avoir exclu du Confulat, il employa les plus bas & les plus indignes artifi

ces pour le faire bannir de Rome. Il s'allía pour cela avec deux Senateurs appellez l'un Glaucia, & l'autre Saturninus,tous deux ennemis déclarez de Metellus, les plus méchants hommes qu'il y eût dans ła République, & que ce grave Senateur auroit chaffé du Senat pendant fa Cenfure, fans l'oppofition de fon Collegue, auprès du-, App. Aquel ils avoient trouvé du credit, lex. L. 1. Ces trois hommes unirent leurs reffentimens & leur cabales. Marius étoit Conful, Glaucia Préteur, & Saturninus qui avoit déja été Tribun du peuple, briguoit une fe conde fois cette Dignité, afin de pouvoir tourner contre Metellus, le pouvoir qui y étoit attaché. Mais le jour de l'élection étant arrivé, Nonius yn des competiteurs de Saturninus, reprefenta au peuple avec des couleurs fi vives, les differens crimes dont il étoit noirci, que ce peuple en qui il fe trou voit encore quelque refte de l'ancienne probité de fes ancêtres, eut honte de mettre un fi méchant homme à fa tête. On lui refufa toutes les voix,& Nonius fur élu

AS

lcx. de bel

en fa place. Cette preference lur coûta la vie: Saturninus le fit poignarder à l'iffue de l'affemblée, & Glaucia avec lequel il avoit conApp. A-certé cet affaffinat, ayant convoqué le lendemain de grand matin une nouvelle affemblée, fes partifans nommerent tumultuairement Saturninus pour Tribun, avant que la plus grande partie du peuple eût pu fe rendre fur la place.

lo civ. 1. 1.

"

Ces trois hommes maîtres alors du gouvernement, travaillerent à perdre Metellus. Pour y parvenir Saturninus en qualité de Tribun du peuple, renouvella l'ancienne querelle du partage des terres : mais afin de ranimer une faction qui paroiffoit éteinte, il en changea l'objet. Comme Marius & Catulus par la défaite des Cimbres, avoient repris des terres dont ces barbares s'étoient emparez dans la Gaule Cifalpine, il propofa de les partager entre les plus pauvres citoyens qui habitoient la campagne, la plupart gens fans aveu, dont Marius s'étoit fervi à la guerre, & qui lui étoient entierement dévouez. Il adjouta à cette propo

fition, que fi le peuple l'avoit agreable, le Senat feroit obligé de l'approuver dans cinq jours; que chaque Senateur en feroit un ferment folemnel dans le Temple de Saturne, & que ceux qui refuferoient de le prêter, feroient exclus du Senat, & condamnez à une amende de vingt talens. On indiqua enfuite le jour de l'affemblée : Marius fit avertir fecrettement les partifans qu'il avoit à la campagne, de s'y trouver en plus grand nombre qu'ils pourroient, & il y en accourut de differens endroits de l'Italie. Saturninus fe Aattoit à la faveur de leur nombre, de faire paffer fa Loi. Mais les habitans de la ville jaloux de la préference que l'on vouloit donner à ceux de la campagne, s'y oppoferent hautement. Cette affemblée tumultueule le partagea en deux partis : les bourgeois fe trouvans les plus foibles, crierent pour faire rompre l'affemblée, qu'on avoit entendu tonner: ce qui felon les Loix & les principes de la Religion, obligeoit de fufpendre ce jour là toutes déliberations. Mais ces païfans

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