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Regards brillants, clartés divines,
Qui m'avez tellement surpris;
Oeillades qui sur les esprits
Exercez si bien vos rapines;
Tyrans secrets, Auteurs puissants
D'un esclavage où je consens,
Chers ennemis de ma franchise,

Beaux yeux, mes aimables vainqueurs,

Dites-moi qui vous autorise

A dérober ainsi les cœurs s? ?

Que ce larcin m'est favorable
Que j'ai sujet d'appréhender,
La conjurant de le garder,
Qu'elle me foit inexorable!
Amour, fi jamais ses dédains
La portent à ce que je crains,
Fais qu'elle se puisse méprendre;
Et qu'aveuglée, au lieu du mien
Qu'elle aura dessein de me rendre,
Amynte me donne le fien.

A A

MONSEIGNEUR LE CARDINAL

P

DE

RICHELIEU

SONNET.

Uis qu'un d'Amboise & vous d'un succès ad-
mirable

Rendez également nos Peuples réjouis,
Souffrez que je compare à vos faits inouis,

Ceux de ce grand Prélat, sans vous incomparable.

Il porta comme vous la pourpre vénérable,
De qui le faint éclat rend nos yeux ébloüis;
Il veilla comme vous d'un soin infatigable;
Il furtainsi que vous le cœur d'un Roi Louis.

Il passa comme vous les monts à main armée, Il sçut ainsi que vous convertir en fumée L'orgueil des Ennemis & rabattre leurs coups;

Un seul point de vous deux forme la difference, C'est qu'il fut autrefois Légat du Pape en France Et la France en voudroit un envoyé de vous.

F

SONNET

Pour M. D. V. envoyant un Galand
A. M. L. C. D. L.

A

U point où me réduit la distance des lieux Souffrez que ce Galand vous porte mes hommages,

Comme si ces couleurs étoient autant d'images De celle qu'en mon cœur je conserve le mieux.

Parez en ce beau sein , ce chef-d'œuvre des Cieux,

Cette honte des lys, cet aimant des courages; Ce beau sein où nature a mis tant d'avantages, Qu'il dérobe le cœur en surprenant les yeux.

Il va mourir d'amour sur cette gorge nuë, Il en pálit déja, sa vigueur diminuë, Et finit languissante en des traits effacés :

Hélas! que de mortels lui vont porter envie, Et voudroient en langueur finir ainsi leur vie, S'ils pouvoient en mourant être si bien placés.

MADRIGAL

Pour un Masque donnant une boëte de Cérises confites à une Demoiselle.

A Llez voir ce jeune Soleil,

Cérises, je vous en avoue;

Montrez-lui votre teint vermeil

Un peu moins que sa lévre, un peu plus que fa jouë:

Montrez-lui votre rouge teint,
Où la nature a peint

Comme sur une vive image,
La cruauté de son courage.

Après, en ma faveur dans le contentement
Que vous aurez, si la belle vous touche,
Dites-lui secrétement

Approchant de fa bouche,

Philis, notre beauté

Ne porte les couleurs que de la cruauté ;
Mais ce qui la conserve, & la fait être aimée,
Ce n'est que la douceur qu'elle tient enfermée;

Ainsi doncque soyez vous

Belle & douce comme nous.

৬০৩৬

EPIT A PHE DE DIDON,

M

Traduite du Latin d'AuSONE.
INFELIX DIDO, &c.
Iserable Didon, , pauvre amante séduite.
Dedans tes deux maris je plains ton mau-
vais fort,

Puisque la mort de l'un est cause de ta fuite,
Et la fuite de l'autre est cause de ta mort.
AUTREMENT.

Quel malheur en maris, pauvre Didon, te suit! Tu t'enfuis quand l'un meurt, tumeurs quand

l'autre fuit.

MASCARADE,

L

DES ENFANS GASTES.

U

L'OFFICIER,

Ne ambition déréglée

Dont mon ame s'est aveuglée,

Plus forte que mon intérêt,

Pour donner un arrêt en cornes

A tellement paffé les bornes

Qu'elle n'a point trouvé d'arrêt.

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