X V. Paix accordée aux Chefs des Rébelles. La paix voit ce pardon d'un œil indifférent, XVI. La Prife de Nanci. Troye, auprès de fes murs l'efpace de dix ans, Vit contre elle les Dieux & les Grecs combattans, Et s'arma fans trembler contre la deftinée. Grand Roi, l'on avoûra que l'éclat de tes yeux T'a fait plus remporter d'honneur cette journée, Que la fable en dix ans n'en fit avoir aux Dieux. XVII. La Reprise de Corbie. Prends Corbie, Espagnol, prends-la, que nous importe: Tu la rends à mon Roi plus puiffante & plus forte XVIII. La Prife de Hefdin A peine de Heldin les murs font renversés. Que fur l'affreux débris des baftions forcés Tu reçois le bâton de la main de ton Maître; Généreux Maréchal, (a) c'est dequoi nous ravir De le voir auffi prompt à te bien reconnoître, Que ta haute valeur fut prompte à le servir. XIX. La Protection du Portugal & de la Catalogne.. Que le Ciel vous fut doux,lorsque dans votre effroi, Il vous follicita de courir à mon Roi, Pour voir entre vos murs la liberté renaître !* Le fuccès à l'inftant fuivit votre defir. Peuples, qui recherchez ou Protecteur ou Maître, Par cet heureux exemple apprenez à choisir. XX. La Prife de Perpignan Illuftre boulevart des frontiéres d'Espagne, Perpignan, fa plus belle & derniére campagne,. Tout mourant contre toi nous le voyons s'armer: (6) Tout mourant il te force, & fait dire à l'envie, Qu'un fi grand Conquérant n'eût jamais pû fermer Par un plus digne exploit, une fi belle vie. (a) Le Maréchal de Meilleraye. (6) Louis XIII. qui mourut dans ce temps-là.. EPITAPHE, Sur la mort de Damoiselle Elifabeth Ranquet; femme de Monfieur du Chevreul, Efcuyer', Seigneur d'Efturnville. * SONNE T. NE verfe point de pleurs fur cette fépultu re, Paffant; ce lit funébre eft un lit précieux, Où git d'un corps tout pur la cendre toute pure, Avant que de payer le droit à la nature, Son ame s'élevant au-delà de fes yeux, Avoit au Créateur uni la créature, Et marchant fur la terre elle étoit dans les Cieux. Les pauvres bien mieux qu'elle ont fenti fa ri cheffe, L'humilité, la peine étoient fon allégreffe, On trouve cette Epitaphé dans la vie de cette Reate, im-primée à Paris pour la premiere fois en 1655. & pour la feconde fois en 1660, chez Charles Savreux. Hy Paffant, qu'à fon exemple un beau feu te tranf porte, Et loin de la pleurer d'avoir perdu le jour, Crois qu'on ne meurt jamais quand on meurt de la forte. VERS Préfentés à Monfeigneur le Procureur-Général Fouquet, Sur-Intendant des Finances. Aiffe aller ton effor jufqu'à ce grand Génie Mufe, & n'oppofe plus un filence obftiné - * Imprimés à la tête de l'Oedipe, Paris 1657. in-12. Ca fut Morfieur Fouquet qui engagea Corneille à faire cette Tragédie. Si le Public (dit ce grand Poëte) a reçu quet,, que fatisfaction de ce Poëme, & s'il en reçoit encore de ,, ceux de cette nature & de ma façon, qui pourront le fui,, vre; c'eft à lui qu'il en doit imputer le tout, puifque fans fes commandemens je n'aurois jamais fait l'Oedipe Dans l'avis au Lecteur qui eft à la tête de la Tragédie, P'édition que j'ai indiquée au commencement de celte note. de Et le ftérile honneur d'unEloge impuissant Oui, généreux appui de tout notre Parnasse, Tu me rends ma vigueur lorfque tu me fais grace, Et je veux bien apprendre à tout notre avenir, Que tes regards benins ont fçû me rajeunir. Je m'éleve fans crainte avec de fi bons guides Depuis que je t'ai vû, je ne vois plus mes rides; Et plein d'une plus claire & noble vifion, Je prens mes cheveux gris pour une illusion. Je fens le même feu, je fens la même audace, Qui fit plaindre le Cid, qui fit combattre Horace; Et je me trouve encor la main qui crayonna L'ame du grand Pompée, & l'efprit de Cinna. Choifis moi feulement quelque nom dans l'Histoire Pour qui tu veuilles place au Temple de la Gloire Quelque nom favori qu'il te plaise arracher A la nuit de la tombe, aux cendres du bûcher. |