Mais fi j'y trouve alors de quoi me fatisfaire, Ces charmes attirans, ces doux je ne fçai quoi, Sont des biens pour tout autre auffi-bien que pour moi; Et c'eft dont un beau feu ne fe contente guére. D'une ardeur réciproque il veut d'autres témoins: m C'eft là ce qui remplit un cœur fort amoureux: Le mien le fent pour vous, le vôtre en eft capa ble, Hélas! fi vous vouliez que je ferois heureux!" STANCES M Arquife, fi mon visage A quelques traits un peu vieux, Le temps aux plus belles chofes · Comme il a ridé mon front. มา A Le même cours des Planettes, Règle nos jours & nós nuits; On m'a vu ce que vous êtes, Vous ferez ce que je fuis. Cependant j'ai quelques charmes Pour n'avoir pas trop d'alarmes Vous en avez qu'on adore; Mais ceux que vous méprisez, Pourroient bien durer encore Quand ceux-là feront ufés. Ils pourroient fauver la gloire Chez cette race nouvelle Penfez-y, belle Marquife; Quoi qu'un grifon faffe effroi," Il vaut bien qu'on le courtise Quand il eft fait comme moi.. t SONNE T Sez moins avec moi du droit de tout charmers Vous me perdrez bientôt fi vous n'y prenez garde. J'aime bien à vous voir, quoi qu'enfin j'y hazarde; Mais je n'aime pas bien qu'on me force d'aimer. Cependant mon repos a de quoi s'alarmer; Je fens je ne fçai quoi dès que je vous regarde; Je fouffre avec chagrin tout ce qui m'en retar de,, Et c'est déja fans doute un peu plus qu'eftimer. Ne vous-y trompez pas, l'honneur de ma dé- faite N'allure point d'efclave à la main qui l'a faite, Je fçai l'art d'échapper aux charmes les plus forts, h Et quand ils m'ont réduit à ne plus me défendre, Sçavez vous, belle Iris, ce que je fais alors?: Je m'enfuis de peur de me rendre. J SONNET PERDU AU JEU. E chéris ma défaite, & mon deftin m'eft doux, Beauté, charme puiffant des yeux & des oreilles: Et je n'ai point regret qu'une heure auprès de vous Me coûte en votre absence & des foins & des veilles. T Se voir ainfi vaincu par vos rares merveilles, C'est un malheur commode à faire cent jaloux: Et le cœur ne foûpire en des pertes pareilles, Qu pour baifer la main qui fait des figrands coups Recevez de la mienne, après votre victoire, Ce que pourroit un Roi tenir à quelque gloire ; Ce que les plus beaux yeux n'ont jamais dédaigné, ❤: Je vous en rends, Iris, un jufte & prompt hommages MADRIGAL A MADEMOISELLE SERMENT. * MEs deux mains à l'envi disputent de leur gloire, Et dans leurs fentimens jaloux Je ne fçais ce que j'en dois croire. * Mademoiselle Serment ayant baifé la main à M. Corneille par un excès d'eftime, il lui envoya ce Madrigal Réglez mon amour par le vôtre : Vous fçavez leurs honneurs divers, La droite a mis au jour un million de Vers, RÉPONSE DE MADEMOISELLE SERMENT..* Sr vous parlez fincérement Lorsque vous préférez la main gauche à la droite. Le baifer le plus doux ne dure qu'un moment; Cette Réponse n'eft point dans le Recueil de Sercy, & eft imprimée pour la premiere fois. |