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O vous, célébre Corps, à qui de l'Univers

Tous les bords font connus, & tous les Ports ou

verts;

Vous, par qui les tréfors des plus heureuses Plages
Viennent de notre France enrichir les rivages;
Oyez ce qu'au milieu du bruit de cent canons
Votre grand Roi prononce en faveur de vos dons,
Ce qu'en votre faveur la Mufe me révele.
Peuples, dit ce Héros, je connois votre zéle,
J'en aime les efforts; & dans tout l'avenir
J'en fçaurai conferver l'amoureux fouvenir.
Vous n'avez que trop vû ce qu'ofe l'Allemagne,
Ce que fait la Hollande, & qu'a tramé l'Efpagne,
leur union attente contre moi;

Ce

que

moyens.

Plus l'attentat eft grand, plus grande eft votre foi
Et vous n'attendez point que je vous faffe dire
Comme il faut foutenir ma gloire & mon Empire;
Vous courez au-devant, & prodiguez vos biens
Pour en mettre en mes mains les plus aifés
C'eft votre feul devoir qui pour moi s'intéreffe,
C'eft votre pur amour qui pour moi vous en preffe..
Je le vois avec joie. A ces mots ce Vainqueur,
Sur fon Peuple en vrai pére épanchant fon grand

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Fait prendre ces préfens, qu'un léger intervalle
Renvoye accompagnés de fa bonté Royale.
C'eft affez, pourfuit-il, d'avoir vu votre amour
La tendreffe du mien veut agir à son tour.
Pour rendre cette guerre à fes Auteurs funefte,,
Sujets dignes de moi, j'ai des tréfors de refte:

J'en ai de plus fürs même & de beaucoup plus grands,

Que ceux que vous m'offrez, que ceux que je vous

rends.

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J'ai le fond de vos cœurs, & c'est de quoi fuffire
Aux plus rares exploits où mon courage aspire:
C'eft aux ordres d'un Roi ce qui donne le poids,
C'est là qu'eft le tréfor, qu'eft la force des Rois..
Reprenez ces préfens dont l'offre m'est sichere:
Si je les ai reçus, c'eft en dépofitaire,
Et je fçaurai fans eux diffiper les complots.
Que la triple alliance oppofe à mon repos...
Ce fruit de vos travaux deftiné pour la guerre,
Ces tributs que vous font, & la Mer, & la Terre,
Votre amour, votre ardeur à fervir mes deffeins,.
Les rend affez à moi tant qu'ils font en vos mains.
Mes Troupes par moi-même au péril animées.
Renverferont fans eux les murs & les Armées,.
J'en ai la certitude; & de vous, je ne veux
Aucun autre fecours, que celui de vos vœux.
Offrez-les fans relâche au grand Dieu des Batailles,
Tandis que mes canons foudroyront les murailles,
Et devant fes Autels profternés à genoux
Invoquez-le pour moi, je còmbattrai pour vous.
Là fe taît le Monarque, & fûr de fès conquêtes.
Aux triomphes nouveaux il tient les armes prêtes..
Cet éclat furprenant de magnanimité.

Par-là Nymphe à cent voix en tout lieux eft parte.
Que de raviffemens fuivent cette nouvelle !
COLBERTY met le comble en Miniftre fidéle::

Ce grand homme fous lui maître de fes tréfors, Mande par ordre exprès ce grand & nombreux Corps ;

Le force d'admirer des bontés fans mefure,

Et remet en fes mains ces dons avec usure.

De-là ces deux tranfports, ces prompts frémiffe-

mens;

Qui pouffent jufqu'au Ciel mille applaudissemens ;:
Ces vœux fi redoublés qui hâtent fa victoire
Ces titres par avance élevés à fa gloire:

On voit Paris en foule accourir aux Autels,
Implorer le grand Maître, & tous les Immortels:
Ses Temples font ornés; des lumieres fans nombre
Y redoublent le jour, y font des nuits fans ombre:
Son Prélat donne l'ordre, & par un faint emploi,
Répond aux dignités dont l'honore fon Roi:

L'effet fuit tant de voeux. Les plus puiffantes Villes Semblent n'avoir pour nous que des remparts fragiles:

On les perce, on les brife, on écrafe les Forts,
Il y pleut mille feux, il y pleut mille morts.
Les Fleuves, les Rochers, ne font que vains obfta-

clesTM,

Notre camp à toute heure eft fertile en miracles :: Et l'exemple d'un Roi qui fe mêle aux dangers,

Enflant les cœurs aux fiens, l'abat aux Etrangers. BEZANÇ ON Voit bien-tôt fa citadelle en poudre; DOLE avertit SALINS de ce que peut fa foudre: Et toute la Comté pour la feconde fois

Rentre fous l'heureux. joug du plus jufte des Rois.

Mais ce n'eft encor rien; & tant de murs par terre
N'étalent aux regards que l'effai d'une guerre,
Où le manque de foi qu'il commence à punir
Voit le prélude affreux d'un plus rude avenir.

Généreux Citoyens de cette immenfe Ville,
A qui par ce grand Roi tout commerce eft facile ::
Vous, qui ne trouvez point de bords fi peu connus
Où fon illuftre Nom ne vous ait prévenus:
Si vous n'expofez point de fang pour sa victoire,
Vos cœurs, vos dons, vos vœux, ont du moins cet
te gloire,

Que votre exemple montre au refte des fujets Comme il faut d'un tel Prince appuyer les projets, Plus à fes ennemis il fait craindre fes armes,

Plus la paix qu'il fouhaite aura pour vous de char

mes.

Ce fera, Peuple, alors que par d'autres vertus
Ses loix triompheront des vices abattus:
Chaque jour, cha que inftant lui fournira matiére

A déployer für vous fa bonté toute entiére :
Les malheurs que la guerre aura trop fait durer
Cette même bonté fçaura les réparer.

Pour augure certain, pour affûré préfage,

Dans ces dons qu'il vous rend il vous en donne un

gage,

Et fi jamais le Ciel remplit ce doux souhait“,
Vous voyez fon amour, vous en verrez l'effet.

Préfenté par les Gardes des Marchands de la Ville de Paris..

REGIS

PRO SUA ERGA URBIS MERCATORES amplioris ordinis munificentia.

ENCOMIU M.. *

Non fruftra eft, tanto quod ferveas undique plaufu

Urbs omnis, lætique novum per çompita Cives

:

Feftum agitent folio nuper vos magnus ab alto
Refpexit LODOICUS, & inter Martia figna.
Nunc Bellator, opes caftris, Martique dicatas,
Quas ultro fertis, MAGNO CUM. KOENORE

REDDIT.

Sic ubi fidereos luftrat Sol aureus orbes,
Cæleftefque plagas, & lucida regna pererrat ::
Nil telluris egens, patrio cum folus Olympo
Jam valeat fefe afferere, & regnare peraftra ;
Ille tamen fteriles non dedignatur arenas
Refpicere, & campos radiis recreare jacentes:
Quod fi forte novo tellus afflata calore

In tenuem exhalet nebulam, imbriferumque vaporem
(Grata quidem, fupero fed inania munera Soli)
Excipit hunc primùm, radioque humente tepentis
Semina cogit aquæ, nutritque, fovetque propinquam

Ces Vers furent imprimés avec la traduction de Corneille en 1674. chez Pierre le Petit, in-8°. avec une figure de Chauveau, qui représente la Ville de Paris,

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